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Développement de la petite enfance au Burkina : L’ONG DMI lance un nouveau projet

Publié le vendredi 8 octobre 2021 à 10h00min

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Développement de la petite enfance au Burkina : L’ONG DMI lance un nouveau projet

Après avoir réussi avec succès deux études sous forme d’essais sur la survie de l’enfant et l’utilisation des méthodes modernes de contraception, l’ONG Développement media international (DMI) apporte sa contribution au développement de la petite enfance (DPE) au Burkina, à travers un troisième essai dénommé projet SUNRISE. Il s’agit d’une intervention radio d’une durée de 36 mois pour stimuler le DPE. Le lancement dudit projet est intervenu le jeudi 7 octobre 2021, à Ouagadougou, sous la présidence du président du Conseil d’administration de DMI, Paul Kaba Thiéba.

Cette campagne radiophonique a été initiée suite au constat que trop d’enfants ne bénéficient pas des soins, d’attention et d’interactions nécessaires pour bien grandir et atteindre leur plein potentiel. En Afrique subsaharienne, 66% des enfants de moins de cinq ans risquent de ne pas se développer au maximum de leurs capacités, et 44% d’entre eux ne parviennent pas à franchir les étapes cognitives ou socio-émotionnelles de base à l’âge de trois ou quatre ans. Des études ont montré que l’amélioration des interactions avec les personnes qui s’occupent des enfants et des opportunités d’apprentissage entre 0 et 3 ans, lorsque le cerveau se développe le plus rapidement, peut avoir un impact positif sur le développement de l’enfant avec des effets qui perdurent à l’âge adulte.

Les participants ont immortalisé l’évènemnt pour la postérité

Au Burkina Faso, malgré l’existence d’interventions éprouvées et l’élan croissant en faveur de l’action, il existe peu d’évaluations rigoureuses des interventions à grande échelle. Face à cette situation, l’ONG Development DMI, après avoir réussi avec brio deux essais contrôlés randomisés, veut examiner si les programmes radiophoniques peuvent oui ou non contribuer à améliorer les comportements des soignants, les possibilités d’apprentissage et, par conséquent au développement de la petite enfance au Burkina.

Ce troisième essai, dénommé projet « SUNRISE », a été lancé ce jeudi 7 octobre 2021, à Ouagadougou, et se déroule sur cinq ans. La mise en œuvre du présent projet a été confiée à London school of hygiene & tropical médecine, University collège London et Innovations for poverty action. Selon le président du conseil d’administration du DMI, Paul Kaba Thiéba, cette étude permettra de démontrer qu’il y a une complémentarité entre ce que les parents font dans leurs familles comme activités d’éveil et ce que les enseignants font au niveau des écoles. « La responsabilité des parents est extrêmement importante dans la plus tendre enfance entre 0 et 3 ans. Parce que l’hypothèse centrale sur laquelle se base l’étude, c’est que c’est au cours de cette période que le cerveau de l’enfant se structure. D’où l’importance des activités d’éveil que l’on peut faire déjà au niveau de la famille avant même que l’enfant n’aille dans le système du préscolaire », a expliqué en substance M. Thiéba.

Selon le PCA de DMI, il est aussi important de s’occuper du cerveau que du corps de l’enfant

« La perte de potentiel humain est associée à un déficit de plus de 20% du revenu des adultes »

Cette campagne radio couvre 15 localités du pays. Sur les 16 radios enregistrées, 8 seront retenues pour cette campagne qui va durer 36 mois et qui va consister, selon le représentant pays du développement média-Burkina, Bassirou Kagoné, « à produire des spots radio pour inciter les parents qui ont des enfants de 0 à 3 ans à jouer avec eux, parler avec eux, et à les encourager parce que c’est à cet âge que 80% du cerveau de l’enfant se forme ».

Le DMI s’est installé au Burkina en 2010, rappelle Bassirou Kagoné

Pendant cette période, la stimulation permet le développement de la petite enfance, de rompre les cycles intergénérationnels d’inégalité et de donner à chaque enfant un départ équitable dans la vie. Pour des questions d’ordre technique, il n’a pas dévoilé les noms des radios qui ont été retenues dans le cadre de cette étude. Cette campagne radio prévoit également l’utilisation d’une variété de méthodes fondées sur des données probantes et de théories sur le changement de comportement pour éclairer la conception de la campagne.

Le projet ECR entre en droite ligne avec les activités du ministère de la santé, informe Mme Sanon Valérie

Prenant à son tour la parole, la représentante du ministre de la santé, Valérie Sanon, a remercié les PTF, les ONG et associations pour leurs contributions multiformes au système de santé du Burkina. En retour, la directrice de la santé de la famille a réaffirmé la disponibilité du département de la santé à accompagner la mise en œuvre de ce projet qui va sans doute contribuer à améliorer les indicateurs en matière de santé. Fondée en 2005 par Roy Head, DMI compte actuellement neuf bureaux-pays en Afrique subsaharienne. C’est la première organisation à démontrer par le biais de deux ECR que les campagnes médiatiques peuvent modifier les comportements.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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