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Pô : Des délégués de partis mécontents

Publié le lundi 14 novembre 2005 à 08h28min

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Au total, 8 partis sur les 12 inscrits pour ce scrutin présidentiel sont plus ou moins visibles sur le champ de bataille à Pô : le CDP, le PDP/PS, l’UNIR/MS, le PAREN, le PAI, le FFS, le PDS-CDS et le RDEB. Il y avait au total 8 786 personnes inscrites sur les listes électorales pour 17 bureaux de vote dans la commune de Pô.

83% des électeurs ont dû retirerleurs cartes jusqu’à la date du 13 novembre à 10 h. Bref, les électeurs de Pô ont, dès 5 h 30, pris d’assaut les différents bureaux de vote pour accomplir leur devoir afin d’aller vaquer à leurs occupations habituelles.

Dans 10 bureaux de vote que nous avons pu visiter, seuls les représentants de l’UNIR/MS ont manqué au rendez-vous ; cela a d’ailleurs été critiqué par certains militants allés accomplir leur devoir.

Mais à ce sujet, le coordonnateur du parti, Frédéric Tiètiambou, a été formel : les moyens n’ont pas été mis à leur disposition pour permettre aux délégués accrédités se présenter dans les bureaux de vote. "Ceux que nous avons commis pour cette tâche ont refusé de se déplacer parce qu’ils n’ont pas été désintéressés", regrette-t-il tout en ajoutant que "ce n’est pas évident que ceux-ci abandonnent leurs activités pour passer toute la journée dans les bureaux de vote sans le moindre soutien".

Toutefois, précise M. Tiètiambou, il essaie avec quelques membres du bureau de faire le tour des bureaux de vote, en attendant que les autres rejoignent comme ils l’auraient promis, les bureaux à 18h pour les différents dépouillements.
Même son de cloche du côté du PAREN de Laurent Bado. Sauf que là, les délégués sont présents dans les bureaux de vote, espérant, quelle que soit l’issue du scrutin, être désintéressés.

Prosper Gnibga, directeur provincial du PAREN fait savoir que "c’est dur". Car après le meeting avec le président du parti, personne pour lui dire quoi que ce soit. "On les appelle mais pas de satisfaction ; je suis donc obligé de faire les différentes courses à mes frais", regrette-t-il.

Quoique dévoué pour la cause de son parti, M. Gnibga est formel : "Je peux certes utiliser mon engin pour faire le travail. Mais qu’on me donne au moins le carburant pour cela. Car, utiliser l’argent de la popote pour faire les tournées, c’est vraiment trop..." Toutefois, il se dit déterminé à faire le tour de quelques départements afin d’aller prendre le pouls de la situation et galvaniser ses troupes.

Au PAI, Henri Koubizara et les siens, très heureux, font le constat selon lequel pour l’une des rares fois, la question politique au Nahouri est plus ou moins maîtrisée. Car, fait remarquer M. Koubizara, il n’y a plus de guerre fratricide pour des questions d’appartenance politique. Pour le moment, constate le PAI-Nahouri, il n’y a pas d’anomalie majeure dans l’organisation de ce scrutin, qui et souhaite que cela se poursuive jusqu’à l’étape des dépouillements.

Par ailleurs, les différents délégués de ce parti sont bien représentés dans les bureaux car apparemment motivés pour accomplir correctement leur devoir surtout dans les villages et autres secteurs de Pô.

Au CDP, c’est la sérénité qui prévaut et les uns et les autres se félicitent du bon déroulement de ce scrutin dans la commune de Pô. Daouda Azoupiou, superviseur du parti dans la commune de Pô, se dit rassuré de la victoire de son candidat. "Notre candidat passera avec le pourcentage requis car nous avons pu nous rendre compte que notre message est passé." En ce qui concerne son champ d’action qu’est la commune, il pense que c’est la démocratie qui a triomphé. Car les élections se déroulent sans anicroche.

D’ailleurs, c’est le seul parti qui a pu déployer deux représentants dans chaque bureau de vote et qui ont été désintéressés. A ce sujet, M. Azoupiou pense que "c’est normal car rester du matin au soir pour la cause, mérite qu’on les désintéresse pour leur permettre de s’alimenter et d’étancher leur soif".

Par Nouffou ZONGA

Le pays

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