Le Burkina Faso, à l’instar d’autres pays, a vu son activité économique impactée par la crise sanitaire liée au covid-19. En effet, les mesures prises pour contrer la propagation de la maladie n’ont pas été sans conséquences sur l’activité économique. La baisse de l’activité dans certains secteurs économiques clés tels que le tourisme, le transport aérien, les industries manufacturières et le commerce a été constatée. Le report de certaines activités culturelles a entraîné des pertes d’emplois ainsi que des pertes considérables sur le plan économique.

Aussi, la restriction de la mobilité par la fermeture des frontières, la fermeture des marchés et autres lieux de rassemblement, les contraintes liées à la distanciation physique, ont engendré des effets socioéconomiques non négligeables. Il s’agit principalement de la baisse de la consommation due à la réduction du pouvoir d’achat des ménages. De plus, la croissance économique est passée de 6,1% en 2019 à 2% en 2020, l’investissement lui a baissé de 3,4% et les recettes publiques ont été marquées par un déficit de 5%.

Augustin Bambara, directeur de cabinet du ministre en charge du commerce

Le commerce burkinabè en période de covid-19 est aussi marqué par une évolution du commerce extérieur de 12% en 2020, si l’on en croit le rapport de l’étude des impacts socio-économiques du covid-19 au Burkina Faso. Les exportations ont connu une hausse de 34% et les importations ont baissé de 2% entre 2019 et 2020. En quête de moyens d’adaptation face aux nouvelles réalités imposées par la crise sanitaire, les acteurs de l’économie se sont saisis de l’opportunité qu’offrait le commerce électronique pour développer leurs activités.

Pour une économie résiliente et dynamique dans le contexte marqué par le covid-19, les participants présents à l’événement parallèle ont fait des propositions. A en croire Fidèle Ilboudo, directeur général des études et des statistiques sectorielles du ministère de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat, le covid-19 a mis en exergue le fait que notre système de production est extraverti. « C’est pourquoi les efforts sont centrés vers un changement de paradigme pour soutenir véritablement la transformation de l’économie », a-t-il expliqué.

Fidèle Ilboudo, directeur général des études et des statistiques sectorielles du ministère de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat

Il évoque également la nécessité de mieux structurer le secteur du commerce à travers une meilleure organisation des acteurs, un meilleur affinement des stratégies d’approche d’intégration sous régionale, la diversification de la production nationale et la dynamisation du tissu industriel.

Pour le directeur de cabinet du ministre en charge du commerce, représentant le ministre Harouna Kaboré, l’adoption du consommer local constitue aussi une perspective de résilience face aux difficultés économiques causées par la crise sanitaire. La relance des activités commerciales burkinabè, s’appuie aussi, selon ses propos, sur la dynamique d’intégration économique offerte par la zone de libre-échange continental (ZLECAF). Elle est constituée d’environ 1,3 milliard de consommateurs en Afrique, avec un produit intérieur brut (PIB) combiné de 3,4 milliards USD.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net