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Lutte contre la criminalité environnementale : Vers une synergie d’actions entre le Burkina, la Côte d’Ivoire et le Ghana

Publié le jeudi 19 août 2021 à 17h30min

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Lutte contre la criminalité environnementale : Vers une synergie d’actions entre le Burkina, la Côte d’Ivoire et le Ghana

Susciter la mise en réseau et la coopération entre les acteurs engagés dans la lutte contre la criminalité environnementale (LCE) autour et au sein du complexe PoMoCo (PONASI, Parc national de Mole, Parc national de la Comoé). Tel est l’objet de l’atelier qui se tient du 18 au 20 août 2021 à Ouagadougou dans le cadre du projet « Gouvernance régionale des aires protégées en Afrique de l’Ouest », financé par l’Union européenne.

L’Afrique de l’Ouest est devenue un pôle d’exploitation illégale et de transit pour le trafic d’espèces naturelles. Par exemple, entre 2007 et 2014, plus de 17 000 kilos d’ivoire ont été saisis dans les grands ports de la région. En 2010, la vente d’ivoire d’éléphant, de corne de rhinocéros et de parties de tigre en Asie représentait à elle seule quelques 75 millions de dollars soit plus de 42 milliards de francs CFA selon les Nations-Unies.

En vue de lutter efficacement contre la criminalité environnementale, l’Union européenne, en concertation avec la CEDEAO et l’UEMOA, a retenu une action d’appui à la préservation de la biodiversité et des écosystèmes fragiles, à la gouvernance environnementale et au changement climatique en Afrique de l’Ouest. Ainsi, le programme dénommé “PAPBio” (Programme d’appui à la préservation de la biodiversité et des écosystèmes fragiles, à la gouvernance environnementale et au changement climatique en Afrique de l’Ouest) a été adopté à cet effet dans le cadre de la mise en œuvre du Programme indicatif régional (PIR) à l’issue d’échanges menés dans les pays membres.

Docteur Arsène Sanon, coordonnateur du projet représentant le directeur régional de l’UICN

Pour ce faire, un atelier réunissant au nombre de 30, des experts du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire mais aussi du Ghana se tient du 18 au 20 août 2021 à Ouagadougou, dans le cadre du projet « Gouvernance régionale des aires protégées en Afrique de l’Ouest », dont la composante 2 du PAPBio est mise en œuvre par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), financé par l’Union européenne.

Selon Dr Arsène Sanon, coordonnateur du projet et représentant le directeur régional de l’UICN, cet atelier a pour but de promouvoir et de renforcer la coopération régionale en matière de lutte contre la criminalité environnementale. Pour lui, les aires protégées transfrontalières sont victimes de nombreux crimes environnementaux.

Une situation renforcée par le manque de coordination entre les aires protégées et entre Etats, l’absence d’harmonisation des cadres juridiques et l’inexistence d’un cadre juridique contraignant à l’échelle transfrontalière et régionale, la fragilité de la situation sécuritaire dans et autour de certaines aires protégées et la crise sanitaire liée à la survenance de la pandémie du coronavirus.

Pour Dr Arsène Sanon, il s’agira aussi de faciliter les échanges d’expériences, renforcer les capacités techniques et opérationnelles des structures engagées dans la lutte dans la région, d’accompagner les initiatives de conservation des espèces menacées et de familiariser les participants à l’utilisation du système d’information sur la criminalité environnementale.

Les acteurs réunis à Ouagadougou pour lutter efficacement contre la criminalité environnementale

Les résultats attendus de l’atelier

Les résultats attendus du présent atelier sont d’abord, que les acteurs de lutte contre la criminalité environnementale (LCE) autour et au sein du paysage transfrontalier PoMoCo soient mis en réseau. Ensuite, qu’il y ait un partage d’expériences, de connaissances et des difficultés aussi bien sur la LCE que sur les aspects liés à la sécurité des aires protégées. Enfin, que ces acteurs soient formés sur l’utilisation du système d’information régional sur la criminalité environnementale.

Le concept de criminalité environnementale

La criminalité environnementale en Afrique de l’Ouest concerne surtout la pêche illicite ainsi que les exploitations forestières et ressources minières illégales. Le concept de criminalité environnementale ne renvoie pas seulement aux actes d’abattage du bois par exemple, elle comprend aussi tout le processus à savoir la falsification des documents, la corruption, la fraude, le blanchiment… Les dégâts environnementaux causés par ces pratiques criminelles sont nombreux : pollution, destruction des forêts primaires, perturbation des écosystèmes, érosion et épuisement des sols, pertes d’habitats vitaux pour certaines espèces de faune et flore, etc.

Le bois fait également l’objet de trafic en Afrique de l’Ouest. En effet, le trafic de bois précieux et tropicaux fait des ravages à l’instar du “bois rose” au Nigéria, au Ghana, au Bénin ou en Côte d’Ivoire ; le “kevazingo” au Gabon sans oublier le “bois de vène”, le “doussié”, le “caïlcédrat” ou le “rônier” dans divers pays sahéliens.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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