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Analyse et suivi budgétaire pour la nutrition : 30 acteurs du programme « Right to Grow » renforcent leurs capacités

Publié le mardi 2 novembre 2021 à 14h00min

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Analyse et suivi budgétaire pour la nutrition : 30 acteurs du programme « Right to Grow » renforcent leurs capacités

A l’initiative du Réseau de la société civile pour la nutrition (RESONUT), des organisations de la société civile du Mali et du Burkina bénéficient d’une formation de quatre jours sur l’analyse, le suivi et le plaidoyer budgétaires pour la nutrition, la sécurité alimentaire et le Wash. La cérémonie d’ouverture a été présidée ce mardi 2 novembre 2021, à Ouagadougou, par le délégué du représentant pays de Save The Children, Hubert Ouédraogo.

La part de la nutrition et des autres domaines connexes, notamment l’eau, l’assainissement et l’hygiène dans le budget de l’Etat reste jusque-là insuffisante pour véritablement atteindre les objectifs qui sont assignés à ce secteur. C’est le constat fait par Etienne Yemek, expert en finance publique. Pourtant, la malnutrition est un phénomène de santé publique au regard de sa gravité, de son impact humain, économique et social.

Au Burkina, en 2020, les prévalences de la malnutrition aigüe globale étaient de 9.1%, la malnutrition aigüe sévère de 1.0% et la malnutrition chronique se situaient entre 8% pour la forme sévère et 24.9% pour la forme modérée. Un constat encore plus alarmant pour les enfants de moins de 5 ans, c’est l’insuffisance pondérale de 17.6% d’entre eux. Ces indicateurs constituent un frein à l’atteinte des cibles de l’assemblée mondiale de la santé en 2025 et les ODD à l’horizon 2030 que le pays s’est donné comme défi à relever. Pour inverser cette tendance, il faut l’implication de toutes les composantes sociales à tous les niveaux. Le programme Right to grow (le droit de grandir, en français) s’inscrit dans cette dynamique.

La situation de la nutrition et les autres domaines connexes est alarmante dans la sous-région, informe le coordonnateur national du RESONUT, Dieudonné Lankoandé

Le Réseau de la société civile pour la nutrition (RESONUT), en tant qu’acteur de la société civile, et partenaire de mise en œuvre du présent programme, en collaboration avec CEGAA et GSB entend mutualiser les énergies pour renforcer les capacités des acteurs du programme dans deux pays que sont le Burkina et le Mali. C’est dans cette optique que Ouagadougou abrite du 2 au 5 novembre 2021, un atelier de formation des OSC de ces deux pays sur l’analyse, le suivi et le plaidoyer budgétaire pour la nutrition, la sécurité alimentaire et le Wash.

Selon le coordonnateur national du RESONUT, Dieudonné Lankoandé, cet atelier vise à donner des compétences aux différents participants afin qu’ils puissent suivre les budgets des collectivités et voir comment ils pourraient y apporter leur contribution en matière de mobilisation de ressources et de suivi de la dépense. M. Yemek qui assure l’animation de la formation avec d’autres personnes ressources de CEGAA, a embouché la même trompette : « cet atelier est un levier qui permettra à nos gouvernants de prêter une oreille attentive à cette problématique. On ne peut pas d’emblée prévoir quelle sera le niveau d’engagement de la société civile dans ce processus. Mais ce qui est important pour nous, c’est de l’outiller pour qu’elle puisse jouer valablement son rôle ».

L’un des formateurs, Etienne Yemek

Pendant quatre jours, les participants seront outillés sur les techniques qu’ils peuvent utiliser pour mieux s’engager. « Le processus budgétaire est long. Le budget en lui-même est un instrument qui vise à satisfaire les citoyens. Il est question de faire des analyses sur le plan des ressources. Est-ce que les ressources sont suffisantes pour les mettre à la disposition de ce secteur et des citoyens ? Est-ce que les allocations budgétaires sont consistantes par rapport aux attentes du secteur de la nutrition, de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène ? Nous ne pouvons pas parler des allocations en ignorant les résultats, c’est-à-dire que lorsqu’on affecte un budget à un ministre, qu’elle est l’emploi et le résultat de cette allocation budgétaire ? Nous allons analyser tout cela », ajoute le formateur Yemek.

Les résultats escomptés au sortir de ce séminaire sont au nombre de quatre. Il s’agit de la sensibilisation et la connaissance accrues du processus budgétaire et de son importance dans la prestation de services de nutrition, sécurité alimentaire et de Wash aux OSC ; les concepts utilisés dans le cadre du budget, le cycle budgétaire, le calendrier budgétaire ; les préalables pour un plaidoyer budgétaire au Burkina sont maitrisés ; les connaissances des participants sur les concepts-clés et les techniques de plaidoyer et les particularités et temps fort du plaidoyer budgétaire ; la connaissance des méthodes et techniques d’analyses budgétaires.

Pour rappel, le programme Right to grow est mis en œuvre au Burkina par un consortium de structures avec pour lead, Save The children, CEGAA basé en Afrique du Sud, Action contre la faim, Association monde rural, The Hunger Project et bien évidement le RESONUT.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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