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Burkina Faso : Des acteurs judiciaires formés en clarification des valeurs et les Droits de la santé sexuelle et de la reproduction

Publié le dimanche 18 juillet 2021 à 22h30min

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Burkina Faso : Des acteurs judiciaires formés en clarification des valeurs et les Droits de la santé sexuelle et de la reproduction

Les rideaux sont tombés ce vendredi 16 juillet 2021 à Ouagadougou, sur la formation de 15 acteurs judiciaires sur le thème « La clarification des valeurs et les Droits de la santé sexuelle et de la reproduction ». Cette formation de trois jours était organisée par l’Association des femmes juristes du Burkina Faso (AFJ/BF), dans le cadre du projet « Contribuer à l’effectivité des droits des femmes et des jeunes filles au Burkina Faso »

Selon l’Association des femmes juristes du Burkina Faso, « les violences basées sur le genre et spécifiquement la problématique de la santé sexuelle et de la reproduction méritent d’être mises en évidence, mieux cernées » afin de proposer des actions efficaces pour réduire le phénomène au Burkina Faso .

En effet, la thématique de la santé sexuelle et de la reproduction reste très taboue au Burkina Faso. Elle fait l’objet de beaucoup de préjugés et de construits sociaux. La femme et la jeune fille font face à de nombreuses difficultés liées au contexte socio-culturel et économique qui entravent la pleine jouissance des droits et instruments juridiques nationaux et internationaux telle la loi 061/2015/CNT portant prévention, répression et réparation des violences à l’égard des femmes et des filles et la prise en charge des victimes.

Durant 72heures, 15 acteurs judiciaires -dont 10 magistrats et 05 avocats-, ont vu leurs compétences améliorées afin d’assurer une meilleure prise en charge des victimes de violence en matière de droits à la santé sexuelle et de la reproduction. A travers des débats et des exercices pratiques, ils ont analysé les causes, les conséquences et les solutions de la stigmatisation faite aux personnes face aux cas d’avortement et formulé des recommandations en vue de faciliter l’application effective des textes de la sur la santé de la reproduction en vigueur. « Nous avons appris que la question de la santé sexuelle et reproductive est une question centrale qui intéresse la communauté des nations au plan international, régional et national à prendre des actions allant dans le sens de la promotion de ces droits », confie Emma Adélaïde Paré/Ki, magistrate, chargée d’études au ministère de la Justice des Droits Humains et de la Promotion du Civisme.

Cette formation a également permis de rappeler aux acteurs judiciaires, les différents textes nationaux et internationaux en matière des Droits de la santé sexuelle et reproductive (DSSR) et de renforcer leurs connaissances à la non stigmatisation par la clarification des valeurs. « Cette formation nous permettra d’aborder facilement des sujets en rapport avec le droit de la santé sexuelle et reproductive », estime Abdoul Gafarou Nacro, substitut du Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso.

Une vue d’ensemble des participants à la formation

L’avortement, un sujet qui divise

Le sujet de l’avortement divise encore la population burkinabè. Le milieu religieux et certaines croyances culturelles s’y opposent fortement. Pour eux, quelles que soient les raisons, il constitue un crime. Le droit burkinabè l’interdit également. Cependant, en cas de viol, d’inceste, de malformation du fœtus ou de la mise en danger de la vie de la mère, l’avortement est autorisé dans les conditions légales.

En tout état de cause, les femmes ont des difficultés d’accès à l’avortement.
La clarification des valeurs est donc une nécessité. C’est dans ce sens que l’AFJ/BF organise des formations de sensibilisation au profit des acteurs concernés dont le ministère de l’Action sociale, les députés, les acteurs judiciaires et les populations du Burkina pour la promotion d’un changement de perception sur la thématique de la santé sexuelle et de la reproduction car elle fait l’objet de beaucoup de préjugés et de construits sociaux.

Les acteurs judiciaires attentifs lors de la formation

Ces formations entrent dans le cadre du projet « Contribuer à l’effectivité des droits des femmes et des jeunes filles au Burkina Faso », soutenu par la ‘‘Fondation pour une société juste’’. Elles visent une meilleure promotion des droits des femmes.

À l’issue de la formation, plusieurs recommandations ont été faites. Il s’agit d’initier la même formation au profit des officier de police judiciaire (OPJ) et agents de santé qui sont les premiers à recevoir les cas de violences et d’agressions, de sensibiliser les cadres de banque et les intellectuels sur les droit de la santé sexuelle et de la reproduction (DSSR) et les droits des femmes, de mener une étude sociologique sur les causes des agressions sexuelles, de former d’autres praticiens du droit sur le même thème et les OPJ à mieux accueillir, écouter, accompagner et orienter les victimes.

Yidalawala Isaac Ki-Zerbo
(Stagiaire)
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