Ce verdict est attentatoire à la liberté d’expression et de presse et est en déphasage total avec la demande démocratique des citoyens. Des mesures alternatives de coercition, en l’occurrence de légères condamnations pécuniaires, auraient pu être usitées, pour autant qu’on est véritablement décidé à permettre à la presse de jouer son rôle de chaînon indispensable et revitalisant de l’Etat de droit.

En procès de diffamation, même le franc symbolique lave un affront et restaure l’honneur. La prison n’est pas la destination d’un journaliste, et cette mesure est l’expression vivante d’une certaine volonté de museler et d’inhiber la presse du Sénégal. Par ailleurs, elle montre à l’envi que la dépénalisation de la presse dans ce pays, n’est hélas pas pour demain, en dépit des belles incantations.

Pour sa part, la Société pour le Développement des Médias en Afrique condamne avec vigueur l’enfermement du journaliste Mustapha Sow dont elle demande instamment la libération.

Ouagadougou, le 7 juillet 2006

Pour le Bureau exécutif fédéral,

Le Président

Boureima Jérémie SIGUE