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Norbert Michel TIENDREBEOGO : Sera-t-il le leader du Sankarisme ?

Publié le vendredi 11 novembre 2005 à 08h13min

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Il y a une double bataille pour le candidat Norbert TIENDREBEOGO à cette élection présidentielle. En plus de guetter le fauteuil du président sortant, Blaise COMPAORE, le candidat du FFS et de la convergence de l’Espoir doit se positionner au sortir du scrutin face à un rival sankariste Me Bénéwendé SANKARA.

Le verdict des urnes décantera une fois pour toute la problématique du leadership Sankariste. Mieux, l’éclaircie qu’il apportera condamnera les autres à rallier au risque de disparaître.

Nous sommes au jour j moins 4, où les Burkinabè seront invités à élire leur nouveau chef d’Etat. Mais dans ce scrutin, au-delà du fauteuil présidentiel que les 13 candidats déclarés convoitent, une lutte âpre et sourde se mène au sein de la famille sankariste.
Un challenge dans le challenge car il faut le dire, le verdict des urnes déterminera qui peut se targuer d’être le leader légitime du sankarisme.

Ainsi, de Me SANKARA ou de TIENDREBEOGO, ce pur et dur « produit » de la Révolution devra conduire, grâce au consensus tacite des urnes, la destinée du Sankarisme. Si la présidentielle n’est pas négligeable pour l’homme, il faut reconnaître comme beaucoup le pensent, que Norbert M. TIENDREBEOGO vise plus les élections municipales de février prochain .
En passant, en effet, la première semaine de campagne dans la capitale et ses environs par une stratégie de proximité, l’homme a posé, dit-on, de bonnes bases avec les populations qui peuvent lui être bénéfiques.

Une chose est certaine, il est parti à ce scrutin avec de sérieuses ambitions. Et quand bien même le sondage du CGD ne lui prévoit pas le fauteuil présidentiel, il a mis un dispositif de campagne et croit en ses chances. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt, car autant le candidat est parti à ce scrutin avec des atouts, autant des handicaps certains limiteront ses chances de succès au soir du 13 novembre.

Le candidat est en effet parti à l’assaut du fauteuil présidentiel avec un programme de gouvernement (PRN) (Programme de Reconstruction Nationale) dans lequel, l’homme affiche ses ambitions pour le Burkina Faso. Mieux, ragaillardi par son acquittement au procès pour complot contre la sûreté de l’Etat, Norbert M. TIENDREBEOGO a par le fait même, matière pour se présenter aux Burkinabè comme l’opposant pur et dur que l’on craint et alors martyrise. C’est pour lui un élément qui peut déterminer les Burkinabè dans leur choix.

Et comme il le dit à qui veut l’entendre « je suis l’un des délégués CDR à ne pas être allés à la soupe de Blaise COMPAORE. » C’est donc un homme de principe et de conviction « un pur et dur » produit de la Révolution qui est parti à la compétition de la présidentielle, mais surtout celle du positionnement, même si rien ne filtre sur ce sujet. Dans sa campagne, l’homme a livré une bataille contre les 18 ans de pouvoir de Blaise COMPAORE.

Et face au programme du Progrès continu pour une société d’espérance du candidat sortant, il propose son Programme de reconstruction nationale. Programme dans lequel il fait une part belle aux jeunes, à l’éducation, la santé, la sécurité, l’emploi l’agriculture, l’industrialisation, etc. qui trouveront des solutions dans l’esprit révolutionnaire.

Selon le candidat, « le PRN arrive pour mettre fin à la crise structurelle qui mine le Burkina Faso dont la riche mais brève expérience de quatre années de Révolution démocratique et populaire constitue cependant un exemple et une démonstration qu’il existe d’autres voies pour les peuples de se sortir de la misère et de l’aliénation ».

Il promet si toutefois il est élu au soir du 13 novembre 2005, de créer 600 000 emplois au cours de son quinquennat, de rendre l’école obligatoire et gratuite à tous les enfants burkinabè et ce jusqu’au CM2 sans oublier la discrimination positive pour les filles. Se réclamant candidat de la Jeunesse, il propose un nouveau contrat social avec elle, fondé sur le travail, la solidarité, et la justice car pour lui, tout jeune a droit à un travail.
C’est pourquoi un fonds de garantie sera créé pour les soutenir.

Mais ce beau tableau peint dans le PRN cache difficilement les réalités du terrain pour le candidat et pour son parti. Et pour cause, l’un des handicaps majeurs de Norbert Michel TIENDREBEOGO et de la plupart des candidats est le manque de moyens. Et ce manque de moyen limite le candidat dans les actions, et même, dans les messages qu’il veut apporter aux populations puisque quoi qu’on dise Norbert Michel TIENDREBEOGO ne pourra pas couvrir les 13 régions du pays encore moins les 45 provinces.

Ce qui pose également la question de la stature du candidat à cette élection présidentielle. Est-il d’envergure nationale ? régionale ? provinciale ? Ou départementale ? La question reste posée et le verdict des urnes nous le dira. Une chose est sûre, le Sankarisme doit avoir une autre configuration après cette présidentielle, au risque de donner raison à ceux qui pensent que chacun de ses leaders protége son gombo et non l’image et l’œuvre du président défunt Thomas SANKARA. Après ce scrutin, ils seront contraints à s’unifier sous peine de discrédit du peuple.

Par Frédédic ILBOUDO
L’Opinion

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