« L’information et la couverture médiatique en période électorale » tel est le thème central de l’atelier de formation qui a réuni une trentaine de journalistes au Centre culturel Martin Luther King sur l’initiative officielle de l’atelier sous la présidence de Moussa Michel Tapsoba, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Les journalistes ont eu droit à deux communications coordonnées par le Pr Albert Ouédraogo de l’Université de Ouagadougou. La première relative à « l’expérience du Conseil supérieur de la communication (CSC) et l’équilibre de l’information ont été présentés » par Victor Sanou conseiller au CSC.

Celui-ci a fait l’historique de l’institution, résumé ses prérogatives, présenté les dispositions prises par le CSC en vue d’aider les médias à assurer une bonne couverture des élections antérieures (législatives de 1997, présidentielle de 1998, municipales de 2000, et celle de 2002) et de la présidentielle en cours. Pour ce qui est de l’élection en cours, Victor Sanou a fait savoir que six (6) décisions ont été prises. Elles visent à accompagner les médias dans leur tâche depuis la période de précampagne jusqu’à l’élection du président de la République.

Au-delà de ces décisions relatives au respect du pluralisme et d’équilibre de l’information dans les médias publics et privés, le CSC a fait signer un pacte de bonne conduite par l’ensemble des acteurs de la présente campagne électorale. Par ailleurs des tranches spéciales, des émissions audiovisuelles et des pages du journal Sidwaya sont mises à la disposition des candidats. Enfin, le CSC procède au suivi de la couverture médiatique, élabore des rapports et fait des observations aux médias. Les participants ont suivi avec intérêt cette première communication. Après Victor Sanou, c’est le directeur de la Télévision nationale du Burkina, Yacouba Traoré qui s’est entretenu avec les participants sur la couverture médiatique en période électorale et particulièrement sur le rôle de la télévision dans une élection.

Le rôle des médias

L’importance des médias dans le renforcement de la démocratie c’est ce qu’a expliqué Yacouba Traoré. Prenant l’exemple de la France et des Etats-Unis où les médias et en particulier la télévision ont montré leur importance dans une élection, le directeur de la Télévision nationale a conclu qu’une élection ne se gagne pas par le bilan des actions du candidat mais par l’image. « Aujourd’hui, s’il y a élection en France, entre Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy il est clair que Sarkozy va perdre », a-t-il indiqué. Yacouba Traoré s’est également attardé sur les initiatives développées par son organe malgré les limites de ses moyens pour assurer la couverture de l’élection présidentielle. Avec 291 reportages à couvrir en 21 jours soit 14 par jour avec six véhicules et neuf (9) caméras, Yacouba Traoré reconnaît que la tâche est difficile. « Nous avons demandé aux candidats de nous aider dans le déplacement de nos reporters mais peu nous ont entendu », a-t-il déploré.

Les journalistes participants, tout en appréciant les efforts déployés par les uns et les autres pour assurer la couverture médiatique de la campagne, ont formulé des recommandations au terme de leur atelier. Ceux-ci ont recommandé à l’association Fulbright Humphrey de renouveler l’expérience en invitant d’autres responsables des médias publics et privés. En outre ils ont souhaité que soit institué le débat télévisé entre les candidats à l’élection et surtout que les médias soient dotés de moyens pour une couverture efficace des élections.

Les participants ont demandé au CSC de rendre public le bilan des activités des candidats pour que l’opinion sache qui a fait quoi avant d’adresser leurs félicitations à l’ensemble des médias pour le travail accompli.

Enok KINDO

Sidwaya