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Burkina Faso : L’Institut supérieur des sciences de la population rend les résultats de son étude sur la planification familiale

Publié le samedi 7 août 2021 à 19h46min

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Burkina Faso : L’Institut supérieur des sciences de la population rend les résultats de son étude sur la planification familiale

L’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP), en collaboration avec le ministère de la Santé et l’ONG Jhpiego, a partagé au cours d’un déjeuner de presse le vendredi 6 août 2021, les résultats de la phase 2 (round 8) du Performance monitoring for action (PMA) à Ouagadougou.

C’est dans le but de contribuer à la réussite des programmes de planification familiale au Burkina Faso que l’Institut supérieur des sciences de la population de l’université Joseph Ki-Zerbo, avec la collaboration de l’Institut Bill and Melinda Gates pour la population et la santé de la reproduction de l’université de Johns Hopkins aux États-Unis, a mis en place depuis 2014 une plateforme de recherches dénommée « Performance monitoring and accountability, PMA 2020 ».

La collecte des données de l’enquête de suivi de la deuxième phase (huitième vague de l’ensemble de la collecte de la plateforme) a eu lieu de décembre 2020 à mars 2021 sur toute l’entendue du territoire national.

Elle a concerné un échantillonnage de 5 695 ménages, dont 6 560 femmes âgées de 15 à 49 ans, 234 sites de prestation de santé et près de 1 000 clientes des services de planification familiale (PF).
Les principaux résultats de l’enquête transversale de la phase 2 du PMA ont révélé que le taux de prévalence contraceptive moderne (TPCm) pour les femmes en union est passé de 28% en février 2020 à 32% en mars 2021.

Ce résultat montre une augmentation sensible du TPCm après une année de fléchissement. Aussi, il montre une atteinte des objectifs du plan national d’accélération de la PF (PNA-PF) 2017-2020 qui avait pour ambition d’atteindre un TPCm de 32% à l’horizon 2020 chez les femmes en union au Burkina Faso, selon les organisateurs.

Ainsi, 14% des utilisatrices de méthodes contractives, selon l’étude, ont eu recours aux méthodes contraceptives modernes à longue durée d’action comme les implants et les dispositifs intra-utérins (DIU). Ce qui explique la quasi-stagnation depuis janvier 2018, selon eux.

Toujours selon l’étude, seulement 45% des utilisatrices actuelles ont affirmé que la décision d’utiliser les contraceptifs a été faite avec le consentement de leurs conjoints. Parmi les femmes qui utilisent une méthode contraceptive moderne sous leur contrôle, 16% ont déclaré que leur conjoint ne savait pas qu’elles utilisaient une méthode de contraception.

La peur de contracter le Covid-19

Pour l’année 2021, l’enquête a révélé une hausse des ruptures de stocks pour les méthodes comme les implants, les pilules et les préservatifs masculins dans les centres de santé publics au cours des trois derniers mois, comparativement à 2020.
Les besoins non satisfaits en planification familiale, eux, sont passés de 32% à 17% entre décembre 2014 et mars 2021, malgré des taux toujours élevés de grossesses non désirées. Plus d’une femme sur quatre (26%) déclare que leur accouchement récent ou grossesse actuelle n’était pas souhaité(e). Parmi elles, 24% auraient préféré qu’il/elle survienne plus tard et 2% ne le/la désiraient pas du tout.

Les résultats de l’enquête nationale sur le Covid-19 ont permis de faire un suivi de l’impact socioéconomique de la pandémie et sur l’accès aux centres de santé chez les femmes âgées de 15 à 49 ans. Elle a permis donc de faire un suivi de l’évolution des indicateurs suite à l’enquête téléphonique sur le Covid-19.

Ainsi, dans les ménages qui ont ressenti une perte partielle ou totale de revenus au cours des 12 derniers mois, près de trois femmes sur quatre ont dit que cette perte avait été récupérée partiellement ou totalement au cours des quatre derniers mois.
Parmi celles qui ont récemment voulu se rendre dans un centre de santé et qui ont rencontré des difficultés pour accéder aux services, la proportion de celles ayant mentionné la peur de contracter la maladie est passée de 47% à 9%. Seulement 2% des femmes ont déclaré avoir arrêté l’utilisation de la contraception à cause des restrictions liées au Covid-19. Ce pourcentage était de 4% pendant l’enquête téléphonique de juin 2020.

Patricia Coulibaly (Stagiaire)
Lefaso.net

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