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Nayabtigungu C. KABORE : Le candidat « peinard » ?

Publié le vendredi 11 novembre 2005 à 09h06min

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Nayabtigungu C. Kaboré

L’heure de la vérité, c’est dans quatre jours. A mesure que s’approche cette date fatidique du 13 novembre, les candidats retroussent davantage les manches dans leur conquête de l’électorat. Tous renforcent leur stratégie, sauf peut-être, le candidat du MTP, Nayabtigungu Congo KABORE qui lui, semble vaquer à ses occupations quotidiennes comme Monsieur-Tout-le monde. C’est aussi sa stratégie de conquête du fauteuil présidentiel, fait remarquer l’homme.

Depuis le début de la campagne électorale, samedi 22 octobre aucune activité n’a été menée par le candidat du MTP, hormis ses apparitions sporadiques dans les médias.

Sans siège fixe, c’est son domicile de Dassagho qui faisait office du QG de campagne. Peu avant le 22 octobre, quelques jeunes militants ou sympathisants y assuraient une ambiance de pré-campagne. Mais depuis le lancement de la campagne, il n’y a plus de « corps étrangers » en ces lieux et la cour vit son rythme normal de famille. Aucun signe n’indique que le maître des lieux est en compétition électorale, mis à part un spécimen du bulletin unique accroché au petit portail. Le candidat lui-même observe un silence radio et les journalistes ne sont pas toujours les bienvenus.

Nayabtigungu C. KABORE ne se comporte donc pas comme les autres candidats qui eux, se saignent sérieusement pour conquérir l’électorat et partant le fauteuil présidentiel dans une campagne qui leur donne occurrence de faire valoir leur projet de société. A la question d’un confrère de savoir pourquoi, il n’est pas sur le terrain, il répond que « depuis 18 ans ; nous sommes en campagne contre Blaise COMPAORE. Depuis le 15 octobre 1987, nous sommes en campagne ».

Face à une telle stratégie de campagne, on ne peut que convenir avec notre éditorialiste qui, dans notre publication n°421, la semaine écoulée est arrivé au constat qu’« à regarder les 12 candidats actuellement en lice pour la présidentielle du 13 novembre, on a la forte impression que certains sont de pauvres hères qui se sont égarés et n’ont strictement rien à faire là où ils se trouvent. D’autres donnent l’impression d’être là contre leur propre volonté... Dans l’un ou l’autre cas, ils s’efforcent à atteindre le minimum syndical en souhaitant vivement que passe le 13 novembre pour s’en retourner se faire oublier dans le profond anonymat dans lequel ils se la coulaient douce. Tout naturellement, ils investissent le moins qu’ils peuvent comme s’ils avaient peur qu’on les prenne au sérieux à moins de vouloir économiser pour se faire quelques « feuilles » sur le dos du contribuable ».

Le présidentiable du MTP croit, cependant, en lui-même et ne doute pas de sa victoire le jour de la vérité, le 13 novembre. Il a foi que son projet de société basé sur la justice sociale et l’éducation dans les langues nationales, va séduire le plus grand électorat qui n’hésitera pas à y adhérer le 13 novembre en votant pour lui.

Du reste, l’homme est convaincu que le programme politique ne saurait déterminer de la victoire. C’est un homme qu’on devra choisir et non un programme. Ceci expliquerait-il son apathie ou son « aphonie » ? Pourtant, il ne manque pas de promesses pour les Burkinabè. Une fois élu, le candidat du MTP compte rendre justice à toutes les victimes de violences politiques car, « la Journée nationale de pardon qui a eu lieu, pense-t-il, n’est que du folklore ».

En matière d’éducation, il voudrait que le Certificat d’études primaires (CEP) soit obtenu avec des épreuves en langues nationales. Chaque candidat au CEP pourra avoir un certificat soit en agriculture, en élevage, en plomberie, en maçonnerie mais dans sa langue maternelle. Au cycle secondaire, le Français sera proscrit.

Pour le candidat, enseigner dans cette langue, c’est encourager la fuite des gens vers d’autres horizons ; aussi l’enseignement sera-t-il dispensé en langue dite régionale au choix de l’élève. Il souhaiterait aussi que le BEPC ou le BAC se passe en gulmatchéma, en gourounssi, en bissa, en peuhl etc. Ce n’est qu’à l’Université que l’étudiant pourra choisir une langue étrangère... Ainsi donc se présentent quelques volets du programme politique de Nayabtigungu Congo KABORE. Le candidat Sankariste prépare ainsi « sa révolution » pour le 13 novembre.

Par Samba DIARRA

L’Opinion

P.-S.

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