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Commune rurale de Kouka (Boucle du Mouhoun) : Des populations dans les rues pour dénoncer la mauvaise gestion du foncier

Publié le vendredi 6 août 2021 à 21h00min

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Commune rurale de Kouka (Boucle du Mouhoun) : Des populations dans les rues pour dénoncer la mauvaise gestion du foncier

La gestion du foncier continue de faire des grincements de dents au Burkina Faso. Ce vendredi 6 août 2021, des populations de la commune rurale de Kouka, dans la province des Banwa, région de la Boucle du Mouhoun, ont organisé une marche de protestation contre la mauvaise gestion du maire. A travers cette marche, les manifestants exigent plus de transparence dans la gestion du foncier à Kouka.

Le processus de lotissement spécial engagé par le conseil municipal de Kouka, avec l’accord du gouvernement burkinabè, rencontre des difficultés depuis un certain temps. Des populations ne sont pas contentes de la gestion du foncier opérée par le maire qui, selon elles, ne tient pas compte de l’avis des chefs de village et des chefs de terre. C’est ainsi qu’elles ont battu le pavé, ce vendredi 6 août 2021, pour dénoncer une « gestion macabre » du bourgmestre.

Des habitants de Kouka ont battu le pavé pour exprimer leur mécontentement

« Non à la dictature du maire », « non à la mauvaise gestion de la commune », « non à la gestion clanique », « oui à une gestion vertueuse de la commune », etc., sont autant de slogans scandés par les manifestants au cours de cette marche de protestation. Selon le président du comité d’organisation de la marche, David Sanou, cette manifestation est organisée pour exprimer leur ras-le-bol, leur mécontentement par rapport à la mauvaise gestion de la commune.

« Nous en avons marre de cette dictature absolue. Nous voulons que cessent les lotissements mouta-mouta, sans le consentement des chefs de village et des chefs de terre. C’est une dictature que nous subissons à Kouka et nous sommes dépassés aujourd’hui. C’est pourquoi nous avons voulu exprimer notre indignation à travers cette marche », s’est indigné David Sanou.

Le président du comité d’organisation de la marche, Sibiri David Sanou

A en croire ce dernier, le maire de la commune « abuse » de son autorité pour retirer des terres à leur propriétaires qui ne seraient pas du même parti politique que lui. « Le maire avait dit qu’il allait retirer les terres des personnes qui ne sont pas de son parti et c’est ce qu’il est en train de faire sous le regard de tout le monde. Si tu n’es pas de son parti, tes terres te sont retirées pour le lotissement », a déploré le porte-parole des manifestants, David Sanou.

Les femmes fortement représentées à la marche de protestation contre le maire de Kouka

Il a par ailleurs ajouté que des conseillers municipaux auraient été « insultés et humiliés » pour avoir demandé le procès-verbal sur le budget de la commune. Le document leur a été ainsi refusé. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Romuald Dofini
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 7 août 2021 à 07:25, par HUG En réponse à : Commune rurale de Kouka (Boucle du Mouhoun) : Des populations dans les rues pour dénoncer la mauvaise gestion du foncier

    Le maire est de quel parti politique ? Surement du mpp et si tel est le cas c est vous qui l avez voté. vous etes responsable de ce qui vous arrive.

  • Le 7 août 2021 à 11:44, par SANOU Bala Wenceslas En réponse à : Commune rurale de Kouka (Boucle du Mouhoun) : Des populations dans les rues pour dénoncer la mauvaise gestion du foncier

    Encore la gouvernance du foncier urbain !
    La pomme de discorde la mieux consommée au Faso (comme partout ailleurs en Afrique de l’ouest) est à n’en point douter la gouvernance du foncier. Qu’il s’agisse du foncier urbain ou rural, le mal est le même : une gouvernance peu, voire pas vertueuse.
    Ce qui est porté sur la scène publique concerne tantôt des élus (certains maires), tantôt des agences immobilières, ou des agents de services étatiques (domaines, cadastre)...
    La racine du mal est parfois intra familiale. La terre rurale et urbaine est devenue un bien marché. Sa valeur vénale dépend de sa localisation par rapport aux espaces urbains lotis ou la proximité d’espaces aménagés avec maîtrise d’eau.
    Dans tous les cas, la terre n’est plus sacrée que du bout des lèvres. Dans les lignages qui ont des maîtrises foncières, la compétition entre les frères éclate au décès des pères. En l’absence des patriaches scrupuleux qui ont su maintenir une cohésion, les lignages volent en éclat. La cupidité des descendants se manifeste avec un dénominateur commun : l’exclusion des filles de tout droit foncier. Ceux du genre masculin se font la bagarre sournoisement ou ouvertement pour faire main basse sur des portions d’une ressource qui les unissait comme ménages d’un même lignage.
    Plus le temps passe, moins les descendants ont de la considération pour la notion de bien foncier familial. La stratégie ? Vendre pour devancer les autres ayants-droits. Conséquence : ventes multiples d’un même espace à différentes personnes.
    La cupidité, née au sein des lignages, a rampé pour s’implanter dans les espaces publics de gestion du foncier. Des agents issus de services publics de l’état et/ou des collectivités locales sont aussi devenus champions en matière de magouille autour de la gestion des terres. On vend, et on bouffe et puis il n’y a rien au village ni en ville.
    Quelle structure centrale est chargée de la tutelle administrative des communes ? A ma connaissance, c’est la direction générale des collectivités territoriales (DGCT). Des quel budget dispose-t-elle pour exercer sa mission de contrôle de tutelle ?
    Aujourd’hui, dès qu’on évoque ces questions, la réponse est connue. Il n’y a pas les moyens avec cette situation sécuritaire.
    Mais est-ce qu’en multipliant les frustrations sociales autour de la gouvernance du foncier nous sommes entrain de créer les conditions d’une meilleure sécurité sociale ?

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