Dès la classe de première, Huguo Boss chantait déjà avec un groupe de camarades avec qui ils formèrent en 2015 le groupe ‘‘Last Kings 226’’. Au cours de la même année, ils produisent trois singles « Tu dis Koi ? », « Leçon de vie » et « Déchaîné ».

Mais en 2017, Huguo Boss décide de se lancer dans une carrière solo. Il fait sortir son premier album « Ma vie », qui le révèle au grand public du Burkina et de l’extérieur. Avec « Ma vie », le jeune rappeur conquiert les cœurs des mélomanes. Hugues Kévin Gouba, son nom à l’état civil, se lance en 2020 dans l’entrepreneuriat, forçant l’admiration des jeunes en conciliant la musique et le business.

Lutter contre le chômage

Le rappeur de la jeune génération a plusieurs cordes à son arc. En plus de la musique, Huguo Boss est aussi passionné de communication et de restauration. En 2020, il a donc lancé BSL communication, entreprise spécialisée dans la communication digitale. En 2021, sa fibre entrepreneuriale le pousse à créer une seconde entreprise : BSL restaurant. « Je suis aussi passionné de communication et de restauration. Voilà pourquoi j’ai créé ces entreprises. Je voulais aussi apporter un plus dans ces domaines et contribuer à la création d’emplois pour la jeunesse du Burkina », explique-t-il. C’est aussi dans le souci de répondre à la forte demande d’emplois que ces deux entreprises ont vu le jour.

Huguo Boss lors d’une conférence sur l’entrepreneuriat des jeunes

Ainsi, à travers BSL communication et BSL restaurant, le "rappeur businessman" génère 25 emplois directs et plus de 200 autres indirects. Il dit s’inspirer de l’homme d’affaires Mahamadou Bonkoungou, P-DG du groupe EBOMAF, qui est un modèle pour lui.

Mais il ne faudrait pas croire que pour lui, tout est aisé. Novice du milieu des affaires, il rencontre aussi des difficultés. Entre la gestion de sa carrière musicale et celle de ses entreprises, Huguo Boss avoue que tout n’est pas toujours facile. « On ne peut pas courir derrière deux lièvres », dit un proverbe. Huguo Boss croit en cet adage. D’une part, il y a les difficultés liées à la gestion de son emploi du temps. Parfois, il y a des problèmes de calendrier qui se posent, mais il s’efforce de trouver le juste milieu pour dénouer cette difficulté. « Ce n’est pas facile, mais rien n’est impossible. Il faut savoir faire la part des choses. Il y a des périodes où je me consacre entièrement à la musique et d’autres périodes que je choisis pour me concentrer sur le business », affirme-t-il.

Il regrette également le manque d’accompagnement de l’Etat. « Aujourd’hui, il est compliqué de proposer un produit de qualité lorsqu’on n’a pas de soutiens. L’Etat ne nous accompagne pas lorsque nous créons nos entreprises », déplore-t-il.

Malgré les obstacles, Huguo Boss promet d’autres surprises aux mélomanes burkinabè. Il annonce la sortie prochaine de son deuxième album. Et dans l’optique de toujours créer des emplois pour les jeunes, il s’engage à générer d’autres entreprises dès que les moyens le permettront.

Entrée principale de BSL restaurant

Un espoir du RAP burkinabè

Le Hip-hop a débarqué au pays des hommes intègres à la fin des années 90. Les précurseurs de cette tendance musicale sont Basic Soul, Smockey… À l’instar du groupe Yelen et du groupe Faso Kombat, d’autres gloires ont émergé par la suite avant de stagner pour certains. Cependant, une nouvelle génération de rappeurs se manifeste avec son propre style à elle. Huguo Boss en fait partie.

Présentement, il est probable qu’il soit l’une des valeurs les plus sûres du rap au Burkina. En 2019, il a reçu le trophée de la meilleure collaboration musicale pour son featuring avec MC One de la Côte d’Ivoire. C’était lors de la 8e édition des 12 PCA (12 Personnalités culturelles de l’année), un événement qui récompense les efforts des acteurs culturels au Burkina. Bien avant ce trophée, il avait remporté le prix du meilleur rappeur de la structure événementielle Events. Huguo Boss et d’autres talents du rap burkinabè comme Amzy, Kayayoto, Toska pourront, dans les couloirs de la nouvelle génération, assurer la relève pour le grand bonheur des devanciers comme Basic Soul.

Hugues Kévin Gouba considère sa carrière musicale comme une entreprise, puisque plusieurs paramètres sont pris en compte dans la gestion de sa carrière. « La musique c’est de l’entrepreneuriat lorsque tu es ton propre producteur. Il y a tout un mécanisme autour de l’artiste », explique-t-il. Pour lui, les clés de la réussite se cachent dans « la confiance en soi, la foi, la persévérance et la rigueur dans toutes choses ».

Garder la tête sur ses épaules

Quand on évoque Huguo Boss dans certains milieux, les éloges pleuvent. Ses collaborateurs par exemple estiment que c’est un patron humble et compréhensif. « Toutes les fois que je l’appelle patron, il se plaint. Il me dit de l’appeler par son nom », explique K.M, un employé de BSL restaurant, avant de conclure qu’il ne pouvait pas le faire, parce que même si Huguo Boss est son « jeune frère, un patron reste un patron ».

Il ajoute : « Il y a des choses qu’on a eu à dire sur lui et qui ne sont pas du tout vraies. Moi, je travaille avec lui. Il respecte tout le monde jusqu’au plus petit. Il ne se prend pas la tête parce qu’il est le patron ». Quant à Stéphane Guigma, chargé des relations externes de BSL communication, il invite les jeunes burkinabè à imiter Huguo Boss.

Yidalawala Isaac Ki-Zerbo (Stagiaire)
Lefaso.net