Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
Le parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), s’est doté, depuis 2015, d’une école de formation baptisée Centre international de formation politique Kwamé Nkrumah. A la faveur du deuxième congrès extraordinaire du parti (24 au 26 septembre 2021), nous avons voulu savoir la place du Centre dans le dispositif du MPP et son rôle dans la formation du capital humain politique. Par cette interview qu’il a accordée (le 21 septembre) dans les locaux de l’école, sise au quartier Wayalguin, dans l’arrondissement N°10 de Ouagadougou, son directeur général (DG), Dr Pargui Emile Paré, par ailleurs secrétaire à la formation politique et civique du parti, lève un coin de voile.
Lefaso.net : Pouvez-vous nous en dire davantage sur le Centre international de formation politique Kwamé Nkrumah, son objectif, l’organisation et sa place dans le dispositif du parti ?
Dr Pargui Emile Paré : Le Centre international de formation politique Kwamé Nkrumah, qui est l’école du parti, le MPP, a été créée le 31 janvier 2015. Vous vous souvenez, le MPP est née le 25 janvier 2014 et a organisé son congrès constitutif les 5 et 6 avril 2014.
Vous savez bien qu’à sa création, c’était les démissionnaires du bureau politique du CDP (les 75 démissionnaires du CDP), qui avaient été rejoints par d’autres démissionnaires pour faire l’assemblée générale constitutive. Chemin faisant, ils ont pris l’engagement de créer un parti nouveau, un parti de gauche et à leur congrès constitutif (5 et 6 avril), les démissionnaires se sont associés à d’autres formations politiques de gauche, de l’opposition à l’époque.
Moi, j’étais le président du Mouvement du peuple pour le socialisme (Mouvement du peuple pour le socialisme/Parti fédéral, MPS/PF, ndlr) et d’autres formations, avec d’autres démissionnaires, ensemble, nous avons créé le MPP (ensemble, nous avons arrêté le règlement intérieur, les statuts et le programme politique). C’est au sortir de ce congrès que j’ai été élu secrétaire à la formation politique et civique.
A l’époque, Roch Kaboré, qui a été le premier président du MPP, a demandé à chaque secrétariat, de dégager un plan d’action. J’ai dû lui soumettre un plan d’action, et parmi les éléments fondamentaux, c’était la création d’une école du parti. En tant que secrétaire à la formation politique j’estimais qu’il fallait doter le parti d’une école.
- Les bureaux s’identifient par les photos de grands penseurs et idéologues. Ici, la salle de réunion, dédiée à feu Dr Salifou Diallo.
Pour la pérennité du parti, il fallait une formation politique. Sankara avait l’habitude de dire qu’un militaire sans formation politique est un criminel en puissance, et moi je dis, un militant de parti sans formation politique n’est pas un vrai militant et risque d’aller dans tous les sens, d’avoir des comportements anti-militants et de ne pas contribuer à atteindre les objectifs du parti.
Donc, l’école est une pépinière. Une nation, le Burkina Faso par exemple, ne peut se construire qu’avec des éléments bien formés. L’éducation est au centre du développement de toute nation. L’éducation politique, la formation politique est au centre de l’édification d’un véritable parti, qui veut résister au temps, qui veut traverser le temps. Sans formation politique, les partis ont des problèmes.
Et l’histoire des partis politiques au Burkina Faso a montré que, véritablement, sans formation politique, les partis se désagrègent. Des partis meurent de leurs contradictions, parce qu’ils ne font pas la part des choses entre la contradiction principale et la contradiction secondaire, ils n’arrivent pas à analyser les situations difficiles, ils n’arrivent pas à s’adapter à l’évoluer du monde, à l’évolution de la situation nationale.
C’est la formation politique qui permet à un parti de résister au temps. J’ai pris cet exemple-là à partir du parti communiste chinois. Quand vous partez en Chine, dans tous les villages, il y a une école du parti. Nous, nous sommes-là, dans tous les villages, dans toutes les communes, on parle de siège du parti. En Chine, celui qui veut adhérer au parti, commence par l’école du village. Il y a un programme graduel, jusqu’à ce qu’il monte dans les instances dirigeantes du parti.
Au Burkina Faso, la démocratie étant très jeune, les gens créent les partis, pas d’école du parti, ils agissent juste pour des besoins électoralistes. Conséquence, on a toujours des crises ; parce que chacun est là et veut être député, maire, ministre, etc. Alors que l’école du parti doit être le maillon important que tout militant doit emprunter pour évoluer dans les instances et pour, pourquoi pas, pouvoir véritablement jouer le rôle militant en cas de conquête du pouvoir.
C’est pour cela nous avons fait de l’école, la pierre angulaire de l’édification du parti et je crois que le président Roch (Kaboré) et les autres dirigeants du parti ont bien compris le sens de cette école. Depuis 2015, nous avons le Centre international de formation politique, que nous avons baptisé Kwamé Nkrumah, pour prendre une idole panafricaniste de gauche, social-démocrate (socialiste) qui a marqué l’Afrique. Deuxièmement, depuis que nous avons créé le centre, nous l’avons structuré. Nous avons un conseil scientifique, qui est dirigé par le Pr Basile Guissou ; un conseil d’administration présidé par le président du parti et nous avons une direction générale, qui est dirigée par moi-même.
Nous avons également des départements de formation : département science politique pure, département science juridique et institutionnelle, département relations internationales et de défense et sécurité, département communication politique. On avait également un département Genre et politique. Nous avons des enseignants expérimentés dans chacun des domaines, avec des modules bien cadencés, pour pouvoir former ceux qui veulent se former. Bien entendu, au début, la priorité (à tout seigneur tout honneur), ce sont les militants du MPP.
Nous avons formé, à ce jour, plus de 5 000 militants sur les fondamentaux mêmes de notre propre parti (statuts, programme politique, programme présidentiel…) et sur l’engagement politique, les droits et devoirs des militants, etc. Nous avons également des modules sur les relations internationales, sur la stratégie et la tactique en politique. Nous comptons évoluer sur l’histoire politique du Burkina Faso, syndicalisme et politique, l’économie politique, etc.
Il faut que les gens se forment pour comprendre comment agir et comment s’adapter au monde qui nous entoure. Donc, c’est tout un programme structuré et sous cette direction organisée que nous administrons la formation. Mais, le centre est ouvert à tout jeune, à toute personne qui veut soit renforcer ses capacités soit apprendre la chose politique. C’est ouvert et je l’ai dit à maintes reprises, le centre, c’est pour tous les Burkinabè.
C’est une idée originale, parce que c’est le premier parti à créer véritablement une école de cette nature et je suis heureux de constater que des partis prennent l’exemple de notre centre. Ça crée une émulation aujourd’hui. Les gens ne comprennent pas que la politique est une science et un art. Une science qui a ses règles, et un art. L’art, ce n’est pas facile, c’est ça qui fait la noblesse de la chose politique.
Tout cela s’enseigne, et de ce point de vue-là, je pense que notre centre va beaucoup aider le MPP à lutter politiquement pour les aspirations pour lesquelles, le parti a été créé. Nous voulons également que ce soit un centre qui appuie le parti MPP pour que ce soit un parti centenaire, qu’on ne soit pas là chaque jour en train de reconstituer des partis, en train de dissoudre et de recommencer. Ça ne fait pas joli. Si on veut être correct, il faut un centre qui dit au MPP que voilà sa ligne idéologique. La social-démocratie, qu’est-ce que c’est, le contenu politique du programme du MPP dans les domaines économique, culturel, social, démocratique, etc. Il faut bien que quand on milite, on sache tout ça.
Et cela permet de dégager des cadres qui sont aptes à gérer le pouvoir d’Etat, en cas de conquête du pouvoir d’Etat ; parce que si vous ne formez pas vos militants et vous prenez le pouvoir, ils ne connaissent pas dans quel sens on nomme un ministre, un directeur général et ils ne savent pas que c’est selon l’orientation politique du parti que vous devez gouverner, administrer vos plans d’actions. Tout cela relève d’une formation politique que le centre met à la disposition du parti.
Pour le jeune qui n’est pas militant du MPP, mais qui désire bénéficier d’une formation politique, quelle démarche doit-il adopter ?
Comme nous sommes à nos débuts, véritablement, la formation est bénévole. Avec l’appui des partenaires étrangers, le Centre est doté de matériel technique, informatique, prêt à une formation. Maintenant, nous demandons à ceux qui sont intéressés par la formation, de venir s’inscrire. Nous demandons également le niveau de celui qui vient s’inscrire ; parce que vous n’allez pas enseigner à un universitaire, la même chose que quelqu’un qui a un niveau CEP, BEPC.
Il y a le niveau de compréhension des éléments qu’il faut prendre en compte. Egalement, vous pouvez trouver des intellectuels qui ont déjà milité de par le passé et qui sont dotés d’une certaine formation ; en ce moment, c’est un renforcement de capacités. Mais, pour le moment, nous avons des modules de formation, que nous soumettons à tout élément qui veut se former, il regarde le module et nous lui administrons cette formation, en fonction de ce qu’il désire.
Pour le moment, c’est le bénévolat ; nos enseignants ne sont pas payés, nous faisons appels à des compétences individuelles, des gens qui sont dotés de ces compétences et nous avons du matériel roulant, qui nous permet de nous déplacer pour faire des formations à distance.
Evidemment, comme le centre n’a pas de moyens financiers, il n’a pas de budget en tant que tel, nous demandons donc à ceux qui nous sollicitent de nous déplacer, d’assurer le carburant pour qu’on puisse arriver sur le lieu et qu’on puisse prendre en charge nos enseignants (formateurs), ne serait-ce que sur le plan de la restauration. Nous ne demandons pas plus que ça.
Les groupes qui veulent se former également au niveau du centre ici, on leur demande de penser à prendre en charge leur pause-café et maintenir le groupe (groupe électrogène, ndlr) qui est là pour la formation. Je pense que le mécanisme marche très bien. Le Centre va, dans une perspective, se transformer en Institut diplômant. C’est pour cela nous sommes en train de l’organiser avec des compétences qui puissent répondre aux normes internationales, aux normes académiques d’un institut diplômant de science politique et de géo-stratégie.
Mais pour le moment, on a été acculé par les élections qui se sont déroulées…, si fait que nous sommes en train de nous structurer davantage, de façon à ce qu’on puisse donner une formation soutenue à tous ceux qui veulent se former sur trois, quatre ans. Pour le moment, nous donnons des attestations de participation aux modules. Bien entendu, à partir d’un certain temps, nous allons donner des certificats au niveau du centre et plus tard, nous verrons certainement comment structurer les diplômes que nous allons délivrer.
Mais pour le moment, nous sommes au stade de délivrer des attestations de participation pour telle ou telle autre formation ou pour tel ou tel autre module. De sorte que les modules que chacun a eu à suivre sont bien notés, pour qu’on ne revienne pas, même si vous partez ailleurs, sur les mêmes choses (parce qu’il y a les fondamentaux de la science politique, qui se font partout et je pense que le centre essaie de rester comme un centre scientifique). Il est certes créé par le MPP, mais est ouvert à tout Burkinabè qui veut se former politiquement.
Parlant de niveaux…, on sait que les partis politiques sont, surtout ceux dits de masses, caractérisés par des militants qui ne sont pas instruits. Comment parvenez-vous à prendre en compte cette catégorie ou vous limitez-vous à la minorité instruite ?
Nous adaptons la formation à la catégorie de population. Par exemple, parmi nos 25 formateurs, il y a des enseignants en langues nationales (Fulfuldé, Mooré, Dioula, essentiellement). Mais, en tout état de cause, lorsque nous sortons vers la base, nous faisons tout pour adapter la formation aux structures de base. Si vous m’envoyer former à Toma, arrivé là-bas, je forme en San. Donc, on adapte la formation.
Mais à côté de cela, il y a la formation de l’élite intellectuelle, la formation des cadres où nous allons, là, à un niveau intellectuel de formation pour pouvoir leur inculquer ce qu’il y a. D’ailleurs, nous essayons de traduire nos modules en langues nationales, pour pouvoir administrer dans les secteurs, les villages sur ce qu’il y a comme fondamentaux et comme objectifs. Par exemple, nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection, comment parler à un public, comment s’adresser à un public-cible, les techniques de prise de la parole, etc.
Tout le monde a donc sa place et son compte dans le centre ?
Oui, tout le monde a sa place. Depuis sa création, nous avons parcouru plus d’une vingtaine de provinces, où nous sommes allés dispenser des formations à nos structures provinciales. Nous les faisons dans les langues locales, parce que dans nos structures provinciales, nombre de ceux qui y sont ne parlent pas la langue de Molière. A côté, vous avez nos militants qui sont dans les ministères, qui s’organisent et qui viennent pour des formations de haut vol.
Les formations à l’endroit des militants du parti se font sur programmation du responsable en charge de la formation politique, sur demande des militants eux-mêmes ou les deux cas sont-ils possibles ?
Par exemple, si je prends le parti, ce sont les structures qui font la demande de la formation et ensemble, nous nous concertons pour dégager les modules que nous leurs proposons. Si ça leur convient, on passe à la formation. Si eux aussi ont des thématiques spécifiques qui les intéressent, ils ajoutent et on fait la formation.
Mais en tant que militants du MPP, il y a des thématiques obligatoires que nous administrons (ligne idéologique du parti, les autres idéologies pour montrer la différence avec la social-démocratie et pourquoi le parti a opté pour cette dernière ; les textes fondamentaux du parti ; la discipline dans le parti ; les droits et devoirs des militants...). Nous enseignons, obligatoirement, le programme politique : un parti politique, c’est une ligne idéologique, c’est une organisation, un manifeste et un programme politique.
Maintenant, nous pouvons ajouter d’autres aspects, tenant compte du domaine des militants (par exemple, si ce sont des camarades du ministère de l’agriculture, il faut insister sur le programme du parti ou le programme présidentiel dans son volet agriculture, pour que le militant à ce niveau-là sache qu’est-ce qu’il doit faire).
Le Centre bénéficie-t-il, du parti, de l’accompagnement nécessaire, à la hauteur des ambitions ?
Depuis que nous avons commencé nos congrès, nos tournées dans les différentes provinces, il y a toujours une recommandation sur la nécessité de la formation politique des militants du parti. Depuis que le parti a été créé, les militants demandent toujours que la formation soit intensifiée. Bien entendu, en matière de formation, on ne peut pas aller au même rythme que certaines activités. Mais nous faisons tout pour répondre aux vœux.
Je dois dire que la formation que nous avons commencée à administrer depuis 2015 a porté des fruits. Je me souviens en 2015, après les élections, c’était l’indiscipline à tous les niveaux : quand un militant n’est pas placé tête de liste, il quitte et il va ailleurs ou bien il vote contre son propre militant, dans les conseils municipaux. On avait vu qu’il y avait beaucoup de dérives. Mais la formation politique que nous avons eue à administrer a véritablement porté ses fruits parce qu’aux élections passées, nous n’avons pas eu ces guéguerres, ça s’est amélioré.
Les militants ont compris la démocratie interne, le respect des structures, des directives du parti. Cela fait partie du militantisme, si on est battu démocratiquement, on se soumet et on attend. Et celui qui a gagné doit travailler collégialement avec celui qui a perdu. Ce n’était pas facile au début du MPP, mais la formation politique a contribué véritablement à régler ce genre de comportements au sein du parti.
L’école du parti est tellement importante que cette année à ce congrès, nous allons institutionnaliser le statut de l’école du parti : dans les statuts et règlement intérieur du parti, et son organisation sera adoptée par le congrès. Véritablement, c’est pour que les gens comprennent que l’école est plus ou moins obligatoire. Nous sommes aujourd’hui à Ouagadougou, mais allons aller à Bobo-Dioulasso, créer une école régionale et il y a également le matériel qui nous permet de circuler dans les autres provinces pour administrer la formation.
Nous assurons donc la formation à distance, parce que tout le monde ne peut pas venir à l’école à Ouagadougou. Donc, nous insistons sur la formation à distance et je pense que c’est une course contre la montre. Je me dis que dans dix ans, les militants du MPP seront des militants véritablement aguerris et bien formés.
Il est dit que les jeunes ne sont plus disposés à se faire former (et ce, dans tous les domaines, pas seulement en politique), qu’ils réclament de l’argent quand on leur parle de formation. Alors que les aînés semblent être bien formés politiquement, ce qui laisse une sorte de rupture dans le paysage politique. Ce phénomène se ressent-il au niveau du Centre ?
C’est effectivement cela qui fait que l’école du parti est une grande innovation, parce qu’on a senti une rupture, à un moment donné, entre la génération comme nous autres, et votre génération. Nous autres, quand on partait à l’école, on entrait dans les mouvements scolaires et estudiantins, il y avait des cellules de formation un peu partout. Mais ces dernières années, cette tendance s’est vraiment inversée. Si fait que les jeunes viennent à la chose politique sans formation. Et quand ils viennent, notre souci, c’est de les former. Mais, vous connaissez aujourd’hui la complexité des problèmes de la jeunesse : le chômage, des salaires dérisoires, des difficultés de logements, des conditions difficiles d’études, etc.
Cela fait que le premier souci des jeunes, véritablement, c’est de résoudre ces problèmes. Ça fait que quand vous parlez de formation, le jeune doit se déplacer, pédaler, mettre du carburant pour venir se former et il n’y a rien à l’horizon…, voyez-vous ! Donc, il y a des facteurs objectifs, ils ont raison. Mais ça a également créé une habitude, qui fait que les gens pensent que lorsque tu appelles à la formation, il faut forcement des perdiems.
Mais, au niveau de l’école, pour le moment, nous disons aux gens de se former de façon bénévole. Notre contribution, c’est préparer les cours, préparer les enseignements, se déplacer avec notre matériel roulant, aux gens de se débrouiller. C’est pour cela d’ailleurs nous sommes toujours au système bénévolat. Sinon, normalement, l’école doit être payante, la formation doit être payante.
Mais nous connaissons les conditions difficiles des jeunes, donc nous dispensons les cours de façon bénévole. Et pour le moment, personne ne demande de perdiems pour se faire former. Cependant, lorsque nous partons en provinces, le problème de perdiems se pose ; parce que lorsqu’on fait la formation dans un chef-lieu de région, il faut faire venir les militants des communes et provinces de l’intérieur.
C’est cela même qui fait que nous faisons attention. Pour sortir, quand on nous invite à la formation, nous disons ce que nous pouvons prendre en charge et ce qu’on ne peut pas prendre en charge. Mais en tout état de cause, on a des partenaires qui nous soutiennent dans ce genre de formations.
Nous avons la fondation Friedrich-Ebert (nous faisons des formations à distance et c’est ce partenaire qui prend en charge la restauration et l’hébergement). Mais, il reste toujours posée la question des perdiems. La personne estime qu’elle vient de l’intérieur et s’attend à retourner avec quelque chose pour donner à la famille.
Compte-tenu du niveau aussi des militants, la question des perdiems se pose à la périphérie. Mais à Ouaga et à Bobo, je pense que les gens ont compris véritablement, la prise en charge se limite toujours à la restauration, à la pause-café et à l’hébergement. Nous sommes obligés de prendre ces éléments en charge, on ne peut pas dire à chaque militant de venir et de chercher à manger et à se loger. C’est quand nous réunissons ces conditions que nous dispensons les formations. Donc, c’est toujours un gros problème, la question des perdiems.
Qui sont vos partenaires et sur quels plans vous accompagnent-ils ?
Vous voyez que le Centre est bien équipé ! Que ce soit le matériel roulant, le groupe électrogène, le mobilier de bureau, etc. Tout cela constitue l’appui de partenaires. Bien-sûr, le parti contribue. Parmi les partenaires, nous avons notre allié traditionnel, à savoir le parti communiste chinois, la fondation Friedrich-Ebert (une fondation du parti social-démocrate allemand), le parti danois. Nous cherchons aussi à étendre nos relations à d’autres fondations, la fondation Jean-Jaurès (parti socialiste français) et bien d’autres relations que nous tentons de tisser pour pouvoir avoir un peu d’appuis pour assurer la formation et échanger des informations.
Le caractère international du centre fait qu’il y a des pays amis qui nous font appel (le Tchad, le Mali, le Niger, etc.). Ils nous dictent leurs besoins de faire venir leurs militants ici ou alors de voir dans quelle mesure, nous pouvons faire des missions d’enseignements pour former leurs militants. Le centre évolue petit-à-petit, avec ses petits moyens et je pense que dans les années à venir, ça va prendre une envergure.
Les gens seront surpris de savoir que c’est le centre d’un parti au pouvoir, qui est pauvre, (comme nous sommes un parti socio-démocrate, de gauche, nous n’allons pas piller les ressources de l’Etat au profit de notre centre), mais qui fait des merveilles. Donc, nous essayons d’être modestes, pour faire avancer la formation au niveau des jeunes burkinabè.
A vous de conclure !
J’ai un souhait, qui est que petit-à-petit, le Centre ait de la visibilité. Par ces échanges avec moi, ça participe à sa visibilité et je pense que c’est très important. Tout mon souhait, c’est que la jeunesse burkinabè, pourquoi pas la jeunesse africaine, s’approprie ce centre-là, pour en faire véritablement un levier important de son développement ; parce que la chose politique, les gens pensent que c’est facile de s’y engager. Tout le monde cherche à être maire, député, etc.
Mais celui qui a fait la formation politique, qui a fait une école de formation politique, réussit mieux ses tâches politiques partout on l’envoie. Mon seul souhait est donc que la jeunesse burkinabè, la jeunesse africaine s’approprient le centre pour le bonheur de notre peuple, des peuples africains.
Interview réalisée par Oumar L. Ouédraogo
(oumarpro226@gmail.com)
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 27 septembre 2021 à 17:42, par MyMy En réponse à : Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
VOUS FAITES VRAIMENT PITIÉ. MAIS, VOUS ÊTES A NOTRE IMAGE. NOUS FAISONS DONC PITIÉ.
M. OUARO, VOUS POUVEZ NOUS EXPLIQUER LA DESTRUCTION DE NOTRE SYSTÈME ÉDUCATIF QUE VOUS AVEZ ENGAGE, A LA LUMIÈRE DE CE QUE DIT M. PARE ?
GOÏTA-Local, VOUS ÊTES Où ?
Le 29 septembre 2021 à 17:52, par Yako En réponse à : Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
Mon frère Émilie Pare tire sa" légitimité" de l’incendie de notre assemblée nationale il ya 7 ans pour accéder au pouvoir 13 mois plus tard.Donc il est déjà Goita à sa façon sauf que le Goita authentique n’a pas incendié ni AN maliennes ni pillé l’hôtel Dioliba.Ce qui m’inquiète moi citoyen c’est plutôt ce qui sera enseigné dans cet institut si c’est pour apprendre la culture de la violence en politique pour régler les contradictions en politique alors il vaut mieux l’arrêter tout de suite.Mon cher ami, lors de la présidentielle de 2012 Dr Émilie Pare a recueilli moins 1% de suffrages exprimés même dans son propre village natal il a été battu, ce qui ne l’a pas empêcher de renverser l’ordre constitutionnel 2 années plus tard dans la violence hélas !Pourtant Dr Émile Pare est Samo et les Samos sont de nature modérés d’où lui vient cet extrémisme ?!!!..Yako
2. Le 27 septembre 2021 à 18:24, par Dedegueba Sanon En réponse à : Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
Moi ça me fait marrer qu’un Émile qui ne connaît le goût de la victoire que depuis l’insurrection, vienne prétendre enseigner comment gagner les élections. Car comme enseignant dans ce domaine, je peux dire qu’il manque cruellement d’expérience, si tant est qu’on ne parle mieux que de ce qu’on connaît. En fait pour l’histoire que je connais de ce pays, Émile ne connaît de victoires électorales, que depuis qu’il est au MPP, soit juste deux élections. Qu’un Simon nous enseigne "comment gagner les élections" aurait été d’un meilleur casting.
Comme dans ce pays on n’aime que les gens du "show politique" ?
3. Le 27 septembre 2021 à 20:05, par A qui la faute ? En réponse à : Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
Comment gagner une élection ? acheter les électeurs, comme vous faites. Voilà, j’espère que le cours n’était pas payant, docteur
4. Le 27 septembre 2021 à 20:09, par kwiliga En réponse à : Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
Dr Paré, c’est une honte que ce soit des partenaires qui fassent "vivre" le centre. Où est la souveraineté nationale ? La formation politique n’a aucune importance si ceux-ci sont corruptibles et même corrompus. Comment expliquer le fait que le MPP distribue des bons d’essence (Bobo et Ouaga, etc...), sacs de sel (Solenzo, Sanaba, etc...), motos (Dédougou, etc...) billets de banques (ensemble du territoire) ? Je vous félicite pour avoir créé cette école et je vous exhorte à enseigner de ne pas être des briseurs de grèves d’étudiants ni d’être faible devant le matériel.
5. Le 27 septembre 2021 à 20:44, par HUG En réponse à : Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
Il n y a pas de strategie pour gagner une election au bf pour le moment.Il faut avoir beaucoup d argent et avoir la benediction de certains hommes forts.Mais llorsqu la masse intellectuelle sincere se levera tout rentrera dans l ordre.Beaucoup de personnes ne votent pas.
6. Le 27 septembre 2021 à 21:20, par Gwandba En réponse à : Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
Professeur je vous reconnais une certaine capacité. C’est d’ailleurs dommage que vous vous arrêtez qu’au niveau où il fait gagner des élections et pas comment gérer le pouvoir de ces élections gagnés. Ce qui va nous amenés chaque fois au niveau de médiocrité dans lequel les dirigeants actuel pataugent avec le Burkina.
7. Le 27 septembre 2021 à 22:10, par Sidpawalemde Sebgo En réponse à : Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
Bravo ! Quelque soit ce qu’on pense du chat noir du Nayala, il rappelle ici une évidence qui n’en est pas une au Burkina tellement tout le monde et n’importe qui, dès qu’il a des ambitions se pense "homme politique" : La politique, ça s’apprend !
Je pense que le docteur fera une exception pour aller, en urgence et sans frais, donner une formation minimale à un certain E. K. qui en a cruellement besoin. On peut le trouver au siège du CFOP.
8. Le 28 septembre 2021 à 01:10, par jeunedame seret En réponse à : Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
Si vous enseignez cette technique électorale et discursive à votre parti seulement ce n’est plus une conquête logique mais un vol de pouvoir. « Alors que l’école du parti doit être le maillon important que tout militant doit emprunter pour évoluer dans les instances et pour, pourquoi pas, pouvoir véritablement jouer le rôle militant en cas de conquête du pouvoir. » ÉT L’ÉCOLE DU PAYS ? Quelle gestion du pouvoir après sa conquête ? Les vols et détournements dans l’impunité ? Voilà pourquoi tous les grands voleurs se précipitent au MPP. « Par exemple, nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection, comment parler à un public, comment s’adresser à un public-cible, les techniques de prise de la parole, etc. » ÉT COMMENT DÉFIER LE TERRORISTE ? N’enseignez vous pas la gestion des crises sécuritaires et autres stratégies de balayage de l’ennemi ? Héé..! Voilà pourquoi le peuple meurt et les politiciens grossissent. Dignité, où es-tu ?
9. Le 28 septembre 2021 à 01:26, par Goulè En réponse à : Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
Merci de développer un module sur les 5M dans l’administration publique si ce n’est déjà fait. Médiocrité-Malversations-Mensonges-Mesquinerie-Méchanceté. Sinon Beaucoup de camarades versent la face du parti par terre.
10. Le 28 septembre 2021 à 02:33, par PUISSANCE 21 En réponse à : Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
Emile Paré qui gagnait au maximum 3% aux élections avant l’insurrection vient maintenant enseigner comment gagner des élections ? Je rêve ou quoi ? En tout cas je ne suivrai pas ce cours avec lui comme professeur.
Le 28 septembre 2021 à 08:37, par Goulè En réponse à : Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
En t’enseignant comment perdre tus saura quoi ne pas faire pour perdre lol
11. Le 28 septembre 2021 à 08:43, par KingBaabu En réponse à : Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
Vraiment affligeant de devoir lire les élucubrations d’un nomade politique invétéré (du PPS d’Alain Zoubga en 1991 au MPP des Simon 30 ans plus tard, en transitant par le PDP/PS et l’OBU, il y a eu du chemin !) qui n’a toujours cherché que des raccourcis dans la politique. Émile Paré, dans un pays normal, vous devriez déjà être en prison pour destruction de biens publics puisque vous vous êtes vantés d’avoir mené l’assaut contre l’Assemblée Nationale- c’est faux, mais comme vous le revendiquez, on ne devrait pas chercher d’autres coupables. C’est parce que nous vivons dans un pays où les élections sont volées tous les 5 ans que des gens comme vous peuvent se permettre d’être à la fois DG d’une institution publique, l’ENSP, et d’une “académie” inféodée à un parti politique. C’est quel désordre ça ?
Le 28 septembre 2021 à 23:45, par lepaysvamieux En réponse à : Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
En fait c’est ce qui est marrant chez ces messieurs. Quelqu’un qui dit avoir organisé une insurrection pour chasser Blaise Compaoré parce qu’il s’accrochait au pouvoir et pourtant eux-mêmes sont à la retraite mais sont toujours accroché à leur poste de DG. Allez-y comprendre
12. Le 28 septembre 2021 à 11:59, par El_monstro En réponse à : Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
Affligeant notre classe politique. Tous ces anciens etudiants de l’ex Urss rentres au pays et on ne sait ce qu’ils ont fait concretement la-bas. Il est Docteur en medecine humaine, mais je vous parie que tres peu de gens iront se faire vacciner. J’ai meme cru qu’il etait veterinaire. L’OBU ca va dit quelque chose ? Affaire de 30 ou 45 millions de Salif pour vitaliser l’opposition, ca vous quelque chose ? Sur d’autres cieux, ces messieurs seront a jamais rayer de la classe politique. Mais ici ils pretendent donner des cours de science po. Quel monde. Mon Dieu.... Au Burkina, la strategie pour gagner les elections s’appelle simplement corruption.
13. Le 28 septembre 2021 à 12:20, par Perplexe En réponse à : Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
Comment vivre au 21 siecle avec des idées du 20 eme et 19 eme siecles. C’est delirant ces histoires de gauche , socialisme. Mais c’est fini ca le mur de Berlin est tombé en 1989. La menace est autre.
Reflechissez sur comment lutter contre le terrorisme et promouvoir un developpement inclusif . Donnez de l’espoir à la veuve et à l’orphelin.
Gagner des elections n’est que vanité des vanités que vaut un roi avec une population de pauvres et de desesperés.
Avec des photos de Karl Max ... vraiment vivement 2030 quand la nature aura fait son oeuvre en renouvellant la classe politique .
14. Le 28 septembre 2021 à 20:44, par RB En réponse à : Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
C’est pas possible quoi !
Donc pour vous l’essentiel c’est gagner des élections ?
On n’est pas prêts de quitter nos miséres parce que vos militants ne suivent pas une idéologie politique mais ont juste un objectif : Gagner des élections qui équivaut pour eux esperer avoir accès à l’assiette qui contient le gateau. Pourtant vous savez bien que les partis chez nous ne sont que des ballons en caoutchouc. A la première rencontre épineuse, il ne reste que des lambeaux. Sinon venez me dire où se trouve le parti d’IBK aujourd’hui, celui de Tandja etc.
Pauvre Afrique !
15. Le 29 septembre 2021 à 06:04, par Sinon En réponse à : Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
Soyons un peu sérieux :Au Burkina,on a juste besoin d’argent pour gagner les élections.Emile le sait très bien,lui n’a jamais gagné une élection par ses connaissances de thèmes stratégiques,il a fallu intégrer des partis nantis PDP ou très riche MPP pour gagner.
16. Le 29 septembre 2021 à 16:30, par Dr AGAYI Kodjovi En réponse à : Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
Mon désire, c’est de suivre les cours sur la stratégie électorale, comment gagner une élection, comment parler à un public, comment s’adresser à un public-cible, les techniques de prise de la parole, etc
17. Le 12 octobre 2021 à 12:29, par Ajavon En réponse à : Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
De quoi parle texte ?
j ai l’impression que les gens n’ont pas lu le texte oubien n’ont pas lu entre les lignes .
la politique c’est une science et de l’art comme E.P.P vous explique .
analysons bien les propos avant d’intervenir dans la côtoisie et dans l’ humilité.
mes frères africains évitons les propos de revanchard car
je ne pense pas que notre jeunesse fera mieux que nos ainés.
nul n a le monopole de la vérité.
le Burkina est un pays de savane on se connait ici .
arrêtons les sois disant donneurs de leçons.
l’erreur est pour celui qui pose des actions, pas pour les harmos.
merci le Dr EPP DIT LE CHAR NOIUR DE NAYALA .
Merci pour les conseils avises pour la jeunesse africaines en générale et le Burkina en particulier qui voulons évoluer en politique à visage découvert et non des sous marins qui se cachent derrière soit disant OSC.
FELICITATION AVOUS EN BON CARRIERE.
18. Le 12 octobre 2021 à 12:33, par CHICA En réponse à : Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
Merci bon vos conseils et vision d avoir éclairer la jeunesse de se former.
évitons la courte échelle .
vraiment un parti c est une idéologie ,un manifeste et un programme politique bien dis je suis fier.
l’expert en politique
19. Le 12 octobre 2021 à 12:37, par baggio En réponse à : Dr P. Emile Paré, DG du Centre de formation politique du MPP : « Nous enseignons la stratégie électorale, comment gagner une élection »
Très bien parlé les jeunes n aiment pas ça.
merci beaucoup Emile Pargui PARE.
SUPER