Depuis plus de 30 ans, la Semaine mondiale de l’allaitement maternel (SMAM) est célébrée chaque année autour d’un thème actuel, dans le souci de sensibiliser les populations sur l’importance de l’allaitement et sur ses bienfaits. Pour cette année 2021, le thème retenu est : « Allaitement maternel : une responsabilité partagée ».
Selon le ministre de la Santé, Pr Charlemagne Ouédraogo, qui a prononcé le discours officiel, l’allaitement maternel constitue le plus grand bonheur pour le nourrisson dans les deux premières années de sa vie et surtout pendant les six premiers mois.

Le ministre de la santé et des champions pour la nutrition ont posé pour la postérité

« Lorsque vous allez diversifier l’alimentation du nouveau-né, vous ne devez pas abandonner l’allaitement maternel. Parce qu’il contient l’ensemble des éléments nutritifs qu’il faut pour la croissance de l’enfant. C’est un aliment complet », a-t-il signifié à l’adresse des parents. Au titre des bienfaits, l’allaitement maternel exclusif aide les jeunes enfants pour leur croissance, réduit la prévalence de la malnutrition, le retard de croissance des enfants de moins de 5 ans, selon le ministre.

Partant du constat que cette pratique optimale permet de poser les bases de la survie du nouveau-né, toutes les parties prenantes doivent travailler ensemble pour promouvoir et soutenir l’allaitement. S’inscrivant dans cette dynamique, le gouvernement a adopté le 9 mars dernier un décret portant règlementation de la commercialisation des substituts du lait maternel et des aliments pour nourrisson et jeune enfant.

Des autorités coutumières ont honoré l’invitation

L’amélioration des pratiques d’allaitement pourrait ainsi sauver chaque année la vie de 823 000 enfants de moins de cinq ans et prévenir les risques de cancer de l’ovaire et du sein. Outre cette action, le ministère de la Santé s’investit à travers des activités de sensibilisation dans toutes les régions sanitaires. Tout en reconnaissant le rôle combien important de la vie en communauté, le ministre Ouédraogo a énuméré les besoins des femmes dont les plus importants concernent le soutien du conjoint et de la famille pour pouvoir s’occuper du bébé.
Par ailleurs, il évoque la sous-information sur l’intérêt et le bienfait de l’allaitement pour justifier la réticence de certaines personnes. C’est en cela que le thème de cette année trouve tout son sens.

Le représentant de l’UNICEF à louer les efforts du gouvernement

Des progrès mais beaucoup restent à faire

Du reste, le Burkina peut s’enorgueillir d’avoir pu améliorer le taux d’allaitement exclusif. De 38% en 2012, il est passé à 64% en 2020. Cependant, le ministre de la Santé estime que ce taux est insuffisant. L’ambition du pays étant d’atteindre une couverture de 80% en 2025. Pour relever ce défi, des efforts restent à faire. « Nous ne pourrons atteindre notre objectif que si nous arrivons à convaincre les uns et les autres de l’intérêt que nous avons tous pour le lait maternel. Il est économique. On ne dépense pas de l’argent. Il est naturel. Il contient tous les éléments nutritifs à savoir les protéines, les enzymes, les anticorps pour permettre une bonne croissance de l’enfant », insiste le ministre Ouédraogo, affirmant par ailleurs que donner le lait maternel exclusif à l’enfant permet de réduire le risque de l’obésité chez ce dernier.
Le représentant de la représentante-résidente de l’UNICEF au Burkina a réaffirmé l’engagement des partenaires à accompagner le gouvernement en vue d’améliorer l’état de santé et de nutrition de la population.

La première dame du Faso aux côtés des récipiendaires

Au cours de cette célébration, les 13 champions régionaux pour la nutrition ont été officiellement installés. « Nous allons ensemble avec ces champions régionaux, travailler à une meilleure sensibilisation dans nos régions respectives pour l’allaitement maternel. Et comme le ministre vient de le dire, l’allaitement maternel est une question qui règle en partie la prévalence de la malnutrition. Donc, en tant que champion de nutrition, nous devons travailler à renforcer cette alimentation de l’enfant au lait maternel », a, pour sa part, laissé entendre le Larlé Naba. Des femmes qui se sont illustrées comme des modèles de l’allaitement maternel sont également reparties les bras chargés de présents.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net