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PDP/PS : La révolte des papys

Publié le vendredi 11 novembre 2005 à 08h26min

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Le candidat du PDP/PS, à l’instar des autres, brigue la magistrature suprême au soir du 13 novembre prochain. Pour ce faire, toute une stratégie a été arrêtée autour d’un programme de gouvernement pour convaincre les électeurs. Mais en réalité pour ce scrutin, quelles sont les chances du candidat Ali LANKOANDE ? Comment s’est-il présenté durant cette campagne présidentielle ?

Le candidat du PDP/PS va à cette élection présidentielle en se présentant comme l’espoir du peuple burkinabè. Meetings et Assemblées générales sont organisés par le parti pour fustiger la gestion du pouvoir du candidat COMPAORE du CDP et de proposer un programme de société basé sur les valeurs du socialisme démocratique caractérisées par la justice, la liberté et le progrès.

En tout cas dans chacune de ses sorties, au cours de cette période de campagne présidentielle, Ali LANKOANDE ne manque pas l’occasion de s’attaquer au CDP et à son candidat, attitude tout à fait justifiée quand on sait que ces derniers sont au pouvoir et constituent pour ainsi dire les adversaires politiques directs.

Cependant ces tirs croisés entre le candidat du pouvoir et ceux de l’opposition doivent se faire dans le strict respect des règles démocratiques. C’est pour canaliser ce genre de propos que le CSC a édicté un pacte de bonne conduite auquel chaque parti doit se soumettre. A ce niveau, il faut reconnaître qu’un effort est fait par Ali LANKOANDE.

En effet, le candidat de l’espoir tout en dénonçant les pratiques qu’il juge peu orthodoxes du parti au pouvoir, évite de tenir des propos incendiaires ou désobligeants à même de violer le pacte de bonne conduite.
Pour cette élection, le PDP/PS et son candidat Ali LANKOANDE ne vont pas en victimes résignées, ils comptent sur des atouts qui militent en leur faveur.

En effet, longtemps considéré comme la figure de proue de l’opposition, le PDP/PS jouit d’une grande notoriété à l’image de son père fondateur le professeur Joseph Ki-ZERBO. D’ailleurs, il n’y a pas si longtemps déjà que ce parti, lors des différents scrutins auxquels il a pris part, était la première force de l’opposition. Cependant il faut reconnaître que le PDP/PS a concédé du terrain surtout aux dernières législatives pour se retrouver en troisième position derrière le CDP, parti au pouvoir et l’ADF/RDA.

Cela peut s’expliquer par le conflit de générations qui a cours au sein du parti et qui a créé les conditions du départ d’un membre non moins influent du parti Emile PARE et la création d’un « courant de rénovation du parti » animé par Etienne TRAORE.

Tous ces remous ont fini par convaincre le vieux KI-ZERBO qu’un changement s’impose à la tête du parti. Mais contre toute attente, ceux qui croyaient entrevoir la possibilité que la chance soit accordée à de jeunes loups aux dents vraiment longues, ont vu leur rêve se briser avec l’arrivée d’Ali LANKOANDE.

Cette situation n’est pas faite pour arranger les choses au sein du parti et la contestation fait toujours rage en témoignent ces derniers temps les différentes déclarations dans la presse. A cette allure les lendemains de cette présidentielle risquent de laisser un arrière goût très amer pour le PDP/PS si rien n’est fait pour rassembler toutes les forces vives de la maison autour d’un objectif commun la victoire au scrutin du 13 novembre.

Aujourd’hui avec le soutien de l’ADF/RDA au candidat du CDP, on aurait pu s’attendre à voir le PDP/PS se positionner comme la principale force de l’opposition mais hélas. Le dernier sondage du CGD le classe d’ailleurs dans les perceptions comme la quatrième force politique cependant dans les intentions de vote son candidat arrive à la troisième place.

Ce n’est pas là le signe que Ali LANKOANDE jouit d’une bonne aura et qu’avec le concours de tous ses camarades du parti il peut encore améliorer son score au soir du 13 novembre. Si ce n’est pas le cas, ce scrutin risque d’être fort celui de tous les dangers et voir la contestation des jeunes s’agrandir, ce qui pourrait déboucher si on n’y prend garde à une implosion véritable du parti.

Par Claude ROMBA
L’Opinion

P.-S.

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