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Projet NAITRE : Les résultats jugés satisfaisants

Publié le vendredi 10 septembre 2021 à 12h56min

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Projet NAITRE : Les résultats jugés satisfaisants

L’Institut national de santé publique a initié le jeudi 9 septembre 2021, une rencontre de restitution des résultats du projet de recherche intitulée « essai clinique randomisé contrôlé en double aveugle évaluant l’efficacité et l’innocuité d’une dose d’azithromycine versus placebo en période néonatale sur la mortalité infantile », dont l’acronyme est NAITRE. Cette activité a réuni à Ouagadougou, toutes les parties prenantes de l’étude. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le chargé de mission du département de la santé.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, le taux de mortalité infantile en Afrique de l’Ouest est parmi les plus élevés au monde, avec un taux actuel de mortalité infanto-juvénile estimé à 110 pour 1 000 naissances vivantes. Une étude menée au Malawi, Niger et en Tanzanie a montré une réduction significative de la mortalité infantile, toutes causes confondues, après une distribution semestrielle d’azithromycine qui est en fait un antibiotique.

Cette réduction de la mortalité a atteint 25% chez les jeunes nourrissons. « Nous avons pensé qu’il fallait générer des évidences chez nous ici au Burkina pour pouvoir passer ce produit comme une intervention au niveau de la santé », a déclaré le directeur du Centre de recherches en santé de Nouna (CRSN), Dr Ali Sié.

Le directeur du CRSN, Dr Ali Sié est satisfait des résultats

C’est dans ce contexte que l’Institut national de santé publique (INSP), à travers le CRSN et avec l’appui technique des partenaires de l’université de Californie San Francisco, a entrepris une étude intitulée « essai clinique randomisé contrôlé en double aveugle évaluant l’efficacité et l’innocuité d’une dose d’azithromycine versus placebo en période néonatale sur la mortalité infantile », dont l’acronyme est NAITRE.

Cette étude visait deux objectifs bien définis : établir l’efficacité d’une dose unique d’azithromycine administrée pendant la période néonatale comparativement au placebo chez les nourrissons de 8 à 27 jours de vie pour réduire la mortalité toutes causes confondues à six mois de vie et établir l’innocuité d’une dose unique d’azithromycine administrée pendant la période néonatale.

Le représentant du ministre de la santé

Débuté le 15 avril 2019, ce projet a été mené dans cinq régions sanitaires du Burkina (Centre, Centre-Ouest, Boucle du Mouhoun, Hauts-Bassins et Cascades), neuf districts sanitaires et à travers 44 CSPS. Arrivé à terme en fin mars 2021, l’heure est à la restitution des résultats des recherches.

A en croire, le directeur du CRSN, cette étude a été concluante parce qu’elle a permis d’enrôler 21 777 nouveau-nés en moins de deux ans. « Sur ce nombre, il y a une moitié qui recevait l’azithromycine et une autre moitié qui recevait une substance qui ressemble à ce produit (le placebo). Cela a permis de voir l’efficacité des deux produits. L’équipe de recherches a pu démontrer qu’il y a une baisse de la mortalité chez le groupe d’enfants qui ont reçu l’azithromycine par rapport à ceux qui ne l’ont pas reçu », ajoute-t-il.

Des résultats, il ressort également que l’étude a permis de mettre en place une plateforme de recherches qui a même été utilisée pour une collecte des cas d’infection respiratoire aiguë dans le cadre de la surveillance du covid-19 au début de la pandémie au Burkina.

Le chargé de mission du ministère de la Santé a salué l’esprit d’intégration des activités de recherches de l’INSP et celles de soins menés par les districts sanitaires et les hôpitaux régionaux et universitaires. C’est ce qui a permis, selon lui, le succès de la mise en œuvre de cette étude. « Une telle collaboration mérite notre admiration et nos encouragements », a-t-il dit.

La coordonnatrice d’études cliniques à l’Université de Californie San Francisco a salué l’abnégation des membres de l’équipe du projet

Par ailleurs, il a exhorté les acteurs engagés dans la mise en œuvre de cette étude à perpétuer cette collaboration et en faire autant avec les autres secteurs d’activités pour la résolution de nos problèmes de santé. En retour, il a affirmé l’engagement du département de la santé à utiliser les évidences issues de cette étude pour guider leurs programmes de lutte contre la mortalité néonatale et infantile.

Toutefois, le recrutement de 21 777 nouveau-nés en moins de deux ans ne satisfait pas entièrement l’équipe du projet. Elle envisage faire mieux la prochaine fois. A ce propos, une autre étude est en perspective. « Vu que nous n’avons pas eu d’incident avec les enfants jeunes, ce qui n’était pas le cas avant, nous pensons à la possibilité de donner l’azithromycine aux enfants prématurés parce qu’ils sont encore plus fragiles », a annoncé Dr Sié.

Photo de famille

La coordonnatrice d’études cliniques à l’université de Californie San Francisco, Elodie Lebas, dans ses propos, n’a pas manqué de saluer le professionnalisme de l’équipe du projet. Ce qui a permis d’engranger des résultats satisfaisants, en dépit du contexte sécuritaire et sanitaire difficile. « Nous avons surpassé nos objectifs. Nous pensions que cette étude allait prendre beaucoup plus de temps mais les équipes ont su trouver les bonnes personnes avec qui collaborer. Elles ont su faire cela de façon efficace, tout en assurant la sécurité de tout le monde. Ce qui est vraiment du positif pour la collaboration. Nous espérons qu’il y en aura plus d’ailleurs », a-t-elle commenté.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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