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Systèmes alimentaires au Burkina : Les parties prenantes veulent renforcer la base de données

Publié le mercredi 6 octobre 2021 à 17h42min

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Systèmes alimentaires au Burkina : Les parties prenantes veulent renforcer la base de données

A l’initiative de la Confédération paysanne du Faso (CPF), et en collaboration avec le Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest, un atelier public regroupant les parties prenantes des systèmes alimentaires au Burkina est organisé ce mercredi 6 octobre 2021, à Ouagadougou. A travers cet atelier, la CPF engage le plaidoyer pour la mise en place de systèmes alimentaires durables dans le cadre des politiques de l’Union africaine et des institutions d’intégration régionale (dont l’UEMOA et la CEDEAO). Le représentant de la CPF, Laurent Domboué, a présidé l’ouverture des travaux.

Le Burkina ne dispose pas d’une véritable politique en lien avec la consommation locale. C’est le constat fait par le représentant de la Confédération paysanne du Faso (CPF), Laurent Domboué. « Nous luttons aujourd’hui, pour que le gouvernement prenne en compte la consommation locale des produits locaux qui sont produits par nous les producteurs », a-t-il expliqué.

Dans le cadre du projet « Renforcement de la gouvernance rurale pour le droit à l’alimentation », il est organisé en partenariat avec la CPF, un dialogue politique sur les systèmes alimentaires dont l’objectif est de recueillir des informations pour renforcer la base de données probantes qui éclairent l’élaboration d’une politique alimentaire pour l’Afrique. Cela permettra de donner une vue d’ensemble des systèmes alimentaires du Burkina en milieu rural et urbain. Cette activité a débuté ce mercredi 6 octobre 2021, à Ouagadougou. Etaient présents à cette rencontre d’une journée, des représentants d’organisations de la société civile, et des organisations paysannes.

Les particpants prêtent une oreille attentive aux travaux

Le Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA) et la CPF partagent une même vision : défendre et promouvoir l’agriculture familiale. « Aujourd’hui, on parle de systèmes alimentaires durables qui auront un impact positif pour la réalisation des ODD. Les exploitations familiales doivent être au cœur de cette production durable. Il n’y aura pas de systèmes de production durable tant qu’on ne mettra pas les exploitations familiales au cœur et qu’il n’y a pas d’investissement public pour les accompagner », prévient Ousséni Ouédraogo du ROPPA.

Pourtant, le système d’exploitation familiale emploie environ 60% de la population active au niveau régional. Pour certains pays comme le Burkina, l’exploitation familiale occupe 89% de la population active. L’alimentation locale servie à la population provient de cette exploitation. C’est pourquoi le ROPPA soutient la CPF dans la promotion des systèmes alimentaires durables qui s’appuient sur les exploitations familiales et sur la transition agro-écologique, pour préserver les ressources naturelles, la biodiversité et développer des systèmes de production qui soient durables, a laissé entendre M. Ouédraogo.

Le président du conseil d’administration de l’ISCPA a décliné l’objectif de cette rencontre

Au Burkina, les voyants sont rouges en ce qui concerne la question de l’alimentation car, une partie non négligeable de la population peine à manger à sa faim. « Notre pays est de plus en plus dépendant des importations alimentaires, que ce soit le riz, l’huile, ou la viande de poulet. Nous importons des choses que nous sommes capables de produire chez nous. Regardez le nombre de jeunes scolarisés ou non qui sont au chômage. L’agriculture n’arrive pas à donner des emplois décents et durables à ces jeunes. Il n’y a plus d’avenir. Regardez le nombre de jeunes qui essaient de braver les océans pour aller en Europe. On ne peut plus continuer comme cela », a martelé M. Ouédraogo.

Fort de ce constat et dans le souci d’inverser la tendance, Ousséni Ouédraogo du ROPPA a émis des recommandations à l’endroit des OSC, des organisations paysannes et du ministre de l’agriculture. Il demande aux OSC et aux organisations paysannes d’unir leurs efforts et leurs stratégies. Quant au ministère de l’Agriculture, il estime qu’il doit travailler de manière décloisonnée pour promouvoir une alimentation saine et durable pour répondre aux objectifs économique-socio-sanitaire. Le représentant de ROPPA n’a pas manqué de donner son point de vue sur l’initiative du président du Faso, qui est de produire « un million de tonnes de riz » par an au Burkina Faso.

L’’exploitation familiale occupe 89% de la population active au Burkina, selon Ousséni Ouédraogo du ROPPA

Selon lui, il y a une incohérence dans la mise en œuvre de cette initiative. Comment on peut engager une initiative de produire cette quantité et continuer à importer "sauvagement" du riz dans les autres pays, se questionne-t-il. Pour rappel, le processus de consultations nationales est initié par le ROPPA dans cinq pays que sont le Burkina, le Mali, le Sénégal, le Togo et la Gambie.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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