Burkina Faso : Le Syndicat national des fonctionnaires de l’éducation dénonce une prise en otage de la carrière des enseignants
Le Syndicat national des fonctionnaires de l’éducation du Burkina (SYNAFEB) a animé une conférence de presse ce mercredi 29 septembre 2021. Objectif, lancer un appel à la mobilisation du personnel de l’éducation en vue de défendre leurs carrières « prises en otage depuis quelques années » et donner sa lecture de la fermeture du Lycée Zinda.
La fermeture du Lycée Philippe Zinda Kaboré continue de faire des gorges chaudes. Le Syndicat national des fonctionnaires de l’éducation du Burkina (SYNAFEB) exige du gouvernement la réouverture sans condition du lycée et l’a fait savoir ce 29 septembre 2021, au cours de sa conférence de presse. Robert Kaboré, secrétaire général du SYNAFEB indique que le syndicat se rangera derrière les élèves et les parents d’élèves au cas où ces derniers décideront de se faire entendre. « Toutefois, l’avis des élèves affectés et des parents d’élèves en harmonie avec celui du personnel nous oblige à participer à toute action légale et légitime », a-t-il laissé entendre.
Outre la question de la fermeture du Lycée Zinda, la conférence de presse du SYNAFEB avait pour objectif de lancer un appel « à une prise de conscience et à la mobilisation des personnels de l’éducation pour défendre leurs carrières prises en otage depuis quelques années tout en se dressant courageusement, comme un seul homme, contre les atteintes graves aux libertés syndicales », a indiqué le secrétaire général du SYNAFEB.
- Les journalistes présents à la conférence de presse
Le syndicat estime en effet, que la loi 081 est illégalement utilisée pour administrer des milliers d’agents qui, en réalité, ne devraient pas être sous la coupe de cette loi. Robert Kaboré et ses camarades soulignent que seuls les agents intégrés et titularisés après leurs stages probatoires à partir de 2016 sont régis par la loi 081. Or, ce n’est pas ce qui est constaté sur le terrain. Une situation qu’ils imputent à l’ignorance des agents de la fonction publique. Une ignorance entretenue selon eux, par certains responsables administratifs et syndicaux de mauvaise foi. Les conférenciers estiment que la non application de la loi 081 en ses dispositions essentielles et fondamentales a aussi engendré le bouleversement des carrières des agents et récemment leur blocage, avec l’adoption d’un statut particulier discriminatoire.
Elle crée, à leur avis, un vide juridique pour les agents qu’elle ne régit pas et l’administration, en complicité avec certains syndicats, ferme les yeux sur ce problème. « Il est vrai que l’Unité d’action syndicale (UAS) lors de la commémoration de la fête du travail du 1er mai 2021 a laissé entendre qu’elle n’a jamais été associée à l’élaboration des textes d’application de la loi 081. Mais son silence et l’entente de certains de ses membres pour ne pas parler de la destruction de nos carrières sont inquiétants et nous avons le devoir et le droit de l’interpeller à ce sujet », a laissé entendre M. Kaboré.
- Robert Kaboré, secrétaire général du SYNAFEB
Le gouvernement et l’UAS ne sont pas les seuls à faire les frais du courroux du SYNAFEB. Le syndicat accuse également la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) qu’il qualifie de « malfaiteurs associés », d’être les vrais bourreaux de la carrière des enseignants. « Ils se sont illustrés très négativement à travers un protocole d’accord dans lequel ils se sont entendus avec le gouvernement pour ne pas parler de nos carrières. Ils auraient contribué à détruire nos carrières et nous avons le droit de saisir les juridictions compétentes conformément aux textes en vigueur au moment indiqué, car ils ont commis un crime économique contre nos carrières », a martelé le secrétaire général du SYNAFEB.
Les conférenciers du jour exigent donc du gouvernement, la régularisation des dernières situations administratives des agents avant d’opérer le reversement ; et l’ouverture immédiate d’examens professionnels avec une formation de mise à niveau pour des changements catégoriels. Et ce, en attendant de mener des concertations avec les travailleurs pour une proposition de loi portant statut autonome pour les travailleurs de l’éducation.
Justine Bonkoungou
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 29 septembre 2021 à 16:20, par tengen-biiga En réponse à : Burkina Faso : Le Syndicat national des fonctionnaires de l’éducation dénonce une prise en otage de la carrière des enseignants
Qu’attend le gouvernement pour entendre la voie de la sagesse ?
La fermeture du Zinda n’est pas du tout bon pour notre pays.
A ce propos, combien de ministres ont un enfant au Zinda ?
2. Le 29 septembre 2021 à 17:26, par AMADOU En réponse à : Burkina Faso : Le Syndicat national des fonctionnaires de l’éducation dénonce une prise en otage de la carrière des enseignants
Vous alors la démission pourquoi pas ? Nous nous sommes à la recherche de la sécurité pour la paix
3. Le 29 septembre 2021 à 19:50, par HUG En réponse à : Burkina Faso : Le Syndicat national des fonctionnaires de l’éducation dénonce une prise en otage de la carrière des enseignants
Hum vous avez eu un echelon sans une base legale et à l epoque vous n avez pas denonczr cela.Vous avez eu d autres avantages faramineux avec le pouvoir du mpp.Sachez ceci le mpp a le vent en poupe maintenant .
4. Le 29 septembre 2021 à 20:03, par Manuel En réponse à : Burkina Faso : Le Syndicat national des fonctionnaires de l’éducation dénonce une prise en otage de la carrière des enseignants
Bonjour
Décidément, nos enfants n’ont pas les enseignants qu’ils méritent ! Le Zinda est fermé, les élèves et les enseignants ont été déployés, aucune structure de l’enseignement secondaire n’a appelé à boycotter ce redéploiement.Des comédiens viennent à deux jours de la rentrée vider leurs incompétences sur la voie publique.
Allez en grève si vous êtes forts !
5. Le 30 septembre 2021 à 10:51, par Lom-Lom En réponse à : Burkina Faso : Le Syndicat national des fonctionnaires de l’éducation dénonce une prise en otage de la carrière des enseignants
Quand on se prend pour le centre du monde, c’est ce qui arrive ! J’ai l’impression que pour certains, les autres composantes de la Société Burkinabè n’existent pas ou sont des chiffons à leurs yeux ! Qu’ils aillent en Grève pour l’éternité et on verra si les Burkinabe vont disparaître selon leur humeur ! On comprend pourquoi les enfants se comportent ainsi !