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Questions foncières au Burkina : Le réseau des journalistes pour l’habitat et l’urbanisme plaide pour l’adoption de réformes consensuelles

Publié le mardi 27 juillet 2021 à 13h30min

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Questions foncières au Burkina : Le réseau des journalistes pour l’habitat et l’urbanisme plaide pour l’adoption de réformes consensuelles

Le vendredi 23 juillet 2021, le réseau des journalistes pour l’habitat et l’urbanisme a interpellé le gouvernement sur les questions de l’urbanisme et de l’habitat au Burkina Faso au cours d’une conférence de presse à Ouagadougou.

C’était la première sortie officielle de ce réseau de journalistes créé pour promouvoir la politique d’un habitat décent pour tous et une meilleure urbanisation de nos villes. Le réseau a fait une genèse des tensions entre l’Etat, les propriétaires terriens et les promoteurs immobiliers.

Il a d’abord rappelé que le 4 février 2021, le Premier ministre burkinabè a annoncé de grandes réformes en matière foncière devant la représentation nationale. Et dès le 9 février 2021, une circulaire du ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Ville suspendait temporairement le traitement des dossiers de promotion immobilière.

Du 31 mai au 5 juin 2021, les acteurs du domaine foncier étaient réunis en atelier pour l’élaboration d’un avant-projet de loi (la loi 057-2008) qui confie désormais la gestion de la terre à l’État. Au regard des motifs qui sous-tendent la reforme et après avoir pris connaissance du contenu de l’avant-projet de loi, des promoteurs immobiliers et des propriétaires terriens ont multiplié les sorties pour dénoncer et rejeter les réformes envisagées par le ministère de l’Habitat.

Les hommes et femmes de médias attentifs

À l’issue de l’atelier d’élaboration de l’avant-projet de loi, le ministère de l’Habitat a organisé le 15 juillet 2021 un autre atelier de validation du projet de loi portant promotion immobilière. Cette rencontre a été aussi boycottée par les organisations de promoteurs immobiliers. Pour eux, l’administration devrait prendre le temps pour procéder à la relecture des textes et ne pas le faire dans la précipitation, pour éviter les incohérences.

De leur côté également, les propriétaires terriens de Pabré, de Saaba et de Komsilga ont effectué des sorties médiatiques. Selon eux, le gouvernement veut leur retirer la propriété des terres. « Ces derniers veulent clairement que les choses restent en l’état, puisque la loi 034 de 2012 est claire sur le droit des propriétaires terriens à disposer librement de leurs terres. Tandis que la loi 057-2008 en relecture ou en cours d’adoption confie la gestion de la terre à l’État », précise le réseau.

Pour Mathieu Dalou, président du réseau des journalistes pour l’habitat et l’urbanisme, « il est de la responsabilité du gouvernement d’organiser de larges concertations avec les différents acteurs pour permettre l’adoption de réformes consensuelles ». D’après lui, l’exécutif devrait entreprendre des démarches pour « rencontrer l’association des promoteurs immobiliers pour aplanir les divergences ».

Selon Dalou Mathieu Da, le ministère de l’Habitat doit « aller vite et bien, dans l’intérêt supérieur des populations »

Lors de cette première sortie officielle, le réseau a aussi déploré une longue perte de temps. Il a ainsi invité le ministère de l’Habitat à « aller vite et bien pour l’intérêt supérieur des populations ».

Quant aux promoteurs immobiliers et propriétaires terriens, le réseau les exhorte à la sincérité et au dialogue. « Ils doivent surtout privilégier le dialogue pour éviter que l’on se retrouve face à un blocus », recommande-t-il.

Au Burkina Faso, le problème du foncier est qualifié de bombe à retardement, constate le réseau des journalistes pour l’habitat et l’urbanisme. « Évitons que cette bombe explose », conseille le secrétaire général de l’association, Michel Tougouri.

Yidalawala Isaac Ki-Zerbo (Stagiaire)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 27 juillet 2021 à 18:52, par Meimei En réponse à : Questions foncières au Burkina : Le réseau des journalistes pour l’habitat et l’urbanisme plaide pour l’adoption de réformes consensuelles

    Cette bombe doit être desamorcée dès maintenant et j’espère que l’etat ne tardera plus. Dans la plupart des pays, c’est l’état qui fait la planification de l’exploitation des terres. Ces derniers années, c est l anarchie qui a dominé avec ces multiples promoteurs dont l’activité n’est pas loin d’escroquerie vue la rentabilité dans ce secteur. L’agrandissante de nos villes doit etre géré de manière reflechie et intelligence.

  • Le 28 juillet 2021 à 09:31, par leuk En réponse à : Questions foncières au Burkina : Le réseau des journalistes pour l’habitat et l’urbanisme plaide pour l’adoption de réformes consensuelles

    Le problème foncier ne doit être pris à la légère et le cas de Tabou en 1999-2000 en Cote d’Ivoire entre les Krumen et les lobi est illustratif. Une guerre civile s’en suivi à l’issue de restriction en politique du ET ou du OU pour se présenter comme candidat aux élections.Au Rwanda le génocide est sous fond d’un conflit foncier.Les exemple sont pléthoriques qui démontrent que ce problème foncier doit être pris avec tout son sérieux afin de désamorcer cette bombe.Merci aux journalistes qui alertent et maintenez toujours ce feu rouge allumé pour le bien de toute la nation. Une concertation à tous les niveaux est obligatoire pour éviter des choix porteurs de crise.

  • Le 29 juillet 2021 à 17:44, par Meimei En réponse à : Questions foncières au Burkina : Le réseau des journalistes pour l’habitat et l’urbanisme plaide pour l’adoption de réformes consensuelles

    Le contexte du Burkina est tout autre et est loin d’être ethnique.
    Même dans les pays où l’État gère la terre, il y a des propriétaires terriens qui peuvent céder leur droit sur leur propriété.
    Mais certains usages comme l’urbanisme de la terre doivent être contrôlés par l’État.
    Ce n’est pas parce qu’un villageois trouve rentable de vendre sa terre à un promoteur qui à son tour trouve très rentable de morceler en parcelles que l’État doit fermer les yeux et laisser tout le pays entier être morcelé en parcelles d’habitation sans une planification sérieuse.

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