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Vacances scolaires au Burkina : Quand les élèves mènent de petits boulots pour assurer leur rentrée

Publié le dimanche 22 août 2021 à 23h05min

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Vacances scolaires au Burkina : Quand les élèves mènent de petits boulots pour assurer leur rentrée

Certains écoliers, élèves ou étudiants du Burkina profitent des vacances pour préparer l’année scolaire à venir. Au lieu de se reposer et de se distraire comme les autres, des élèves de familles désargentées mènent des activités commerciales pour engranger un peu d’argent afin d’assurer la prochaine rentrée scolaire. Pour écouler leurs marchandises, ils écument les artères des grandes villes et les lieux fréquentés.

Ils sont dans la vente de crédit de recharge de téléphones, d’effets d’habillement, de fruits, de maïs ou de poissons frais, etc. Ils doivent parfois déjouer des tentatives d’escroquerie, de vol et faire face à des clients malveillants.

S’ils arrivent à surmonter ces difficultés, ils deviennent des soutiens pour leurs parents en contribuant aux dépenses quotidiennes de la famille. Ils leur offrent également un peu de répit en assurant eux-mêmes une bonne partie des dépenses de l’année scolaire.

C’est le cas de D.I, un élève en classe de 6e. Depuis maintenant trois ans, chaque vacance il aide son papa en faisant le vendeur ambulant dans les maquis et autres lieux pour proposer ses services.
« Mon papa possède une boutique. Pendant les vacances, comme que je n’ai pas les moyens de m’offrir un voyage comme mes autres camarades, j’aide mon papa dans sa boutique. Je prends des cigarettes que je vends dans les maquis et autres lieux de rassemblement. Il y a 200 FCFA qui me reviennent sur chaque paquet de cigarettes que j’arrive à vendre. Je peux vendre par jour 10 paquets et même plus souvent », nous a dit le jeune garçon.

D.I, vendeur ambulant et apprenti mécanicien pendant les vacances

Il ajoute : « J’aide mon papa dans sa boutique du lundi au vendredi. Et le weekend, je suis apprenti dans un garage de voitures. Là-bas, je peux avoir 500 francs par jour. Grâce à tout cet argent que je me fais pendant les vacances, j’arrive à payer des fournitures scolaires. »

« Pendant les vacances, nous aidons notre tante à vendre du charbon et des épis de maïs. Par jour, on peut gagner 500 FCFA, voire plus si le marché est bon. Grâce à cet argent, nous arrivons à payer nos scolarités », nous ont confié A.O et S.O, tous en classe de CM1.

B.S, une élève en classe de 6e, elle écume les lieux fréquentés comme les gares routières, pour écouler son stock de biscuits et de mouchoirs. « Moi je vends du biscuits et des « lotus » à la gare d’une compagnie de transport de la place. Par jour je peux me faire mille francs ou plus. Mes journées s’étendent de 8h à 17h. Je ne suis pas la seule à la maison qui travaille pendant les vacances. J’ai deux frères aussi qui le font. L’un est apprenti maçon et l’autre est cireur de chaussures. Celui qui fait la maçonnerie, le fait avec mes cousins venus passer leurs vacances chez nous », témoigne-t-elle. D’après elle, les bénéfices engendrés par ce petit commerce serviront à l’achat de fournitures scolaires.

T.T, aide à la poissonnerie de son oncle

Elève en classe de 5e dans un lycée situé en province, T.T a l’habitude de "monter" à Ouagadougou pendant les vacances pour aider son oncle dans ses activités. Et à l’en croire, il s’en sort assez-bien. « Pendant les vacances, je viens en ville pour aider mon oncle dans sa poissonnerie. J’arrive à gagner cinq milles francs par jour grâce à la vente du poisson. Mon oncle nous traite très bien et j’adore travailler avec lui. A la fin des vacances je retourne dans mon village aider mes parents à payer mes frais de scolarité », confie-t-il.

Patricia COULIBALY (stagiaire)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 22 août 2021 à 11:02, par Ardu En réponse à : Vacances scolaires au Burkina : Quand les élèves mènent de petits boulots pour assurer leur rentrée

    Les vacances scolaires sont longues. Il n’y a aucune critique à faire que les jeunes travaillent.
    De nombreux jeunes de tous les pays en font au tant. Participer au travail familial n’est pas choquant, au contraire. Les enfants ne devraient pas être concernés au delà de quelques heures par jour.
    Il reste à définir quels travaux sont autorisés et pour quels revenus. La mise en place de droit et de contrôle permettrait de s’y retrouver en évitant les abus, au tant l’exploitation des travailleurs que les ressources non déclarées.

  • Le 23 août 2021 à 11:02, par Cale En réponse à : Vacances scolaires au Burkina : Quand les élèves mènent de petits boulots pour assurer leur rentrée

    Se reposer, ce n’est pas rester couché à la maison ou assis ne rien faire. Le repos est surtout intellectuel, donc le simple fait de changer d’activité favorise le repos de l’esprit. C’est à cela que doivent servir les vacances : permettre aux scolaires de vivre la réalité du pays. De tout temps, on l’a fait. Dans les campagnes surtout ; que fait un enfant de paysan pendant les vacances lorsqu’il ne connait personne en ville chez qui aller passer quelques jours ?
    Il y a des activités incompatibles avec l’âge des élèves. là il faut les en dissuader.Sinon, tout le reste participe de leur apprentissage de la vie.

  • Le 22 février 2023 à 16:58, par Ana María Forero En réponse à : Vacances scolaires au Burkina : Quand les élèves mènent de petits boulots pour assurer leur rentrée

    Je me présente. Je m’appelle Ana María Forero

    Pour vous contextualiser, je suis en train de faire ma mémoire sur la création de matériel didactique dans l’enseignement de FLE ( français comme langue étrangère) sur une perspective interculturelle. Donc, j’ai lu votre article sur : Vacances scolaires au Burkina : Quand les élèves mènent de petits boulots pour assurer leur rentrée.

    je trouve très intéressante l’information pour l’inclure dans mon matériel didactique. Cependant, l’information sera seulement utilisée avec des buts éducatifs et pas commerciaux.

    Je voudrais que vous me donniez la permission de l’utiliser dans le matériel.

    Merci,

    Ana María Forero

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