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Réaffectation des élèves du lycée Zinda : Parents et élèves se démènent pour l’enregistrement

Publié le vendredi 3 septembre 2021 à 23h52min

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Réaffectation des élèves du lycée Zinda : Parents et élèves se démènent pour l’enregistrement

Depuis ce lundi 30 août 2021, les élèves du lycée Philippe Zinda Kaboré et leurs parents ont pris d’assaut les 12 sites d’enregistrement identifiés par la direction provinciale de l’éducation nationale pour les accueillir après la fermeture du lycée Philippe Zinda Kaboré. Si l’opération se passe relativement dans de bonnes conditions, quelques doutes subsistent néanmoins, surtout du côté des élèves du second cycle qui habitent des quartiers où il y a plus de CEG que de lycées. Ce vendredi 3 septembre 2021, nous avons sillonné quelques sites d’enregistrement pour constater le déroulement de l’opération.

Fermé depuis le 24 mai 2021 après une série de manifestations, le Lycée Philippe-Zinda-Kaboré ne sera pas rouvert pour l’année scolaire 2021-2022. Ainsi en ont décidé les autorités de l’enseignement. Les élèves seront dispatchés dans 74 établissements publics de la ville de Ouagadougou. Le lundi 30 août 2021, les enregistrements des élèves ont commencé. Ils prendront fin le vendredi 10 septembre 2021. En attendant, élèves et parents se démènent pour se trouver une place.

Ce 3 septembre 2021, il est un peu plus de dix heures lorsque nous franchissons les portes du lycée Philippe Zinda Kaboré en cette matinée. Dans la cours, nous constatons une certaine affluence. Certains élèves sont accompagnés de leurs parents. D’autres se suivent par petits groupes. Ils sont venus récupérer leurs bulletins de notes ainsi que leurs numéros matricules afin de pouvoir s’enregistrer et espérer être affectés dans un des 74 établissements d’enseignement publics identifiés pour les accueillir après la fermeture du lycée Philippe Zinda Kaboré, l’un des plus grands et des plus anciens du pays.

Aïcha Barry, parent d’élève

Une fois en possession de ces différentes pièces, ils devront se rendre sur un site d’enregistrement, en fonction des établissements sur lesquels ils auront porté leur choix. Sur ce site, ils ont la possibilité de choisir trois établissements par ordre de préférence. Et c’est en fonction de la capacité d’accueil de ces établissements qu’ils y seront acceptés ou affectés ailleurs. Si certains ont déjà leur petite idée sur leurs choix, d’autres, par contre, sont un peu perdus parce que ignorant la situation géographique exacte des différents établissements à proximité de leurs lieux d’habitation.

Aicha Barry, parent d’une élève en classe de 2nde, est venue accompagner sa fille. Malgré le fait qu’elles habitent le quartier Saaba, leurs choix se sont porté sur les lycées Bogodogo et Nelson Mandela, situés dans l’arrondissement 2. « Il est vrai que c’est assez loin de chez nous mais ma fille dit que l’enseignement est bien dans ces lycées c’est pourquoi elle veut être orientée là-bas. Même si nous n’apprécions pas la fermeture de l’établissement, je pense que le fait de nous aider à trouver la place ailleurs pour nos enfants c’est déjà bien », soutient-elle.

Rasmané Sawadogo est élève en classe de 2nde C. Pour l’année scolaire 2021-2022, il doit fréquenter la classe de 1ere D. Il est venu récupérer son bulletin afin de se faire enregistrer. Il déplore le fait que dans plusieurs arrondissements, il y ait plus de CEG que de lycées, ce qui complique le choix de plusieurs élèves. « Moi, je suis de l’arrondissement N°11. Et dans notre arrondissement, il n y a que des CEG et un seul lycée public qui est le lycée municipal Rimvougré. Je passe en classe supérieure, mais je ne suis pas sûr d’être affecté dans le seul lycée de notre arrondissement. Donc, il faut que je m’enregistre là où j’ai plus de chances, même si j’habite très loin de là-bas », confie-t-il.

Rasmané Sawadogo est élève en classe de 2nde C

Au lycée municipal Bambata, ce n’est pas la grande affluence au niveau des enregistrements. Nous trouvons sur les lieux, deux parents venus accompagner leurs enfants. Si le premier "duo" a pu se faire enregistrer, le deuxième est reparti bredouille. Pour cause, l’élève Mariam Saré, accompagnée par son père, avait déjà repris la classe de 2nde et a échoué au baccalauréat. Compte tenu du fait que l’on ne peut reprendre deux classes dans le même cycle, elle ne pourra pas se faire enregistrer. Elle devra chercher une place dans un autre établissement, afin de retenter sa chance au baccalauréat.

Crainte du dépaysement et des effectifs pléthoriques

Même s’ils sont heureux de trouver un point de chute suite à la fermeture de leur lycée, plusieurs élèves craignent d’avoir du mal à trouver leurs marques une fois dans leur nouveau lieu d’apprentissage. Abdoul Fatao Sabaté, élève en classe de Tle D, affirme que les premiers mois risquent d’être difficiles, parce que les élèves seront dépaysés dans leurs nouveaux établissements et peuvent avoir du mal à s’adapter.

Daouda Sana, élève

Quant à Daouda Sana, il regrette déjà ses camarades de classe. Il soutient qu’au lieu de fermer le lycée, il aurait préféré que les réformes à la base des manifestations soient mieux expliquées aux élèves afin d’avoir leur adhésion. Sadia Nikièma elle, craint que les classes ne soient trop pleines et que cela n’altère la qualité de l’enseignement. « Nous savons tous que dans les établissements publics, les élèves sont déjà nombreux dans les classes. Donc, si nous les élèves du Zinda nous allons nous ajouter à eux, j’imagine déjà combien nous serons par classe. Ce ne sera pas facile pour les professeurs et pour nous aussi », lâche-t-elle.

L’opération d’enregistrement se poursuivra jusqu’au 10 septembre 2021. Une commission se penchera ensuite sur les affectations des élèves dans les différents établissements.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 3 septembre 2021 à 21:58, par Bigbale En réponse à : Réaffectation des élèves du lycée Zinda : Parents et élèves se démènent pour l’enregistrement

    C’est bien fait pour nous tous ! Ça nous apprendra à dire la vérité à nos enfants. Que cela nous serve de leçon pour des générations et des générations. En Afrique, on ne fera jamais croire à des enfants qu’ils sont des petits dieux et que tout leur est permis. Bravo au Gouvernement !

  • Le 4 septembre 2021 à 02:18, par Bob En réponse à : Réaffectation des élèves du lycée Zinda : Parents et élèves se démènent pour l’enregistrement

    Hélas le miracle n’aura pas lieu et nous accompagnons le gouvernement dans sa dérive. Peut-être que la prochaine fois l’hôpital YALGADO sera fermé après une grève. Ce sera le prix à payer pour notre cécité ( ou lâcheté) collective .

  • Le 4 septembre 2021 à 06:58, par HUG En réponse à : Réaffectation des élèves du lycée Zinda : Parents et élèves se démènent pour l’enregistrement

    Le mal de ce gouvernement c est de croire qu il est le centre du monde.Comment le lycée s y prend pour donner des bulletins de note aux eleves alors que les autorités passent tout leur temps à dire que le lycée n a plus de mémoire ? Si les eleves ont saccagé la memoire du lycée zinda comment les autorités s y prennent pout donner des bulletins aux eleves ? Allons seulement.

    • Le 5 septembre 2021 à 05:01, par Un Burkinabê En réponse à : Réaffectation des élèves du lycée Zinda : Parents et élèves se démènent pour l’enregistrement

      HUG, il faut plutôt féliciter les autorités d’avoir restauré les données du serveur. Celà est une prouesse. Je parle en connaissance car "I know how it would be difficult to retrieve such data from the server". Aussi reconnaissons que le Gouvernement a le droit de fermer son établissement même si celui-ci s’appelle Lycée Zinda. Il a cependant le devoir de re-caser son personnel et éviter/minimiser des licenciements.

  • Le 4 septembre 2021 à 07:07, par Gohoga En réponse à : Réaffectation des élèves du lycée Zinda : Parents et élèves se démènent pour l’enregistrement

    Il n’y a pas autre solution que de couper la tête du serpent qui veut dévorer le BF en commençant par les plus vilnerables et innocents nos enfants. Ceux qui aiment ce pays doivent tout faire pour le sauver de cet anaconda.

    • Le 4 septembre 2021 à 14:22, par Oasis En réponse à : Réaffectation des élèves du lycée Zinda : Parents et élèves se démènent pour l’enregistrement

      Par votre démission et lâcheté, vos « enfants » sont passés d’innocents à « voyous ». Abandonnés à eux-mêmes, alors que vous traînez dans les maquis ou courrez après les petites filles au dehors, ils sont devenus des fumeurs de drogue et chicha. Ils font l’école buissonnière et molestent leurs enseignants, sont prompts à aller faire sortir les autres élèves du privé qui ne demandent que le calme pour étudier. Vos enfants qui étaient censés être là relève de demain, le futur de la nation, sont devenus de la racaille…à cause de votre démission. Dans ces conditions, ils ne sont absolument pas à plaindre actuellement. Au contraire, ils sont à mater proprement, jusqu’à ce qu’ils rentrent dans les rangs… Toutes les compromissions se payent ! La démission des parents dans l’éducation de leurs progénitures aussi…

  • Le 4 septembre 2021 à 09:16, par ollo En réponse à : Réaffectation des élèves du lycée Zinda : Parents et élèves se démènent pour l’enregistrement

    L’actualité sur le Zinda transpire plus des questions de rancœur que d’objectivité. Lorsqu’on écoute les réactions, on se rend compte que les uns en ont gros sur le cœur soit contre le pouvoir soit contre tel ou tel groupe d’individus. Certains se demandent si c’est la plus grosse affaire de la république qui nécessite une action prompte et énergique des gouvernants. D’autres ont beaucoup de récriminations contre les enseignants, les syndicats, la diaspora etc… D’autres enfin sont du groupe « tapez tuer » lorsqu’une situation ne les touche pas ou qu’ils souhaitent secrètement voir leurs prochains dans le pétrin.
    Pour ma part, je soutiens l’initiative de la réconciliation nationale, non pour blanchir des criminels, mais pour apaiser les cœurs. Il faut urgemment vider les dossiers qui révoltent les gens et dont le retard ne s’explique pas. On a atteint une situation où il est difficile d’avoir des attentes d’une partie de la population quand plus près on a des choses nauséabondes.
    Pour le cas du Grand Zinda, on devrait s’en tenir à la décision de la justice et extirper les élèves qui sont à l’origine des crimes. Pour les réformes, il faut avoir le courage de se fixer une vision nationale qui va au-delà des régimes politiques et forcer ces derniers à s’inscrire dans la vision nationale de long terme.
    Enfin, faisons attention en voulant casser les luttes estudiantines, scolaires et syndicales. Ces milieux sont généralement des milieux d’apprentissage au combat intellectuel. Tous les grands mouvements de luttes de libération ont d’abord été portés par des intellectuels engagés. D’ailleurs vous verrez bien que sur beaucoup de sujets où la contribution des intellectuels burkinabè est attendue, c’est parfois le silence radio. Lorsqu’on veut réduire au silence ceux qui s’exercent au combat intellectuel et patriotique pour des visées égoïstes, on projette le pays tout entier dans un manque de combattants face aux grands défis du siècle. SVP Webmaster

    • Le 4 septembre 2021 à 23:26, par Le Vigilent En réponse à : Réaffectation des élèves du lycée Zinda : Parents et élèves se démènent pour l’enregistrement

      Monsieur Ollo, on est tous d’accord qu’il est nécessaire de permettre aux élèves et étudiants de « s’exercer au combat intellectuel et patriotique » mais pas au houliganisme comme cela se passait au Zinda ces derniers temps. Si l’on doit suivre votre logique, il faudra, après les saccages, permettre aux enfants de s’exercer dans la lutte armée et ainsi de suite !?
      Une question à @ollo : en quoi le fait de saccager des bureaux de l’administration du Lycée et des biens personnels peut-il être assimilé à un combat intellectuel et patriotique ?

    • Le 5 septembre 2021 à 05:10, par Un Burkinabê En réponse à : Réaffectation des élèves du lycée Zinda : Parents et élèves se démènent pour l’enregistrement

      Ollo, il ya quoi d’intellectuel dans ce que les élèves du Lycée Zinda nous ont montré lors de leurs manif.? Avec toutes ces luttes dont vous parlez pourquoi le paysan du village utilise t-il toujours la daba en lieu et place d’un outil plus moderne digne de la réflection de ces intellectuels dont vous faites allusion ? La seule reconciliation à faire c’est que chacun de nous se reconcile avec sa conscience morale et se mette au travail.

  • Le 4 septembre 2021 à 10:05, par Sougri En réponse à : Réaffectation des élèves du lycée Zinda : Parents et élèves se démènent pour l’enregistrement

    Courage chers parents et élèves. Nous sommes contents que nos enfants soient soustraits à des prédateurs. Les difficultés, elles sont inévitables. Rien de vraiment bon ne fait sans difficulté et problème. Il ne faut pas s’arrêter aux sinuosités du parcours s’il y en a. Il faut plutôt regarder la libération et l’éventualité d’une bonne éducation promises à la fin du parcours.

  • Le 4 septembre 2021 à 11:58, par Banga En réponse à : Réaffectation des élèves du lycée Zinda : Parents et élèves se démènent pour l’enregistrement

    Une très bonne chose la fermeture du zida leur enfants du CP1 à la terminale n’ont jamais fréquenté les écoles publique cela servira de leçon pour les élèves vive le Burkina si tu prends pas par la main gauche c’est à terre que tu vas prendre le zida produisait des champignons en indiscipline

  • Le 4 septembre 2021 à 19:12, par SID PAWALEMDÉ En réponse à : Réaffectation des élèves du lycée Zinda : Parents et élèves se démènent pour l’enregistrement

    Je suis née en 1958 et j’ai commencé à travailler à la Fonction publique en 1985 mais quand j’ai vu la déclaration du SNEES, je suis tombé des nuques. Pour la première fois, le SNEES est passé à côté d’un bon sens. Matériel pédagogique cassé par des apprenants !! Même si c’était une ampoule, les SG morts du SNEES allaient condamner l’acte. Mais hélas le nouveau SNEES dirigé par des gens sans discernement condamnent la fermeture temporaire du ZINDA.

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