L’économie du Burkina Faso est éprouvée par les crises sécuritaire et sanitaire. Elle a besoin d’hommes et de femmes qui, de par leur savoir-faire et leur savoir-être, lui permettront de maintenir son niveau de croissance, voire de l’améliorer dans les prochaines années.

Ce défi, Lassané Kaboré, ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, pense que ceux qui pourront le relever doivent être fermes et inébranlables contre vents et marrées. C’est pourquoi, le patron de la cérémonie du jour a opté de baptiser la 32e promotion de l’ENAREF « Résilience », pour répondre à cet appel solennel.

« Résistez à la tentation de vous servir », interpelle Lassané Kaboré, ministre de l’Economie, des Finances et du Développement.

Saluant l’œuvre accomplie par le corps professoral et l’équipe dirigeante de l’école, ainsi que les nombreux sacrifices consentis par les impétrants tout le long de leur formation, le ministre a également fait une mention spéciale aux entités de l’administration qui les ont reçus pour leurs différents stages pratiques.

« La formation révèle l’aptitude et le terrain révèle la compétence. Faisant mienne cette assertion de Patrice Aimé Agossou, je vous invite à aller au-delà du diplôme et de la connaissance théorique, pour vous distinguer sur le plan professionnel afin de satisfaire les nombreuses attentes des populations et des clients de l’administration de façon globale », a conseillé Lassané Kaboré à la promotion sortante.

Issoufou Guira, délégué général des élèves, représentant la promotion « Résilience ».

Avant de féliciter les élèves provenant de « pays frères et amis » pour leurs parchemins obtenus et de déclarer la fin de l’année scolaire 2020-2021 à l’ENAREF, Lassané Kaboré a exhorté la promotion à l’humilité et à privilégier l’intérêt de la nation.

« Soyez humbles, rigoureux, respectueux des principes de votre profession, et ayez pour bréviaire les règles d’éthique et de déontologie. Je vous invite à résister à la tentation de vous servir plutôt que de servir la nation », a-t-il interpellé.

L’appel lancé aux élèves ne sera pas tombé dans les oreilles d’un sourd. C’est tous conscients de la situation exceptionnelle dans laquelle est plongé leur pays que les sortants feront le serment, à travers leur porte-parole, de servir le Burkina Faso d’une manière digne.

« La situation du Faso nous interpelle tous et nous avons le devoir d’être des travailleurs intègres et exemplaires pour, non seulement marquer notre époque, mais aussi que nos agissements et pratiques servent de leçon à la postérité », rassure Issoufou Guira, au nom de la promotion « Résilience ».

Un taux de succès de 99,11%

La formation à l’ENAREF dure 24 mois pour le cycle A (cycle supérieur), 21 mois pour le cycle B (moyen) et 18 mois pour le cycle C (élémentaire). Comme il est de coutume, pour valider la deuxième année, les élèves du cycle A ont défendu publiquement leurs mémoires de fin de formation devant un jury composé de trois membres. La plus forte note obtenue lors de ces soutenances a été de 17/20.
Après les délibérations, il ressort que le taux de succès est de 99,11%, et que les plus fortes moyennes sont de 17,70 pour le cycle A, 17,95 pour le cycle C et 17,99 pour le cycle B.

Wendpanga Basile Aristide Compaoré, major de la promotion, avec une moyenne de 17,99.

17,99, c’est la moyenne du major des majors, Wendpanga Basile Aristide Compaoré, dans la filière fiscalité. « Cette une satisfaction, parce qu’on a donné le meilleur de nous-mêmes. Nous nous engageons à exécuter, une fois sur le terrain, toutes les tâches qui nous seront confiées dans les règles de l’art », a-t-il affirmé pour ensuite commenter le nom de baptême qui leur a été donné : « Ce nom “Résilience” est un thème d’actualité qui signifie que nous devons surmonter les obstacles auxquels nous ferons face sur le terrain, en donnant le meilleur de nous, malgré les adversités ».

S’adressant aux lauréats, le directeur général de l’ENAREF, Adama Badolo, a souligné la pertinence du thème retenu pour cette 32e promotion qui met en relief les défis qu’ils sont appelés à relever dans l’exercice de leurs fonctions.

A l’endroit du parrain de cette promotion, Filiga Michel Sawadogo, commissaire à l’UEMOA, Adama Badolo a exprimé toute sa reconnaissance pour son soutien lors de la rénovation des infrastructures et de l’équipement des salles de l’établissement.

Adama Badolo, directeur général de l’ENAREF.

« Toutes ces actions traduisent les nobles ambitions que vous nourrissez pour l’ENAREF, et nous engagent à la porter au firmament de l’excellence afin de consolider sa notoriété au plan régional, voire africain », a-t-il indiqué.

Le parrain a, pour sa part, prodigué quelques conseils à ses filleuls en les appelant à la tâche afin d’accroître sensiblement les moyens de l’Etat pour faire face aux crises et assurer les charges habituelles.

« En votre qualité d’agents publics devant agir dans le domaine des finances publiques et de l’économie, vous avez le devoir de participer aux actions et aux réflexions, de vous impliquer dans la mise en œuvre des réformes et de proposer les meilleures postures pour relever les défis de la gestion et de la mobilisation des ressources de notre pays », a exhorté Pr Filiga Michel Sawadogo.

L’entrée à l’Ecole nationale des régies financières se fait selon deux modes : les concours directs et professionnels organisés par le ministère de la Fonction publique, et le test de niveau organisé par l’ENAREF pour tous les autres candidats nationaux et étrangers.

« Vous avez le devoir de vous impliquer dans la mise en œuvre des réformes et de proposer les meilleures postures pour relever les défis de la gestion et de la mobilisation des ressources de notre pays », a exhorté le parrain, Pr Filiga Michel Sawadogo.

Cinq autres nationalités sont représentées en plus du Burkina parmi les 223 lauréats de la présente promotion. Il s’agit du Mali, du Niger, du Togo, du Tchad et de la République centrafricaine.

Suivant le mode de recrutement, 129 d’entre eux sont issus des concours directs et professionnels de l’Etat burkinabè, et les 94 autres du test d’entrée de l’ENAREF, soit 52 agents communaux, deux agents du secteur privé, cinq de l’administration parapublique et 35 en provenance d’autres pays africains.

Les filières dans lesquelles ont été formés les récipiendaires sont la comptabilité, les finances, la fiscalité, l’aménagement du territoire, l’économie et développement, la statistique.

Au cours de la cérémonie officielle de sortie de la 32e promotion, les impétrants ont reçu leurs parchemins et des prix spéciaux.

Hamed NANEMA
Lefaso.net