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Recrutement et affectation des médecins au Burkina : Charlemagne Ouédraogo s’explique devant le parlement

Publié le lundi 1er novembre 2021 à 11h02min

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Recrutement et affectation des médecins au Burkina : Charlemagne Ouédraogo s’explique devant le parlement

Le ministre de la santé, Charlemagne Ouédraogo, et ses collaborateurs étaient à l’Assemblée nationale du Burkina dans l’après-midi du vendredi 29 octobre 2021. Objectif, apporter des éléments de réponse aux préoccupations orales des députés sur le recrutement et l’affection des médecins.

Ce sont au total quatre questions qui étaient posées par les parlementaires. Il s’agit de la construction du centre hospitalier universitaire de référence de Sya, sur le site de Pala, sur l’axe Bobo-Ouaga, du manque d’infrastructures sanitaires dans les hôpitaux, du recrutement et de l’affectation des médecins et enfin, de l’absentéisme des spécialistes dans les centres de santé publics au profit des privés.

S’agissant de la construction du CHUR dans la ville de Bobo Dioulasso, sur une superficie de 30 hectares avec une capacité de 500 lits, le ministre en charge du département de la santé a rassuré que le processus est en bonne voie. « Une équipe de l’entreprise chinoise retenue est arrivée au Burkina Faso récemment et sera sur le site pour une évaluation des conditions de travail. Je rappelle que ce projet est un don de la République populaire de Chine au Burkina Faso », a indiqué le ministre.

De l’avis de Eddie Komboïgo, cette réponse du ministre est une honte pour le gouvernement. En effet, selon le chef de file de l’opposition, la lenteur de l’exécution des travaux est due à l’incapacité du gouvernement actuel à s’organiser pour accueillir ce don. « Si les briques ne sont pas posées dans les mois qui viennent, l’opposition se fera entendre », menace-t-il.

Bilan de réalisation des centres de santé

Un projet de transformation de centres de santé et de promotion sociale (CSPS) de communes rurales en centres médicaux a été lancé en 2013 pour une durée de cinq ans avec pour objectif la transformation de 286 CSPS, a expliqué le ministre. « La transformation d’un CSPS en centre médical consiste en la réalisation d’infrastructures manquantes, la réhabilitation d’infrastructures existantes, l’acquisition et l’installation d’équipements ainsi que la mise à dispositions de ressources de qualité et en quantité suffisante », a rappelé le principal orateur du jour aux députés.

Pour y parvenir, un budget prévisionnel avait été voté à hauteur de plus de 37 milliards de francs CFA. Au terme des cinq ans d’exécution du projet, le bilan se présentait comme suit : 41 CSPS totalement transformés et fonctionnels ; quatre centres médicaux dont les travaux sont terminés et qui sont en attente d’être équipés, 19 CSPS dont les travaux sont en cours. Au total 41 infrastructures n’ont pas pu être réalisées. A cet effet, il a réaffirmé son engagement à poursuivre le combat déjà entamé tout en comptant sur l’appui des parlementaires.

Quant aux questions relatives aux heures de travail des médecins dans le public, leur recrutement et leur affection, le premier responsable des médecins a précisé que les agents de santé doivent exercer 35 heures de travail dans le public. Puis, il ajoute que des mesures idoines sont en cours pour résoudre toutes ces préoccupations.

"On ne peut pas faire de la gratuité si on n’a pas les moyens"

Sur la gestion du ministère de la Santé, le CFOP s’indigne quant à la non réalisation de certaines infrastructures depuis 2013. Où sont partis les fonds ? « Plus d’une quarantaine d’infrastructures n’ont pu être réalisées alors que les fonds ont été décaissés. Il faut situer les responsabilités », tonne Eddie Komboïgo.

« Après avoir fait le tour des centres de santés, il (Charlemagne) a relevé un certain nombre d’irrégularités qui s’élevaient à des milliards de francs CFA. C’est autant de ressources du Burkina Faso qui sont gaspillées alors que le peuple a des besoins sanitaires. La CAMEG, à elle seule, a besoin de 132 milliards de francs CFA pour son fonctionnement alors que, pendant ce temps, le gouvernement prône la gratuité sanitaire. On ne peut pas faire de gratuité sanitaire si on n’a pas les moyens. Et c’est tout un mensonge à l’endroit du peuple », a déclaré le CFOP.

D.A.K
Lefaso.net

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