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Théâtre au Burkina : Le CFRAV présente « mon petit monde »

Publié le jeudi 2 septembre 2021 à 13h23min

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Théâtre au Burkina : Le CFRAV présente « mon petit monde »

Le Centre de formation, de recherches en arts vivants (CFRAV) a présenté « Mon petit monde » ce lundi 30 août 2021 à l’espace culturel Gambidi à Ouagadougou. C’est une pièce théâtrale qui décrit la vie quotidienne de deux femmes déplacées internes victimes du terrorisme.

« Mon petit monde » relate le vécu de deux dames, Djéneba et Mado, pensionnaires d’un camp de déplacés internes au Burkina. Elles tentent tant bien que mal de noyer leur passé marqué par les séquelles du terrorisme, dans le ramassage des noix de karité. Dans l’exécution de cette tâche quotidienne, elles tombent dans la brousse sur une arme de guerre sans minutions.

Mado, digérait mal la mort de son promis dans une attaque terroriste à la veille de leurs noces. Elle nourrissait un esprit de vengeance. « A la moindre occasion je n’hésiterai pas une seconde, même si c’est à coup de pierres. Par leur faute je ne connaitrai jamais le bonheur du mariage, du foyer », déclare-t-elle dans la pièce. Au fil du temps, Djéneba réussit à ramener son amie à la raison : « Ta vie ne s’arrête pas là. Tu es encore vivante et tu respires. Marche sur des pistes humaines, nouvelles… », conseille-t-elle à son amie Mado qui ne demande rien d’autre « qu’une armée de larmes pour renaître. »

A la fin de la présentation, Kira Claude Guingané, directeur de l’espace culturel Gambidi, s’est dit satisfait de la qualité du travail. Pour lui, l’objectif du projet est atteint car il a permis de former une dizaine de jeunes filles et d’autres acteurs du théâtre qui sont ressortis renforcés dans leurs capacités à mener des projets de ce genre dans le futur. Il confie que, dans les jours à venir, « Mon petit monde » sera à l’affiche dans les salles de spectacle. « Le projet que vous avez vu ce soir, se bonifie. Ils vont continuer de travailler sur ce spectacle. Nous ambitionnons de le proposer dans des cadres plus professionnels comme des festivals, des théâtres… » a-t-il déclaré.

Immersion dans un camp de déplacés

Quant à l’auteur de la pièce, A. S. Nadine Dionou, c’est une façon de dire merci aux femmes pour le courage dont elles font preuve malgré les difficultés qu’elles traversent. « On lit toujours une certaine joie sur leurs visages, une certaine énergie dont on ne sait où elles la tirent », a-t-elle déclaré. Mais, elle trouve la réponse : « Ces femmes se battent pour leurs enfants. Elles font tout leur possible pour que leurs enfants ne puissent pas répondre au mal par le mal. ».

En effet, au cours de la réalisation de son projet, elle affirme que son équipe et elle ont passé une semaine avec les femmes déplacées pour se plonger dans leur univers. Mais bien avant, Nadine Dionou côtoyait déjà des femmes en difficulté au sein de son association Tebtaaba. « Nous avons travaillé physiquement, corporellement avec les femmes. Ce sont les femmes qui ont fait la recherche de ce spectacle », a-t-elle conclu.

Parmi 10 projets présentés à un jury, le projet « Cri de placenta » de Nadine Dionou a été retenu. Il a connu la participation des dramaturges Noël Minougou, Ildevert Méda et des 9 autres filles qui avaient postulé ainsi que d’autres acteurs du monde du 6e art.

Selon son coordonnateur, Kira Claude Guingané, le projet PAP est un incubateur destiné aux jeunes filles de l’école supérieure de théâtre Jean Pierre Guingané. Porté par le CFRAV, le projet « Pépinière artistique plurielles » (PAP) a été lancée en avril 2021 avec le soutien financier du Fonds de développement culturel et touristique (FDCT).

Yidalawala Isaac Ki-Zerbo (Stagiaire)
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