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Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

Publié le mercredi 3 novembre 2021 à 10h30min

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Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

Le Burkina Faso, pays des hommes intègres, connaît de plus en plus le phénomène de racket sur les axes routiers. Les langues se délient mais la pratique a la peau dure. Dans un contexte marqué par la crise sanitaire et sécuritaire où l’accent doit être mis sur la vigilance, l’argent semble prendre le dessus dans certains endroits. Un commerçant / transitaire de véhicules nous partage ses mésaventures. Lisez !

« Si on quitte Cotonou pour Porga [frontière Burkina Faso], c’est 1000 francs CFA que nous allons payer pour l’enregistrement. De Porga à Nadiagou, au poste de police, on paye 1000 francs. A la gendarmerie de Pama, on paye 1000 francs ». Voici résumé le racket sur l’axe Cotonou-Ouagadougou pour les chauffeurs et transitaires burkinabè. « A l’entrée de Fada [N’Gourma], il y a la police qui va demander 1000 francs pour l’enregistrement. A la sortie de Fada, c’est la gendarmerie qui prend 1000 francs », poursuit B.D, qui a demandé l’anonymat. Un calcul rapide donne 4000 francs CFA à payer.

Selon ce commerçant, ces 4 000 francs ne concernent que le chauffeur seul. « Si tu as un ami ou quelqu’un qui est tombé en panne, on prend 1000f avec toi et 3000 francs avec le passager. Si c’est un agent tolérant, il va prendre 2000 francs », témoigne-t-il.

Généralement, ces sommes perçues n’ont pas de traces. Notre commerçant indique que c’est à l’entrée de Nadiagou, et des fois à Pama, que les agents de sécurité les enregistrent sur leur registre. « Même si tu as cinq véhicules en ton nom, tu payes 1000 francs par véhicule », précise-t-il.

Cette pratique a la peau dure, visiblement. Elle date d’avant la crise sanitaire du covid-19.

Faux billets interdits !

A en croire ce commerçant, il existe plusieurs corridors sur l’axe Cotonu-frontière Burkina, mais les Béninois ne les tracassent pas autant. « Le pire là, c’est chez nous. Malgré que nous sommes des Burkinabè, tu viens chez toi et c’est un problème », soupire-t-il.

« Imaginez combien de véhicules passent par jour » lance B.D. Nous lui renvoyons sa propre question et il répond : « on ne peut même pas estimer. Il n’y a qu’eux seuls qui peuvent ».

Cette pratique, il faut le rappeler, se passe dans un contexte sécuritaire et sanitaire particulier pour le Burkina Faso. Sur la route, le constat est amer, conformément à ce témoignage. « Actuellement, la gendarmerie ne fouille pas. C’est à l’entrée de Nadiagou, après avoir traversé la frontière, qu’une dame est assise avec sa table et utilise un thermomètre. Elle oblige les gens à laver leurs mains et enregistre leurs identités ».

Et le racket doit être clean. En effet, B.D fait savoir que la police de Nadiagou utilise désormais une machine pour détecter les billets de banques des transitaires. « Je ne sais pas s’il y a des gens qui leur donnent des faux billets »,

Les étrangers payent plus cher

Pour cette pratique contraire à l’éthique, les étrangers payent le lourd tribut sur le territoire burkinabè. « Une parenthèse. Il y a des Béninois qui rentrent aussi par cette voie. Chaque Béninois paye 2000 francs », confie le transitaire.

Ayant l’habitude d’aller à Cotonou via Lomé, B.D voit constamment le racket à la frontière entre le Burkina Faso et le Togo. « A l’entrée de Cinkassé, il y a la police. Quand on arrive, si tu es un étranger, on classe ta pièce d’identité à part. Tenez-vous bien. Les étrangers payent 3000 francs chacun ». Une fois sur le territoire togolais, les Burkinabè payent 500 francs, soutient le commerçant.

Pourtant les textes et principes de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) ont tranché sur cette question. « Si c’est la libre circulation des personnes et des biens, nous sommes un mauvais exemple », vocifère le transitaire.

Pour lui, les Béninois et les Togolais peuvent décider de traiter les Burkinabè de la même manière. Il espère qu’à travers son témoignage, les autorités prendront cette question à bras le corps, car il s’agit du Burkina Faso, pays des hommes intègres. La douane qui est directement concernée par leur activité ne les traite pas de cette manière…

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net
Crédit photo : L’Économiste du Faso

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Vos commentaires

  • Le 2 novembre 2021 à 17:42, par HUG En réponse à : Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

    Que voulez vous ? C est la gouvernance mpp .Les gens se disent en haut on fait et y a rien et pourquoi pas nous.Avez vous entendu l histoirr d audience monnayées à la presidence du faso.A l epoque on aurait entendu qu ils ont ete sermoné seulement.C est pout ca que je dis que l’insurrection populaire fut un echec .Allons seulement

  • Le 2 novembre 2021 à 18:27, par EBENEZER En réponse à : Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

    Déplorable situation qui donne une mauvaise image à notre pays.
    Si les fouilles des camions ne sont pas menées il y a dans ce cas un risque.
    Si les hiérarchies de ces hommes de tenue sévissent alors les choses rentreront dans l’ordre.

    • Le 3 novembre 2021 à 09:27, par Desi Camille En réponse à : Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

      Quelle belle image notre pays a depuis plus de 30 ans ? On fete des milliards, les marches sont attribués de gré a gré, des detournements de tous genres et rien ne bougent. Des milliardaires qu’on fabrique a tour de bras. Vraiment, notre misere reside dans notre esprit,

    • Le 3 novembre 2021 à 09:48, par al Pacino En réponse à : Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

      Combien de fautifs ont été réhabilités par la justice après avoir été sanctionnés pour des faits pires que les rackettes ?Je cite pêle mêle les GSP qui sont allés désarmés leurs frères d’armes chez le ministre de tutel ;les policiers qui ont refusé de rejoindre leur poste d’affectation....

  • Le 3 novembre 2021 à 00:02, par Hugo Chavez En réponse à : Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

    Sur l’axe Cotonou-Ouaga à mon avis le raketage est moins par rapport à l’axe Tèma-Ouaga. Arrivée à la frontière du Burkina-Faso pour l’enregistrement des cartes grises des véhicules France au revoir aux postes frontaliers de la police et de la gendarmerie chaque poste prend 5000F. Au niveau de la police si tu payes les 5000F le gars te donne un bout de papier et avant de traverser il ya un policier qui est assis et tu lui montre le bout de papier il prend et fait descendre la corde pour que tu puisses passer et c’est très très dommage. Entre Dakola et Ouaga ça ne dépasse même pas 200Kms, alors que de Tèma à Paga avec les différents postes de contrôles si tu dépenses 5000F c’est trop. De la façon qu’ils font c’est comme c’est une loie qui est voté par l’assemblée nationale, vraiment c’est très très malhonnêtes de la part de la police et de la gendarmerie sur l’axe Dakola Ouaga.

  • Le 3 novembre 2021 à 00:34, par Burkina d’abord En réponse à : Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

    Je confirme la version du transitaire. J’ai été victime aussi du racket par la police et gendarmerie Burkina frontière Cinkansé mais pas que. Obligé de voyager pour des urgences familiales au Bénin et n’ayant pas les moyens pour prendre l’avion, j’ai dû prendre la route. Tarifs police Burkina 1000 f pour moi Burkinabè et 2000 f les non-nationaux. Gendarmerie Burkina : même prix. Honteuse et fallacieuse raison avancée : ils nous font une faveur vue que les frontières sont fermées. Si tu résistes, on menace de te retenir et laisser partir les autres. Pire, ils se prennent pour des juristes et étalent tout leur ignorance du droit en menaçant les non-nationaux de les refouler au Burkina : en droit, ils ne peuvent refouler qu’un Burkinabè au Burkina mais un Togolais ou Béninois au Burkina. D’aucuns me diront qu’il fallait résister et rester ferme. Mais que faire, avec la fatigue du trajet, l’impossibilité de faire autrement si tu veux passer la frontière pour aller régler ton problème pour lequel souffre déjà dans ta tête.

    Ce qui m’a le plus choqué, il y’avait une sœur religieuse handicapée motrice Béninoise parmi nous qu’ils ont racketés sans état d’âme.

    Côté Togo : racket quasi-institutionnalisé des forces de l’ordre. militaire, police douane à travers de check-point sur tout le trajet.

    Côté Bénin : zéro racket pour tout le monde : bravo et félicitations à eux.

    De retour à Ouaga, j’ai saisi l’ASCE de IBRIGA président d’alors qui m’a dit de passer faire une déposition anonyme ou pas. Je ne l’ai pas fait parce qu’ils disent être au courant déjà de la situation mais rien n’a été fait dans ce sens pour le moment.
    VOILA L’ETAT ACTUEL DU PAYS DES HOMMES INTEGRES !!!

  • Le 3 novembre 2021 à 00:36, par Sidpassata Veritas En réponse à : Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

    Avec une pareille corruption, comment peut-on combattre efficacement le terrorisme. Un bon contrôle de la circulation des biens et de personnes, sans corruption, est indispensable pour empêcher les terroristes de pour circuler librement et de pouvoir se ravitailler facilement en nouritures, armes et minutions.
    C’est de la responsabilité de nos autorités politiques et de la fonction du PF qui doit être constitionnellement le garant du bon fonctionnement des institution et de la défense du territoire national.
    Quelque que chose doit être fait, comme on l’a fait contre le trafic de carburant. X’est ceraitement très efficace contre l’insécurité.

  • Le 3 novembre 2021 à 00:37, par Carrel En réponse à : Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

    Oui c est vrai et pire
    LOMÉ port -ouagadougou
    Pour un véhiculechargé et un accompagnant
    C est jq à 150’000
    Il y a jq à 12 arrêts(contrôle) plus la douane !!!
    Et le pire c est au Burkina pays des hommes intègres, mon pays aussi !

  • Le 3 novembre 2021 à 00:37, par Sidpassata Veritas En réponse à : Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

    Avec une pareille corruption, comment peut-on combattre efficacement le terrorisme. Un bon contrôle de la circulation des biens et de personnes, sans corruption, est indispensable pour empêcher les terroristes de pour circuler librement et de pouvoir se ravitailler facilement en nouritures, armes et minutions.
    C’est de la responsabilité de nos autorités politiques et de la fonction du PF qui doit être constitionnellement le garant du bon fonctionnement des institution et de la défense du territoire national.
    Quelque que chose doit être fait, comme on l’a fait contre le trafic de carburant. X’est ceraitement très efficace contre l’insécurité.

  • Le 3 novembre 2021 à 06:04, par Homme sage En réponse à : Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

    Le.burkina intègre ? La grosse blague 😅... cest juste le mot à ne pas utiliser c’est tout le contraire ... dans ce pays ton propre frère peut te tuer pour 500 francs ...
    Jamais vu un pays aussi peu intègre justement 😆 bon à part en Côte d’Ivoire...

  • Le 3 novembre 2021 à 06:52, par L’homme de Meguet En réponse à : Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

    C’est une vieille pratique bien avant l’arrivée du mpp. C’est un réseau établi du groupement de gendarmerie jusqu’aux brigades. La police aussi a son réseau. Ne pensez pas que ces hommes de tenue qui y sont, sont des hommes de cœur. Ils venus pour ça car eux-mêmes déboursent des sommes pour être affecté à la frontière. Même ceux qui sont aux entrées des villes où à l’intérieur qui effectuent les contrôles, donnent des nausées aux honnêtes citoyens. On peut même dire que l’insécurité grandissante est due à cette pratique de racket. Comme ils attendent à empocher quelques choses, ils baclent leur travail. On dirait que les hiérarchies de ces structures sont au courant et peut-être ils reçoivent leurs parts. Si vous voyez comment des policiers et des gendarmes se batte pour avoir une affectation dans les frontières et à l’onaser, vous avez froid au dos.
    Regardez les, ce sont des gens qui pensent que ce comportement les rendrai heureux. Non et non.
    Pardon soyez intègres et respectez la tenue.
    Que dieu bénisse les gendarmes et policiers honnêtes. Merci pour l’élément.

  • Le 3 novembre 2021 à 08:42, par lewang En réponse à : Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

    Mes chers vous pensez que ces agents agissent ainsi à l’insu de leurs chefs ? qui les a place la bas ? il semble meme que pour etre affecte la bas il faut des accords prealables. comment voulez vous qu’avec les malédictions de ces pauvres passagers des malheurs ne suivent certains......

  • Le 3 novembre 2021 à 09:08, par boss En réponse à : Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

    C’est à cause de toutes ces pratiques aussi que le terrorisme trouve un terrain fertile.
    L’injustice, la malgouvernance, le non respect des textes, les stigmatisations... Il faut arrêter un jour. On n’est vraiment pas prêt pour la démocratie façon occidentale !

  • Le 3 novembre 2021 à 09:23, par al Pacino En réponse à : Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

    Vous pensez que ces gens peuvent se battre pour la nation ? Le pire c’est que cela se fait au grand jour sans une réaction de la hierarchie. Et ça se comprend avec une justice qui est toujours prête à annuler les sanctions contre les agents indélicats.

  • Le 3 novembre 2021 à 10:23, par One punch burkinbilaman En réponse à : Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

    Il faut que notre pays applique une stricte réciprocité à toutes les pratiques dans les autres pays. nulle part qu’au burkina on ne peut exercer librement un métier. Y a des pays de l’UEMOA où il est interdit de recruter des étrangers, interdit aux étrangers d’acheter des terrains etc. Les frontières sont actuellement fermées et ça pénalise nos populations. Il faut que nos autorités arrêtent de dormir et de se préoccuper de leurs ventres mais se lèvent et se battent pour les populations.

  • Le 3 novembre 2021 à 12:47, par Siracide En réponse à : Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

    Le Burkina pue la corruption à tous les étages du pays. C’est triste et répugnant. Le drame est que ce phénomène est devenu banal. On met en place des institutions dites de lutte contre la corruption mais, en réalité, elles servent à tromper nos partenaires.
    Notez bien. Encore cinq ans de ces pratiques nauséabondes (détournements, corruption, incivisme à ciel ouvert) et le Burkina partira en lambeaux comme un corps en putréfaction.

  • Le 3 novembre 2021 à 13:32, par HUG En réponse à : Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

    L homme de meguet la pratique existaiy avant le mpp mais ceux du mpp actuel etaient ou ? Au cdp ’n est ce pas.

  • Le 3 novembre 2021 à 15:12, par Yacouba En réponse à : Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

    PAYS DES HOMMES INTEGRES, qui est intègre ??? L’enf*r de certains sera le par@dis d’autres... Le Sgr nous observe très patiemment. Le terr3risme est venu gaté son nom ??? Apparemment il ya pire ?!... j’ai h9nte finalement de ce contraste entre le nom et de ce pays et sa réalité quotidienne...

  • Le 4 novembre 2021 à 08:48, par Sidwata En réponse à : Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

    Le pire dans ça, est que ce sont les soldats et nous les civils qui mouront tous les jours parce que ces agents de contrôle crèent des frustrés, des incompris, ... Franchement à cause de leurs pratiques, quelle sentiment devons avoir quand on attend qu’un poste de gendarmerie ou de police est attaqué et qu’il y a eu des morts ?

  • Le 8 novembre 2021 à 07:12, par Kita En réponse à : Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

    intègre

    Qui est d’une très grande probité, qu’on ne peut corrompre : Des juges intègres.

    Synonymes :
    équitable - honnête - impartial - incorruptible - juste - probe - vertueux

    Contraires :
    corrompu - indélicat - injuste - malhonnête - partial - véreux

  • Le 8 novembre 2021 à 07:57, par Kita En réponse à : Racket aux postes de contrôle : Le Burkina Faso perd-t-il son intégrité ?

    intègre

    Qui est d’une très grande probité, qu’on ne peut corrompre : Des juges intègres.

    Synonymes :
    équitable - honnête - impartial - incorruptible - juste - probe - vertueux

    Contraires :
    corrompu - indélicat - injuste - malhonnête - partial - véreux

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