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Bruno Jaffré au sujet du procès Sankara : « L’absence de Salifou Diallo va se faire sentir »

Publié le lundi 11 octobre 2021 à 09h00min

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Bruno Jaffré au sujet du procès Sankara : « L’absence de Salifou Diallo va se faire sentir »

A quelques jours de l’ouverture du procès Thomas Sankara et de ses douze compagnons d’infortune, nous avons rencontré Bruno Jaffré, historien de la Révolution burkinabè et auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire du Burkina. Considéré comme principal biographe de Thomas Sankara, dont il était l’ami, Bruno Jaffré a été, durant les 34 ans d’attente d’un procès, très actif aussi bien en production littéraire et qu’en termes de combat sur le terrain. Dans cette « ultime » interview avant l’ouverture du procès, il revient sur le dossier et ses contours.

Lefaso.net : Vous qui avez consacré toute une partie de votre vie dans le combat pour que la lumière soit faite sur la mort de Thomas Sankara, comment avez-vous accueilli l’information de l’ouverture du procès ?

Bruno Jaffré : J’ai bien sûr très bien accueilli cette nouvelle. Je sais que de nombreux Burkinabè ont du mal à y croire, tellement ils ont attendu. Malheureusement, les manœuvres engagées récemment par les avocats de Blaise Compaoré, la décision de boycott de leur part, semblent destiner à saboter le procès.

Lors d’une interview que vous nous accordiez en septembre 2016, vous avez déclaré que « le gouvernement actuel ne veut pas de justice pour Thomas Sankara ni de jugement pour Blaise Compaoré ». Quel commentaire faites-vous aujourd’hui de cette affirmation ?

Vous avez bien raison de me reprendre. C’était une erreur de ma part, je le reconnais…. Du moins, en partie. Il est bon que vous me questionniez sur cette phrase. Je suis bien sûr satisfait d’être démenti par les faits. A l’époque, nous avions très peu d’information sur l’avancement de l’enquête. Si la commission rogatoire et la demande de levée du secret-défense ont été lancées en mars 2016, l’information n’a été rendue publique qu’en octobre 2016, après notre interview.
Cette phrase faisait référence au fait que les principaux dirigeants du MPP, Roch Marc Christian Kaboré, Simon Compaoré et Salifou Diallo, avaient tous été longtemps proches de Blaise Compaoré.

Effectivement, le gouvernement actuel ne semble pas avoir tenté de perturber l’enquête, mais nous ne savons pas s’il n’y a pas eu de pression. Quoiqu’il en soit, le juge François Yaméogo a, par la suite, fait preuve de son indépendance et de sa volonté d’aller au bout de son enquête.

Cela dit, puisque vous me posez la question, allons au fond des choses. Il n’y a eu aucun jugement sur les dignitaires du régime de Blaise Compaoré, les exactions et atteintes aux droits de l’homme comme de la corruption généralisée et les détournements de fonds. Certains sont revenus aux affaires. Peu sont inquiétés. Mon affirmation n’est donc pas non plus totalement inexacte.

La disparition de Salifou Diallo, qui a tenté de s’offrir une virginité de démocrate dans la dernière période, a évité bien des problèmes et des révélations, si tant est qu’il les aurait faites effectivement. On se rappelle que Salifou Diallo est cité dans le procès de Charles Taylor, qu’il est accusé par le syndicat étudiant d’être responsable de la mort de Dabo Boukary et que Valère Somé a publié des témoignages effroyables non-démentis sur la présence de Salifou Diallo lors de tortures à l’encontre de Mme Saran Sérémé qu’elle n’a pas démenties. Enfin, en ce qui concerne l’assassinat de Thomas Sankara, il était dans la maison de Blaise Compaoré d’où est parti le commando. Difficile pour moi de penser qu’il est totalement étranger à ce complot.

Excusez-moi, mais je profite de ces questions pour en poser une autre sur les insuffisances de la justice. Comment se fait-il qu’après les différents témoignages non-démentis de cas de tortures, aucune procédure judiciaire n’ait été engagée contre Jean-Pierre Palm par exemple, et que ce dernier ne soit jugé que pour l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons ?

Vous avez toujours été partagé entre productions littéraires sur Thomas Sankara et actions sur le terrain pour la vérité et la justice. Quels sont les moments phares que vous retenez de tout ce combat, de 87 à ce jour ?

Ma rencontre avec Thomas Sankara en juillet 1987 est à l’origine de tout le travail de recherche par lequel tout a commencé. C’est cette rencontre qui m’a poussé vers l’écriture d’ouvrages. Un travail long et difficile, mais tellement passionnant. Il s’est concrétisé d’abord par un travail de reconstitution de ce que fut la Révolution (publication en 1989 de l’ouvrage « Burkina Faso les années Sankara de la Révolution à la Rectification ») suivi des recherches sur sa biographie (publication en 1997 de « Biographie de Thomas Sankara, La Patrie ou la mort »… complétée par une nouvelle version augmentée en 2007), puis tout récemment, en 2017, par le recueil de discours commentés, intitulé « La Liberté contre le destin ».

Je retiens aussi le magnifique moment de l’anniversaire en 2007 de l’assassinat de Thomas Sankara à Ouagadougou. Les organisateurs étaient unis et l’engouement était fort, malgré les obstacles mis sur notre chemin par le pouvoir. Permettez-moi de citer les noms des plus actifs alors, car les jeunes ont oublié mais il est bon qu’ils sachent qui se mobilisaient à l’époque : Chériff Sy, Jonas Hien, Vincent Ouattara, Hubert Bazié, Bénéwendé Sankara, Hermann Traoré, Sams’K Le Jah… Il y a eu aussi d’autres. Il y avait aussi une Française, Françoise Gérard. Ce fut un moment extraordinaire qui a donné pour la première fois l’occasion au Burkina, en dehors des quelques manifestations sauvagement réprimées après son assassinat, d’exprimer son attachement à son président Thomas Sankara. Ce fut un moment extraordinaire. Une rubrique consacrée à cet évènement est disponible.

Nous avons aussi mené beaucoup d’actions via le réseau international « Justice pour Thomas Sankara, justice pour l’Afrique ». Je retiens les pétitions qui ont rassemblé plusieurs dizaines de milliers de signatures, des conférences de presse, dont deux à Ouagadougou, des rencontres à l’Assemblée nationale française, dont une en présence de Mariam Sankara, et de très nombreuses réunions publiques, notamment dans mon pays la France ; et aujourd’hui, nos nombreux communiqués de presse apportant de nombreuses informations.

Si le réseau a des représentants au Burkina, et pas seulement au sein du Balai citoyen qui a participé à sa création, il a été particulièrement actif avec des membres en Italie, en Allemagne, en Espagne, en Belgique et bien-sûr en France. Nous avons suscité un courrier de députés burkinabè, sous Blaise Compaoré, et un autre de membres du Conseil national de la transition qui nous ont permis de pousser des députés français à demander officiellement une enquête indépendante. Celle-ci n’a jamais été obtenu, mais ces actions ont permis que plusieurs députés français interpellent leur gouvernement plusieurs fois.

Quels ont été les risques auxquels vous étiez exposé dans cette détermination à la justice, quand on se réfère surtout aux personnes et puissances présumées impliquées dans l’assassinat ?

Ecoutez, je ne sais pas si j’ai pris des risques. Mais, je n’ai jamais cessé de venir au Burkina, tout au long du régime de Blaise Compaoré, rencontrant les compagnons de Thomas Sankara. Je ne me rappelle pas d’avoir vraiment ressenti la peur. Je connais tellement de monde dans votre pays que je me sentais comme protégé. Je pense tout simplement que pour le gouvernement d’alors, il ne fallait pas attirer l’attention. Je me gardais aussi des provocations gratuites. Je ne venais pas pour faire des scandales, mais pour travailler et il fallait que mes séjours soient fructueux. Il m’est arrivé aussi d’écrire des articles sous un pseudonyme. Et le gouvernement cherchait à se parer d’un vernis démocratique, notamment aux yeux de la France ...

L’absence d’acteurs-clés, notamment Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando, ne va-t-elle pas occulter une partie de la vérité autour du dossier ?

La vérité serait-elle venue de ce qu’ils auraient déclaré ? J’en doute fort. Mais nous aurions au moins leur parole. Vous allez voir que les avocats des accusés, en tout cas ceux qui ne boycotteront pas le procès, vont reprendre la thèse éculée et clairement remise en cause par l’instruction, selon laquelle l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons était un accident. Que Hyacinthe Kafando voulait simplement les arrêter et qu’il en a pris seul l’initiative. Et que Thomas Sankara voulait, lui-même, arrêter Blaise Compaoré le soir du 15 octobre. La vérité viendra de l’instruction qui sera épluchée et des différents témoins qui vont être cités.

L’opinion n’est-elle déjà pas toute faite sur les coupables avant jugement ? Que pourrait-il se passer, si les personnes indexées comme présumées coupables venaient à être blanchies, relaxées ?

Mais c’est déjà arrivé, puisque par exemple Gabriel Tamini, préalablement accusé, a été enlevé de la liste des accusés après la confirmation des charges. Je m’étonne d’ailleurs qu’il n’y ait pas d’autres civils, car il y a bien en tout cas un complot politique à partir de l’été 1987 pour isoler Thomas Sankara. Ici, l’absence de Salifou Diallo va se faire sentir.

Si des personnes sont blanchies à l’issue du procès, je ne sais pas si ça sera le cas, il y a des procédures judiciaires pour contester le jugement.

En quoi ce procès Sankara et compagnons peut-il être une leçon pour le Burkina et pour l’Afrique ?

Une belle leçon, oui ! Tout cela est le résultat de cette magnifique insurrection et la transition qui a suivi, sur lesquelles j’ai consacré mon dernier ouvrage (L’insurrection inachevée Burkina Faso, 2014). La Transition a produit des avancées importantes dans le sens de la démocratie et des réformes. Bien-sûr, il reste beaucoup à faire. Mais la lutte contre le terrorisme qui meurtrit votre pays est aujourd’hui la priorité et bloque toute avancée.

Je ne vais pas revenir sur les insuffisances de la justice dans votre pays. Mais de ce que je sais sur ce qui s’est passé lors de l’enquête sur l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons, la procédure judiciaire apparaît plutôt exemplaire. Et l’afflux de journalistes attendu sera aux yeux du monde une belle démonstration qu’en Afrique et au Burkina Faso, on est capable de rendre justice. Mais redisons-le, encore, tout cela n’a été possible que par la mobilisation du peuple burkinabè.

Cela dit, j’avoue ma colère et mon dégoût suite aux déclarations scandaleuses et indignes des avocats de François Compaoré envers le Burkina et sa justice, contre lesquels je me suis publiquement élevé dans mon blog sur Mediapart. Elles dénotent le mépris dont ces gens-là font preuve envers votre pays. Pierre Olivier a par exemple affirmé que si François Compaoré était extradé, il serait découpé en rondelles ! Quelle honte !

Et voilà qu’ils décident de boycotter le procès avançant même sans aucun scrupule, des mensonges éhontés comme par exemple qu’il n’y aurait pas de mandat d’arrêt contre Blaise Compaoré. C’est un argument assez fourbe, car l’annulation du mandat international concernait le procès du putsch. Il joue sur la confusion. J’ai fait une recherche sur Google par exemple et rien n’est clair. Alors que les avocats vous le confirmeront. Le mandat d’arrêt international contre Blaise Compaoré pour l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons n’a jamais été annulé. Une demande d’extradition a même été lancée en mars 2018 ainsi que contre Hyacinthe Kafando.

Des organisations de la société civile souhaitent que l’audience de jugement soit publique, retransmise sur les ondes radiophoniques. Partagez-vous une telle idée ?

Elles ont parfaitement raison, Et c’est aussi mon souhait. Ce procès a été tellement attendu que les Burkinabè ont bien-sûr envie de la suivre en direct. Mais ce n‘est pas tout. Ce procès doit aussi être filmé, comme le procès de Nuremberg contre les Nazis après la deuxième Guerre mondiale. Il faut que ce procès soit archivé pour être versé dans les archives et être disponibles pour les historiens.

En octobre 2019, vous avez publié un livre intitulé « L’insurrection inachevée ». Vous dites que « la Transition terminée, le pays est vite retombé dans les mauvaises habitudes ». Partant de votre affirmation, peut-on espérer une justice objective, lorsqu’on sait effectivement que ces mauvaises habitudes peuvent cacher tant de pratiques nuisibles à la manifestation de la vérité ?

Vous allez voir par exemple que les avocats des accusés vont tout faire pour tenter de saboter le procès ; ça a déjà commencé avant même l’ouverture du procès. Mais pour ce qui est du dossier judiciaire, j’ai été plusieurs fois auditionné par le juge François Yaméogo et j’en ai retiré le sentiment que c’était quelqu’un de particulièrement sérieux, honnête et rigoureux. A-t-il subi des pressions ? C’est possible. On a vu qu’il a refusé de clore le dossier sur le volet international, faute d’éléments suffisants. Cette décision a permis que le procès puisse s’ouvrir et que l’instruction se poursuive sur le complot international. Les Burkinabè, dans leur ensemble, faisaient pression pour que le procès s’ouvre vite. Il est possible aussi le gouvernement ait fait pression pour ne pas retarder le procès, du fait qu’il veut lancer la « réconciliation » après avoir sans doute compris qu’elle était impossible sans la justice.

Peut-on faire la lumière autour de ce dossier sans faire passer au prétoire les dirigeants actuels, eux qui ont constitué et accompagné le pouvoir issu de ce drame du 15 octobre 87 ?

Le plus impliqué à l’époque était Salifou Diallo qui est décédé. Mais je pense que vous avez raison. Il n’y a aucun civil parmi les accusés. Mais, il y a beaucoup d’anciens partisans de Blaise Compaoré, vivants, qui ont participé à la fronde contre Thomas Sankara, fin 1987, qu’il serait bon d’interroger durant le procès. La jeunesse burkinabè est avide d’histoire. Ce pourrait être l’occasion de l’instruire, mais aussi de rappeler les itinéraires de certains hommes politiques. Si ce n’est pas abordé durant le procès, la presse burkinabè peut s’en charger. Des gens comme moi, d’un âge avancé, connaissent le trajet tout à fait opportuniste de nombreux d’entre eux, mais les jeunes pas du tout.

Vous qui avez refusé de soutenir le projet de Mémorial Thomas Sankara, du fait que l’implication du gouvernement peut saper la marche du dossier vers la vérité, votre position a-t-elle évolué avec l’ouverture effective du procès ?

Effectivement, je reconnais mon erreur à l’époque sur ce sujet en particulier, puisque la justice va parler. Mais sur le Mémorial, je continue à penser que la méthode qui a prévalu à l’époque n’était pas la bonne. Le Mémorial reste trop proche et dépendant du pouvoir et il s’en rapproche encore plus. Alors que ce devrait être un lieu de rencontre et d’échanges qui donne de l’écho à toutes les luttes au niveau international pour la libération des peuples et contre l’impérialisme, un lieu qui fasse vivre la solidarité internationale.

Je vois arriver dans l’équipe du Mémorial d’autres compagnons de Thomas Sankara qui vont, j’espère, en améliorer le positionnement. Il y a des gens avec qui j’échange régulièrement, dont je respecte la sincérité. Quelques-uns, très jeunes, préfèrent m’insulter ou me salir, espérant me faire taire pour éviter les critiques. Peine perdue. Ils ne savent pas à qui ils ont affaire.

Pour ce qui est d’honorer la mémoire de Thomas Sankara et du travail pour le faire connaître, il y a mes ouvrages et le site thomassankara.net, créé au départ par un Burkinabè. Nous comptons aujourd’hui beaucoup de Burkinabè dans l’équipe, mais aussi issus d’autres pays. Nous cherchons d’ailleurs de jeunes journalistes débutants, mais tout est bénévole. Ils pourront venir se faire la main avant de trouver un emploi.

Nous continuons à découvrir de nouveaux discours de Thomas Sankara, que nous mettons en ligne, mais recherchons aussi les discours en langue nationale de Thomas Sankara. Ce site est la référence pour connaître Thomas Sankara et la Révolution burkinabè, un mémorial virtuel en quelque sorte. Ce site existe depuis 2006 ! Nous mettons en ligne un article tous les cinq jours et nous approchons les 2 000 articles. Il convient d’organiser ma relève comme animateur.

Les déclarations récentes du comité du Mémorial laissent entrevoir les difficultés auxquelles le Mémorial est confronté. La guerre qui sévit au Burkina ne permet pas au gouvernement de le financer et les fonds vont donc être difficiles à rassembler. Et le projet choisi est trop ambitieux et coûteux. Je sais que certains réfléchissent à un projet moins coûteux.

La France a levé le secret-défense sur une partie des archives concernant l’affaire. Elle a même transmis au Burkina des lots de documents. N’est-ce pas une façon pour cette puissance, que vous n’avez de cesse d’indexer d’être complice dans l’assassinat, de montrer patte blanche ?

Non, la France n’a pas levé le secret-défense. Je me préoccupe de la politique française, parce que je suis Français. C’est de mon devoir en tant que citoyen français. Il y a peut-être quelques documents secret-défense fournis, mais ils n’ont pas permis d’avancer dans l’enquête. J’ai maintes fois dit que la France n’ouvrait que très rarement, voire jamais. Je vous rappelle que la promesse d’Emmanuel Macron était claire : « Déclassifier tous les documents secret-défense et les fournir à la justice burkinabè ».

Nous avons fait intervenir plusieurs députés et allons continuer à le faire. Les documents transmis, dont une partie a été dévoilée, ne permettent pas d’avancer. La preuve en est que la présence de Français pour effacer les écoutes téléphoniques prouvant que Blaise Comparé et Jean-Pierre Palm préparaient un complot, ne vient pas des documents fournis par la France, mais bien de témoignages recueillis au Burkina.

Et je le redis ici. Cet épisode est la première preuve formelle de l’implication de Français dans le complot. Car, effacer les preuves d’un complot, c’est être complice d’un complot.

Ces nouveaux éléments devraient permettre la demande d’une nouvelle commission rogatoire pour poursuivre l’enquête, si la précédente s’est arrêtée. J’espère que c’est possible. Mais ce qui est sûr, une coopération sincère de la France devrait se manifester par le fait que les autorités françaises fournissent l’identité de ces personnes. Et qui les a envoyés et leur a donné l’ordre de « nettoyer » les preuves du complot. Ces éléments ne peuvent être précisés que si une enquête s’ouvre de nouveau en France.

L’affaire Sankara fait partie d’un ensemble de dossiers que vous suivez à travers le continent : affaire Borrel, assassinat des journalistes Claude Verlon et Ghislaine Dupont, accès aux archives sur le génocide des Tutsis au Rwanda, massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye en 1945, massacre de Sétif en 1945, massacre lors de la manifestation du FLN (Front de libération nationale) à Paris, assassinat de Mehdi Ben Barka, assassinat de Maurice Audin, militant communiste mort sous la torture en Algérie. Quel intérêt avez-vous à tant lutter pour la justice sur ces affaires ?

Alors, je vais vous apprendre une chose non-dénuée d’importance. C’est l’affaire Sankara et ses compagnons qui est à l’origine de la création du collectif secret-défense en France. L’idée, avec quelques personnes, nous est venue lorsque le juge François Yaméogo a demandé la levée du secret-défense. J’ai découvert combien ces fameux secrets empêchaient de découvrir la vérité sur des « accidents » ou des assassinats. Et ça ne concerne pas que des cas africains. Il y a par exemple le cas d’un immeuble qui s’est écroulé, « la maison des têtes à Toulon », avec un fort soupçon que ça vienne d’un missile militaire. Il y aussi le bateau de pêche Bugaled Breizh qui a fait la Une de l’actualité en France qui a coulé au fond. Cette fois, on soupçonne que ce soit un sous-marin militaire qui l’aurait entraîné. On a commencé avec sept affaires, on doit en être à une vingtaine.

D’où me vient tout ça ? Mes parents étaient des militants du parti communiste en France. Ils m’ont éduqué politiquement. Mon père a été arrêté en Algérie pour des actes anti-colonialistes, puis expulsé avec ma mère. Ils ont dû subir une affectation punitive en France, J’ai commencé à militer aux jeunes communistes très jeunes, puis je suis rapidement entré au parti communiste que j’ai quitté en réalité en 1986, car je trouvais que ce parti ne soutenait pas suffisamment la révolution burkinabè. Dois-je rappeler aux jeunes que tous les révolutionnaires aux côtés de Thomas Sankara se disaient tous communistes ? On a un peu tendance à l’oublier au Burkina.

Mais je le répète encore une fois, mon intérêt pour le Burkina et la Révolution a été déclenché lors de l’unique rencontre que j’ai eue avec Thomas Sankara en juillet 1987, alors que j’étais envoyé par un hebdomadaire du parti communiste. Cette rencontre a, en quelque sorte, donné un sens à ma vie… Mais l’heure de la relève a sonné…

Interview réalisée en ligne par Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 11 octobre 2021 à 02:03, par Mechtilde Guirma En réponse à : Bruno Jaffré au sujet du procès Sankara : « L’absence de Salifou Diallo va se faire sentir »

    D’où me vient tout ça ? Mes parents étaient des militants « du parti communiste en France. Ils m’ont éduqué politiquement. (….)J’ai commencé à militer aux jeunes communistes très jeunes puis suis rapidement entré au parti communiste, que j’ai quitté en réalité en 1986, car je trouvai que ce parti ne soutenait pas suffisamment la révolution burkinabé. Dois-je rappeler aux jeunes que tous les révolutionnaires aux côtés de Thomas Sankara se disaient tous communistes. On a un peu tendance à l’oublier au Burkina. »

    Hihihihi….hahahaha. Quelle candeur Monsieur Jeffré. Comment dans votre zèle de sankariste effréné osez-vous faire de telles déclarations dans un Burkina Presqu’à 100% croyant. Et je crains que vous ne vous époumoniez que trop au risque de vous couvrir de ridicule. Croyez-moi je ne vous dis pas cela par méchanceté, mais par amitié. Voyez-vous les Burkinabé sont fatigués et veulent la paix, ensuite aussi et si possible en effet après avoir connu la vérité sur les exactions du temps de Sankara, les exécutions extra-judiciaires de ses bras-droits tel que Sigué. Les exécutions des Guébrés où Sankara lui-même conduisit le peloton d’exécution, l’exégése de Sankara ou son catéchisme sur le « développement », la « morale » de la « la famille » et le respect de la femme dans son foyer pendant que des maris étaient ridiculisés intimidés, moqués, dégagés détruisant ainsi leur carrière et disloquant même la cellule familiale. Les biens confisqués les terres déguerpis pour construire des villas pour des jeunes adeptes-révolutionnaires et les propriétaires renvoyés dans le rural sans ressource et les enfants dans, les rues conséquence de leur trafique de toutes sortes (pornographie, pédophilie etc.) ! La purification ethnique dirigée surtout contre le plateau mossi, leurs coutumiers et chefs traditionnels moqués, menacés d’éradication (comme au Rwanda) ou déshonorés et les parents insultés au sus et au vu de leurs enfants par des slogans sanguinaires, la fameuse théorie de casser les œufs nécessaires pour l’omelette (de la nomenklatura ?), les coupures très abusives des salaires dont jusque là on ne connaît pas la destination, les travaux forcés de la fameuse bataille de raille dont on nous cache copieusement le bilan et pour ne citer que cela. Ceux qui ont été témoins portent toujours les stigmates d’une double blessures profondes : Cette période « sankarienne » avec sa terreur rouge (au moins on les annonçait à la radio) et celle de la « Rectification » (une réaction vengeresse ou même de survie comme légitime défense) qui à l’annonce avait donné de l’espoir au départ, mais par la suite et dans la confusion totale, fut toujours la même main de fer (communiste et aussi corrompu) dans les gans de velours qui de la terreur rouge se mua en terreur blanche, car cette fois-ci, on ne pouvait pas désigner de responsable. En effet pour moi dans cet effroi d’horreur de la révolution communiste et la confusion totale du sauve-qui-peut de la rectification jusqu’à nos jours, et à l’heure où je vous parle, le Peuple burkinabé ne sait plus à quel « Saint », oh !Pardon ! Je voulais dire « À QUEL DEMON » se vouer (et croyez-moi l’évocation fait froid au dos). Car, il n’est plus question de choisir un camp (comme le monde international et vous qui avez cette chance de le faire), au risque de recevoir toutes les hallebardes d’injures ou même l’impunité des crimes qui sait ? En effet, la preuve est celle de vos frustrations que vous citez. La sagesse devrait donc vous dicter à être moins subjectif et plus nuancé, plus diplomate et auquel cas contraire, se taire et laisser les burkinabé mordorer sa réconciliation à sa manière acceptable pour tous et surtout laisser les juges faire sereinement leur travaille au lieu de revenir en trombe à l’ouverture d’un procès assez problématique pour tourner avec les lames acérées de vos paroles dans la plaie. Voilà ce à quoi le burkinabé profond attend, il n’a plus d’oreille pour vous.

    • Le 11 octobre 2021 à 18:34, par sidpawalemda En réponse à : Bruno Jaffré au sujet du procès Sankara : « L’absence de Salifou Diallo va se faire sentir »

      Maître, vous êtes bien couillu de savoir ce que veulent les Burkinabè. Commencez par parler de vous, et pas des Burkinabè, dont vous ne savez absolument rien. Plaidoirie d’un avocat démarcheur en manque de reconnaissance et de notoriété.

    • Le 11 octobre 2021 à 23:11, par Mechtilde Guirma En réponse à : Bruno Jaffré au sujet du procès Sankara : « L’absence de Salifou Diallo va se faire sentir »

      Je voudrais encore en tant que témoin oculaire de l’histoire vécue de très près, évoquer un événement dont personne ne parle et que surtout on n’a jamais pipé le moindre mot aux jeunes. Ce qui fait qu’il agissent et parlent n’importe comment. Donc il faut que eux aussi se taisent au lieu d’attiser le feu tout le temps. Le monde international tel que Monsieur Jaffré les manipule à volonté. En effet on évoque tout le temps « Blaise Compaoré le poltron qui refuse de s’assumer en se refugiant en Côte d’Ivoire ». Et pourtant le problème du président Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire avec celui du Président Gbagbo est la conséquence directe de la politique meurtrière de la Révolution de Sankara au Burkina-Faso. En effet, au moment de la révolution, le Président Ouattara travaillait au FMI. Sankara voulait imposer à cette grande Institution son « Homme ». Aussi il rappela le (président) Ouattara à Ouagadougou (pour quel poste équivalent à sa carrure d’économiste et grand financier ? Dieu seul le sait). Quand au poste burkinabé « révolutionnaire » que Sankara voulait imposer au FMI après les discours incendiaires et provocateur contre les Institutions de BRETTON-WOODS, croyez-moi si vous voulez ou non, c’était de la provocation et pure « témérité ». En plus ce n’était pas sûr que si Ouattara obtempère aux injonctions de Sankara, il serait encore en vie de nos jours. Un martyr de ce genre je doute fort que Dieu lui-même le cautionne. Car en effet la vie d’un être humain n’appartient à personne. La souplesse du FMI fut de proposer Alassane en Côte d’Ivoire comme technocrate pour relever l’économie de ce pays qui commençait à être en souffrance. La suite on la connaît. Le cas d’Alassane Ouattara ne fut pas isolé. Celui du Capitaine Kangambèga (pourtant très bon médecin en voie de devenir professeur d’université) peut également faire école, car il est aujourd’hui au Martinique auprès de ses beaux-parents. Mais auparavant, alors que j’étais à la représentation d’Air-Afrique chez Simporé (dont la révolution a détruit la belle villa), j’y rencontrai le capitaine Kangambéga. Je lui racontai les déboires de mon aîné Joany alors représentant général d’Air Afrique et son collaborateur Louis de Gonzague Yaméogo (il était ami du capitaine Kangambéga car tous deux ont milité ensemble dans le mouvement de la Jeunesse étudiante catholique, quand ils étaient encore au collège ou au lycée). Alors le Capitaine Kagambéga m’appela au dehors et me dit « Va leur dire de fuir le plus vite possible car leur tête est mise à prix. Va il n’y a pas de temps à perdre ». En effet je voulais connaître davantage. Mais pourquoi, parce que ayant été instruit de l’affaire Alassane Ouattara, mon aîné avait déposé deux demandes de nationalité : française du fait de son épouse, et ivoirienne parce que comme Alassane il est né à Abidjan. En plus de cela, à l’époque où l’Ouest de la Haute-Volta faisait partie de la « Haute-Côté-d’Ivoire », du fait du démembrement de ce territoire. Mais ce fut la nationalité française qui lui a été promptement octroyée avant son rappel à Ouagadougou avec son collègue Louis de Gonzague Yaméogo. Ce dernier rejoignit la Côte d’Ivoire en fauchant en voiture par monts et vaux. Tandis que mon aîné qui avait ses papiers en règle (passeport français) passa sans difficulté la douane à l’aéroport. Soit dit en passant que leurs passeports burkinabés dès le premier jour avaient été confisqués à la présidence, quelque temps avant que Confé le franc-maçon (c’est lui-même qui nous l’a révélé dans la presse) les rencontre pour leur dire que « le P.F » (Sankara) étant occupé il n’ont qu’à retourné à leur hôtel et attendre qu’on les appelle. Et pourquoi tout cela ? Simplement parce que Sankara avait demandé au Directeur d’Air Afrique, de les renvoyer parce que lui il avait ses hommes (révolutionnaires) à leur place. Ce dernier aurait répondu que ces postes n’étaient pas attribués selon le désir du pouvoir de leur pays ou de leur idéologie, mais selon leur expérience et compétence sur le terrain. Soit dit en passant que quand mon aîné eût franchi la frontière, le soir à la RTB, les nouvelles annonçaient la suspension de la police de l’Aéroport pour « avoir laissé des individus douteux quitter le Burkina-Faso » !...

      Ceci pour dire, que le monde international par toutes sortes de forces occultes (communisme, franc-maçonnerie, rosi-crucien, etc.) avait laissé croire à Sankara qu’il était tout puissant, maître des têtes, seule façon de bouleverser et changer le monde. C’était sans compter également les forces de la chefferie traditionnelle et coutumière aussi occultes que dangereuses et que le camp de Blaise après l’avoir échappé-belle grâce à la scission (selon le principe de l’impossibilité de deux capitaines dans un bâteau), sut judicieusement à son tour les utiliser mais de façon confusionnelle, un tohu-bohu total. Voilà le fatras auquel la justice est confrontée et qu’il est sage pour tout un chacun d’observer et de ne pas envenimer les débats.

      • Le 12 octobre 2021 à 01:29, par Meimei En réponse à : Bruno Jaffré au sujet du procès Sankara : « L’absence de Salifou Diallo va se faire sentir »

        je n’a pas vécu la même époque que vous mais la vie de Sankara témoigne de l’amour qu’il avait pour son pays et surtout sa vision de faire profiter des richesses de son pays au peuple de manière équitable.

        Sankara avait une vision très avancée que des gens comme vous ne pouvaient pas le comprendre.

        Je ne te comprend pas pourquoi tu te plaints que Sankara voulais choisir des gens qui pensent comme lui comme des représentants du pays dans les instances internationales. Voilà que des vieux comme Alassane continue à faire piller les Africains de leurs richesse en suivant les politiques dictées depuis l’Occident.

        En tout cas, je pense que tu n’arrivera pas salir le nom de Sankara. Au contraire, sa mort a été causé un retard pour toute l’Afrique même si des gens comme vous avez profiter après sa mort.

        • Le 12 octobre 2021 à 16:10, par Mechtilde Guirma En réponse à : Bruno Jaffré au sujet du procès Sankara : « L’absence de Salifou Diallo va se faire sentir »

          Tant mieux pour vous madame ou monsieur si vous avez du bonheur. Contrairement à ce que vous pensez moi, la vieille des 80 ans native de Ouagadougou n’a toujours voulu que cela. Et même dans toutes ses diverses batailles contre et vents et marées et dans toutes les adversités que vous-même vous connaissez ou connaîtrez (et contrairement à ce que pense votre prédécesseur) dans l’anonymat totale pendant plus de 60 ans pour vous permettre aujourd’hui ces remarques irrévérencieuses à son égard alors que ses promotionnaires (sauf à ma connaissance quelques très rares personnes) qui ont occupé des gros postes, se tapissent honteusement dans leur coin sans oser son courage de parler. Je vous souhaite bonne chance et bonne continuation. Quant à moi, j’aurais vécu, parlé, témoigné courageusement au moment où il le fallait pour notre pays, puis, un jour joyeusement, je rejoindrai mes ancêtres. Encore une fois merci Madame ou Monsieur de m’en avoir donné l’occasion et que Dieu vous bénisse abondamment.

  • Le 11 octobre 2021 à 06:06, par TANGA En réponse à : Bruno Jaffré au sujet du procès Sankara : « L’absence de Salifou Diallo va se faire sentir »

    Quand moi je arme de Salif DIALLO, on voccifère sur moi. Voilà quelqu’un d’autre qui pense comme moi et qui en sait plus que moi sur votre champion. Même mort, il faut que la vérité soit dite sur lui. Bref.
    Il va falloir aussi et surtout permettre à X de faire des dépositions même à l’anonymat pr ce qu’il y a surement qui a une info mais a peut de se présenter.

  • Le 11 octobre 2021 à 06:21, par Ka En réponse à : Bruno Jaffré au sujet du procès Sankara : « L’absence de Salifou Diallo va se faire sentir »

    Merci Bruno pour ton patriotisme et ta franchise, pour une cause noble qui était le combat inachevé d’un idéologue dont était Thomas Sankara. A l’heure où nous nous préparons pour inonder la salle du tribunal militaire qui veut confirmer sa crédibilité auprès de son peuple, et dire que le Burkina tourne sa page de l’impunité, je confirme ce que tu avances sur l’absence d’un témoins clé qui est le feu Salif Diallo, dont tu dis : ’’’’’’’’’’’Le plus impliqué à l’époque était Salifou Diallo qui est décédé. Plus loin tu confirme que l’absence de Salifou Diallo va se faire sentir.

    Et si je confirme que l’absence du feu Salif Diallo va peser, voilà ce qu’il disait sans pudeur a un proche de Thomas Sankara. Ce dernier conseillé à l’Assemblé Nationale quand Salif Diallo était au perchoir, disait dans une de ses sortie pour parler de Thomas Sankara. ’’’’’’Feu Docteur Salifou Diallo, je m’incline devant sa mémoire. Il m’avait approché pour être son conseiller : Mais il nous a toujours dit qu’effectivement il y a eu des situations, mais eux tous avaient été trompés et qu’ils s’en étaient rendu compte après. Mais il disait aussi qu’un jour, il souhaitait vivement qu’à cette occasion chacun ait à se prononcer. Et lui, il avait sa part de responsabilité, il savait aussi qu’ils ont été induits en erreur par le régime Compaoré. Oui mon cher Bruno, cette part de vérités que le feu Salif Diallo attendait de ce procès pour se prononcer, l’absence de ce témoins clé qui pouvait apporter une des vérités absolu va peser. Encore une fois, merci a toi Bruno et a Oumar L. Ouédraogo pour cette analyse enrichissante.

  • Le 11 octobre 2021 à 09:38, par A qui la faute ? En réponse à : Bruno Jaffré au sujet du procès Sankara : « L’absence de Salifou Diallo va se faire sentir »

    Salifou ou Salif Diallo le roublard au four et au moulin. Ce qui est pervers c’est que les anciens soit disant amis de Sankara sont à la fin des alliés de Salif Diallo. Quel pays !
    D’ailleurs les Salif et Simon se réclament à la fin Sankariste. Drôle non ? et les anciens Sankaristes sont assis à la même table que ces gens-là pour faire croire que c’est Blaise Compaoré le problème. Les tenors du MPP se sont battus pour arriver au pouvoir et précipiter ces genres de procès pour désigner eux-mêmes les diables. C’est facile de constater qu’aucun des compagnons de Blaise Compaoré pendant ces 27 ans qui s’est converti en MPP n’est impliqué dans aucun dossier d’aucune crime. Sous nos cieux la justice est simplement un outils de l’exécutif.
    Vous appelez ça un procès ? Qu’est-ce qu’on va apprendre qu’on ne savait pas ? Au contraire la vérité sera travestie car les vraies acteurs des malheurs de notre pays sont actuellement rangés du bon côté de l’histoire, elle-même travestie

  • Le 11 octobre 2021 à 10:29, par TOERE En réponse à : Bruno Jaffré au sujet du procès Sankara : « L’absence de Salifou Diallo va se faire sentir »

    Il y a trop d’interférences étrangères de toutes sortes dans le procès SANKARA . Et malheureusement, nos autorités actuelles se sont laissées entrainées dans cette affaire, sans en mesurer toutes les conséquences potentielles ultérieures sur la cohésion et l’unité nationales du pays .
    J’ai beaucoup d’estime pour le président SANKARA et j’ai pleuré comme jamais de ma vie le jour de sa mort plus que d’ailleurs beaucoup de personnes qui s’excitent beaucoup sur ce dossier .
    Cependant, je ne suis pas d’avis avec ceux que veulent coûte que coûte faire de lui un saint, car comme quelqu’un l’a dit hier à l’émission "Débat presse " de BFI, sous SANKARA aussi ,il y a eu des exécutions sommaires,des dégagements de fonctionnaires qui ont empêché leurs enfants de poursuivre leurs études et de réussir dans la vie ,des foyers brisés du fait de ces dégagements, souvent fondés sur des règlements de compte etc. Alors, faisons beaucoup attention de ne pas aggraver la fracture entre burkinabè .
    Du reste, je note avec beaucoup de regret, que depuis l’insurrection populaire de 2014, tout se règle par l’émotion ,le ressentiment ,la passion etc au BURKINA FASO.
    Le dossier SANKARA semble devenu et est devenu un vrai fond de commerce pour tous les acteurs qui interviennent ( avocats,OSC,politiques ,prétendus intellectuels en quête de publicité,européens peu connus chez eux mais qui viennent chercher la notoriété à travers le dossier SANKARA etc.
    En tous cas, quitte à me faire lyncher par certains internautes de service ,je dis que si on ne fait pas attention ,ce procès risque de faire plus de mal, que de bien au BURKINA FASO avec toutes ces interférences de personnes étrangères . De plus il sera très difficile de parvenir à une véritable réconciliation nationale après ce procès quoi que certains puissent dire . Ce n’est pas cela le vœu du président SANKARA même à l’égard de ceux qui l’ont tué et que comme quelqu’un l’a déjà dit ont pour la plupart subi la sanction suprême du TOUT PUISSANT (Mr SIGUIRI ADAMA) .

  • Le 11 octobre 2021 à 13:06, par Faayasoma En réponse à : Bruno Jaffré au sujet du procès Sankara : « L’absence de Salifou Diallo va se faire sentir »

    Mon soutien à la vérité et la justice, à toute la famille et aux proches de Thomas, notamment à Mariam et à Valentin ( en souvenir de notre rencontre à Loumbila)

  • Le 11 octobre 2021 à 14:09, par Alexio En réponse à : Bruno Jaffré au sujet du procès Sankara : « L’absence de Salifou Diallo va se faire sentir »

    En general quand un crime de cette envergure est consomme. Les investigateurs cherche a gtrouver d abord le fils conducteur qui est tres presis. En se posant la question : A qui profite le crime ? Et qui sont-ils ces hommes, ses femmes, ses etats qui etaient tous menaces par le regime revolutionaire Thomas I. Sankara ?

    Par commencer avec ennemis externes

    Mr Jaffre. Ton pays la France etait la premiere qui beneficiait de ce crime fomente par Jacques Chirac, l homme qui a atteler Mitterand dans cette boue.

    La Cote D Ivoire Sous Houphoet Felix Boigny a l epoque le plus grans pantin et l initiateur de la Francafrique avec Leopol Sedar Senghor du Senegal.

    Eyadema du Togo etait au courant du coup d Etat, car si elle avait echouer il a allait recevoir les puchistes chez lui, pour sauver la Cote D Ivoire.

    Les ennemis endogenes sont les membres du RDA, UNDD, le PCRV dont les Salif, Rock Marc Kabore, Alidou Ouedroago. Blaise Compaore le beneficiaire absolu de ce crime avec ses commandos sous les directives de Diendiere, un renard dans la bassecour.

    Le plus grand traitre de cette mascarade pour moi est mon ami d enfance Jean-Pierre Palm, alors le grand maitre de la surete de la politice. A rappeller que son grand frere Jean Marc Palm etait un membre du PCRV, donc les intouchables du regime Blaise Compaore qu ils ont cautionnes et creer le CDP apres scissions.

    Voila l evrai tableau de responsabilites des uns et des autres partis qui manges avec Blaise Compaore. On noubliera pas la tete pensante du PCRV, le defunt Pr Toure Adama et son cousin Toure Soumane.

  • Le 11 octobre 2021 à 15:05, par Le citoyen En réponse à : Bruno Jaffré au sujet du procès Sankara : « L’absence de Salifou Diallo va se faire sentir »

    J’ai bien aimé le fait que le journaliste a mis le sieur JAFFRE face à ses propres propos, c’est très professionnel. Merci pour la qualité de l’interview et les vérités de BRUNO JAFFRÉ. Ce procès va révéler des choses incroyables.

  • Le 12 octobre 2021 à 10:34, par Ka En réponse à : Bruno Jaffré au sujet du procès Sankara : « L’absence de Salifou Diallo va se faire sentir »

    Ce que j’admire dans le forum très enrichissant de Lefaso.net, ce sont nos différences d’aborder les sujets avec des critiques du « deux-poids, deux mesures » et « chasser partisane. » Malheureusement dans cette analyse de Bruno Jaffré, il y a de pris part de certaines personnes.

    Et comme je ne cesse de le répéter dans ce forum, c’est l’ignorance, et non la connaissance, qui dresse les hommes les uns contre les autres. Etre partisane ou partisan d’un individu n’est pas une honte, ni un crime contre l’humanité : Mais il faut avoir le courage comme l’internaute caca de le défendre sans fausse note, il faut le dire publiquement comme Ka qui voue sans faut fuyant les bonnes actions de Thomas Sankara.

    Ici Bruno Jaffré nous a parler de Thomas Sankara sans pudeur ni faut fuyant. Nous autres internautes dit de bonne foi, doivent lui donné des critiques sans fausse note. Soutenir ouvertement Thomas Sankara, ou Blaise Compaoré qui a assassiné ce dernier pour le pouvoir, on peut écrire mille pages en camouflant ses idées partisanes, mais l’histoire d’une nation reste une histoire d’un peuple, qu’elle soit bonne ou mauvaise, comme avec les Nazis en Allemagne, on doit l’assumer avec une tête haute dans la dignité.

    Blaise Compaoré a renverser le pouvoir du commandant Jean-Baptiste Ouédraogo pour le remettre à son premier ministre progressiste Thomas Isidore Sankara, et tout le monde le sait au Burkina et à travers le continent et le monde entier : Par la suite Thomas Sankara est devenu, l’otage de Blaise Compaoré et de Diendéré Gilbert, dont ils l’ont éliminé pour être complices au sommet de l’état Burkinabé durant 27 ans, et chasser par un soulèvement populaire dans le sang le 31 Octobre 2014, comme ils sont venus par le sang. Voilà un raccourci de l’histoire, et on n’a pas besoin d’écrire 50.000 pages pour blanchir Blaise Compaoré en camouflant ses idées partisanes.

    Conclusion : Que Monsieur Blaise Compaoré, soit là ou pas, ou Salif Diallo n’est pas là pour dire sa part de vérité, on peut dire que l’heure de la vérité a sonné. L’on peut également affirmer que la Justice burkinabè joue aussi sa crédibilité. Et au-delà de cette institution, c’est tout l’édifice démocratique que nous sommes en train de construire, qui sera évalué par le monde entier surtout après ce procès. C’est pourquoi, toutes les passions, tous les ressentiments, les a priori, les tirades guerrières, les envolées lyriques, ou vouloir blanchir un criminel en puissance avec 50.000 pages d’écris pour tromper le monde, et autres courtes analyses à caractère politicien et mensonges des avocats alimentaires, doivent maintenant céder la place au droit : Car durant 27 ans de son régime sanguinaire, des vies innocentes ont été fauchées gratuitement pour le pouvoir. Aujourd’hui encore, des Burkinabè portent dans leur âme et dans leur corps, des blessures qui y sont liées.

    • Le 12 octobre 2021 à 15:36, par caca En réponse à : Bruno Jaffré au sujet du procès Sankara : « L’absence de Salifou Diallo va se faire sentir »

      Vieux Ka, je ne voulais pas évoquer un mot dans ce complot d’état contre un homme et son frère. Puisque tu as fais appel à caca pour plus d’inspiration, je réponds.
      Le Burkina comme tu le sais a perdu sa dignité depuis l’organisation du terrorisme politique des 30 et 31 octobre 2014. L’affaire dite Thomas Sankara contre Blaise Compaoré est purement un complot et ce que vous appelez justice est une injustice de confirmation de ce complot. Pour caca, le 15 octobre 1987 est une soirée de gloire où le peuple burkinabé trouvait sa vraie liberté. Pour le reste on s’en fout. La preuve est la démonstration de ces généraux qui ne voulaient pas juger le président Blaise Compaoré par reconnaissance. Il semble que nombreux sont les gradés de l’armée qui ne voulaient pas participer à cette injustice. Bref, que Dieu bénisse son excellence Blaise Compaoré.

    • Le 17 octobre 2021 à 12:41, par jan jan En réponse à : Bruno Jaffré au sujet du procès Sankara : « L’absence de Salifou Diallo va se faire sentir »

      @KA, pour le première fois je suis d’accord avec votre analyse, sauf que l’assassinat du Peuple avait déjà débuté en 1983, le 4 août, c’est à cette date que le Peuple voltaïque a realise que les atrocités meurtrières je l’on voyait dans certains pays voisins allaient devenir leur quotidien.

  • Le 13 octobre 2021 à 11:09, par Ka En réponse à : Bruno Jaffré au sujet du procès Sankara : « L’absence de Salifou Diallo va se faire sentir »

    ’’’’’A’’’’’ Internaute Meimei merci : Je vais être modeste et indulgent avec mon commentaire fondé, et comme tu n’as pas vécu l’époque du RDP, et que tu dis que ’’’’Sankara avait une vision très avancée que des gens comme vous ne pouvaient pas le comprendre,’’’ cela m’interpelle pour t’apprendre que celle qui veut blanchir l’introverti ne le connait pas réellement.

    Ayant connu les deux amis depuis leur jeune âge, je peux te dire que celui qu’on veut blanchir en accusant celui qui est mort, est très facile. L’un dès la seconde se manifestait un Rebel jusqu’à ce que son père l’enrôle dans un contingent militaire pour le discipliné. Tant dis que très intelligent du PMK jusqu’à ses formations militaire que ça soit à Madagascar et à travers d’autres pays, était un modèle à suivre.

    Nous qui avions adhéré a 100% l’insurrection du Aout 1983, la victoire de la révolution était l’aboutissement conséquent des luttes du peuple Burkinabé. Thomas Sankara en acceptant d’être PF, il avait compris que la révolution d’Aout 1983 est une révolution qui représentait un double caractère, elle est une révolution démocratique et populaire, qui correspondait à ses idées.
    Malheureusement, il a donné le ministère de la justice de la révolution a une personne qui recevait un Bd à quatre voies pour tuer derrière son dos, celui qu’il veut là où il veut dans l’impunité jusqu’à éliminer son frère d’arme pour le pouvoir.

    Et personne au Burkina ne peut nier qu’après les assassinat ciblé pour le pouvoir, a l’exemple de Thomas Sankara et ses compagnons, Zongo et Lingani, ses tueries ont continué avec son régime CDP.
    Aujourd’hui accusé les morts comme une certaine personne se camoufle derrière ses écris pour le faire, est facile. Et je persiste et signe, Blaise Compaoré ne peut être comparé à Thomas Sankara.
    La preuve est qu’il n’a pas eu un grain de courage pour être présent à son procès, une occasion pour lui de s’expliquer devant son peuple. Avec cette absence en cas de condamnation, il se jette lui-même dans la poubelle de l’histoire : Et qui sera une victoire pour Thomas Sankara et sa famille. Surtout s’il est condamné, son enfer sera continuel, il sera obligé d’errer comme une âme perdu. Et s’il n’était pas un lâche de naissance, ce procès pouvait s’annoncer pour lui, comme l’une des meilleures occasions pour dire haut et fort sa part de vérité au peuple burkinabè, ne serait-ce que pour l’histoire.

    Oui Internaute Meimei, Thomas Sankara était très avancé par rapport a son temps et certaines personnes ne l’ont pas compris. Thomas Sankara a eu le courage politique de rompre franchement avec ce qui a fait son temps, pour s’autoriser l’exploration en quatre ans d’autres voies susceptibles d’ouvrir un véritable dialogue entre les peuples, tel était son objectif. C’est pourquoi, Thomas Sankara par rapport à Blaise a Blaise Compaoré, Thomas Sankara était ranger résolument aux côtés de son peuple qui luttait pour la conquête de ses droits naturels, et qui lui est porté aujourd’hui dans l’histoire par les voies réservées aux chevaliers de la liberté et aux hommes de progrès. Merci pour ton commentaire pertinent.

  • Le 17 octobre 2021 à 14:46, par Ka En réponse à : Bruno Jaffré au sujet du procès Sankara : « L’absence de Salifou Diallo va se faire sentir »

    Cher internaute ’’’jan jan’’’ tu dis : @ KA, vous dite que T. S. était du côté de son Peuple, humm, donc les gens licenciés, dégagés arbitrairement ne faisait pas parti du Peuple ?? Il était plutôt partisan de ceux ki épousaient sa vision.’’’’’

    Cher frère ’’jan jan’’ Sans nos différences le forum de Lefaso.net ne sera pas enrichissant. Mais avant de te clarifié pourquoi je fais partie a 100% des personnes qui ont épousé les idées de l’idéologue Thomas Sankara, sache qu’a 47 ans, mon oncle qui a fait qui j’y suis de nos jours, a été dégagé de l’enseignement en tant qu’un excellant instituteur dont même un de ses élève du primaire à occuper le poste de premier ministre.

    La réforme agraire du CNR n’était pas seulement l’idée de Thomas Sankara, mais une idée d’un groupe dirigeants comme tous les membres du CNR avec son puissant ministre d’état, ministre de la justice qui avait le dernier, et qui a signé le décret de cette réforme et donner immédiatement son application, et le ministre du travail du CNR acteur principale de la réforme agraire, toujours vivant parmi nous, ne me dira pas le contraire.

    Et si de nos jours un de nos politicien avait le courage de s’autoriser cette idée de réforme agraire pour faire dégager les ministres affairistes enraciner au sein du pouvoir, et laisser des jeunes talent prouver leur capacité pour une alternance saine, le Burkina avancera.

    Et ce que je peux te confirmer, on peut tout mettre sur le dos de
    Thomas pour sa révolution inachevée : Mais nous devons aussi confirmé que les révolutions qui surviennent de par le monde comme actuellement ce qui s’est passé en Bolivie, au Mali, en Guinée ou M. Doumbouya neveu d’alpha Condé voyant que son parent sera tué si un autre prenait le pouvoir, s’est précipité prendre le dessus : Pour te dire que toutes ses révolutions ne ressemblent point. Chaque révolution apporte son originalité qui la distingue des autres. Et celle du CNR inachevée de Thomas Sankara, n’a pas échappé a cette constatation dont tu as choisi le morceau qui t’arrange pour mettre sur le dos de Thomas, une décision d’un groupe dirigeants. Pourtant, cette réforme agraire a permis à des jeunes talents de faire avancer le Burkina. Oui nos différences font la richesse du forum de Lefaso.net, mais à condition que ces différences soient de bonne foi. Merci de lire et sans rancune.

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