Lefaso.net : Comment a été la course d’aujourd’hui ?

Jean Jacques Loup, directeur sportif de l’équipe KIBAG : L’étape était très tendue aujourd’hui. On a d’abord eu un coureur qui est tombé malade dans la nuit et qui n’a pas pris le départ aujourd’hui. Ensuite, on a eu deux coureurs, suite à des crevaisons, qui étaient à l’arrière de la course. Il ne nous restait plus que deux équipiers et il ne fallait pas qu’il arrive un problème technique au maillot jaune sinon la course devenait vraiment difficile.

Quelle a été votre stratégie vu que vous aviez un écart de 33 secondes à gérer ?

Il est vrai que 33 secondes étaient mieux à gérer que 5 secondes. Mais on savait qu’il y avait une grande rivalité avec le Burkina Faso qui voulait impérativement monter sur le podium. On a un peu profité de cela et on a calqué notre stratégie sur cet état de course.

Vous indiquiez au début du Tour que vous étiez intéressé par les victoires d’étape mais finalement vous repartez avec le maillot jaune…

On est venu avec une équipe très motivée mais si on s’est retrouvé projeté à l’avant de la compétition, c’est suite à un fait de course qui a été la cassure des maillots de leaders à la 8e étape (Koubri-Pô). C’était inattendu, on en a profité comme d’autres mais nous étions seulement mieux classés.

Comment avez-vous vécu ce tour ?

Nous l’avons vécu avec plaisir. On a le maillot jaune, on a gagné une étape et notre leader était également arrivé deuxième au début. On a aussi été classé deuxième dans la Course contre la montre. Je dois dire aujourd’hui que c’est une victoire d’équipe.

Pouvez-vous nous présenter l’équipe KIBAG ?

KIBAG est une équipe de club qui est licenciée au Kossovo pour des questions financières et sera l’année prochaine licenciée en Suisse à nouveau. Comme équipe de club, il y a forcément des coureurs de divers pays en particulier la Suisse, la Grèce, l’Allemagne et le Kossovo.

L’équipe a un programme de courses assez riche. Je ne suis venu qu’au Tour du Faso parce qu’il y a plusieurs directeurs sportifs. Certains sont allés à des courses en Suisse, en Allemagne et dans d’autres pays. Pour KIBAG, c’est la plus grande réussite de remporter le Tour du Faso qui s’est couru en 10 étapes à 40° C. Pour des Suisses, ce n’est pas évident.

Est-ce que la situation sécuritaire vous a fait douter un peu de votre participation ?

Je suis un vieux briscard du Burkina Faso. J’étais venu lorsque c’était la Haute Volta. J’ai aussi participé plusieurs fois au Tour du Faso avec des équipes ou en tant que membre de l’organisation lorsque c’était ASO (Amaury Sport Organisation). J’avais donc mis en garde les coureurs et les avais rassurés par ce que j’ai vu, il y a deux ans, qu’il y avait une belle protection qui avait été assurée par votre sécurité. Je les avais rassurés sur cette question.

Propos recueillis par Jacques Théodore Balima
Lefaso.net