Ces visites inopinées ont débutées le 3 novembre dans les différentes provinces du Centre-ouest pour s’achever le 5 novembre à Koudougou (Boulkiemdé). En effet, pour pallier le manque d’eau potable, les communes, les centres urbains et péri-urbains ont vu la création de plusieurs unités de production d’eau préemballée et des postes d’eau autonomes par des promoteurs privés.

Pour Daouda Ouédraogo, responsable de la police de l’eau du Centre-ouest, le service publique de l’eau stipule l’accès universel à l’eau potable. « Lorsqu’on parle de l’accès universel, c’est avoir l’eau partout et pour tous. Il se trouve que le service public a souvent des difficultés dans certaines zones où les services de l’ONEA n’arrivent pas. Mais des promoteurs privés qui veulent contribuer à améliorer ces services publics implantent des postes d’eau autonomes où l’eau est vendue aux populations consommatrices », a-t-il signifié. Toutefois, il relève du devoir de l’État, à travers ses services déconcentrés, de veiller à la qualité de l’eau servie aux populations.

Installation du forage Wend panga

Il s’est agi pour la police de l’eau, au cours de cette sortie, de vérifier l’existence de l’autorisation d’implantation du forage. Aussi, cette mission a permis de contrôler la qualité de l’eau servie aux populations ; de contrôler les aspects physiques des installations comme l’hygiène et les normes ; de contrôler le paiement de la contribution des finances en matière d’eau (CFE) ; et de procéder à la convocation des PEA qui ne sont pas en règle vis à vis des textes.

Jérôme Zongo, promoteur du forage Wend panga

Le premier poste visité cette journée est " le forage Wend panga" sis au secteur 1 de Koudougou. Là, après analyse de l’eau, on note un pH égal à 6,17 et une conductivité de 190 microsiemens. Pourtant, selon les normes, le pH doit être compris entre 6,5 et 8,5 et la conductibilité fixée à une limite de 200. « Ces paramètres basiques que nous analysons sont des valeurs indicatives qui entrent dans les normes définies par l’OMS auquel notre pays a adhéré. Aujourd’hui, il y a des substances minérales qui ne sont pas éliminées par le corps humain, ils s’accumulent jusqu’à atteindre un certain niveau mortel qu’on appelle la dose létale », ajoute Daouda Ouédraogo.

Aussi, pour une analyse de l’eau qui devrait être effectuée chaque trois mois, la dernière en date du forage Wend panga est du 30 décembre 2020. Pour se justifier, Jérôme Zongo, promoteur de ce poste d’eau, dit ne pas être informé de la péremption de ces analyses. Bien conscient de son infraction, il s’engage à se rendre très rapidement au laboratoire pour l’analyse de l’eau. Au forage Wend panga, le bidon de 20L est vendu à 20 francs CFA et la barrique à 100 francs.

Daouda Ouédraogo, responsable de la police de l’eau du Centre-ouest

Le deuxième poste visité par la mission se situe au secteur 5 de Koudougou. Sur les lieux, des usagers attendent. Mais hélas, aucune trace du gérant, ni du promoteur. De là, la mission s’est rendue au poste d’eau de Boureima Nabi, à quelques pâtés de maisons. Chez ce dernier, l’eau n’est pas commercialisée, il le met à la disposition des populations pour soulager la forte demande en eau potable. N’étant pas présent, aucun document n’a pu être présenté. Cependant les agents ont quand même procédé à l’analyse de l’eau. Les résultats indiquent un pH compris dans la fourchette. Quant à la conductivité, elle est de 590 microsiemens, une donnée forte qui, selon Sayouba Kaboré, membre de la police de l’eau du Centre-ouest, traduit un excès des éléments minéraux dans l’eau. Il rassure que l’analyse sera approfondie pour en détecter la cause.

Poste d’eau autonome de Nabi Boureima, l’eau est gratuite

Le prochain forage ayant reçu la visite de la police de l’eau se situe au secteur 4 (Kassou). Ici, le document d’analyse de l’eau est en règle et date de moins de trois mois. Également, les résultats fournis par l’analyse de l’eau sont approximativement identiques aux précédents ; ce qui est « une bonne chose » pour le responsable de la mission. « Ils nous ont demandé de faire notre possible pour analyser l’eau tous les trois mois. Pour le moment nous n’avons pas de difficulté et nous remercions Dieu pour cela », laisse entendre Assiata Sanfo, gérante de ce forage.

Assiata Sanfo, gérante du forage dans les normes

Au terme de cette visite régalienne, Daouda Ouédraogo nous fait savoir que beaucoup de promoteurs ont commencé l’activité sans en connaître les tenants et les aboutissants, bien qu’elle soit autorisée par l’État. « Les analyses effectuées aujourd’hui sont des valeurs proches des normes. Ces gens rendent un service social, mais lorsque ce service est nuisible pour la population, nous adressons un rapport à qui de droit pour avoir la conduite à tenir. Soit on arrête la consommation humaine et on utilise cette eau pour d’autres usages tels le bétail, etc. Nous voulons par cette visite les accompagner, les sensibiliser à se mettre sur le droit chemin en matière de gestion, surtout la qualité de l’eau » a-t-il signifié. Avant d’inviter tous les promoteurs qui ne sont pas en règle à se conformer aux textes en vigueur et à effectuer des terrasses et des puits perdus pour plus d’hygiène des lieux.

En marge de cette mission consacrée aux PEA, la police de l’eau a aussi contrôlé les unités de production d’eaux préemballées qui avaient été fermées lors de la dernière sortie du 6 au 9 octobre 2021. Cette mission était, entre autres, composée par la direction régionale en charge de l’eau et de l’assainissement, la police nationale et des agents de laboratoire.

Prince Omar