LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Coopération transfrontalière : « Les frontières ne doivent plus être un obstacle pour les populations, pour leur mouvement, pour leur vie », estime le ministre Clément Sawadogo

Publié le dimanche 18 juillet 2021 à 18h30min

PARTAGER :                          
Coopération transfrontalière : « Les frontières ne doivent plus être un obstacle pour les populations, pour leur mouvement, pour leur vie », estime le ministre Clément Sawadogo

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a organisé, vendredi, 16 juillet 2021 à Ouagadougou, un atelier de validation de deux études sur « la perception de la sécurité et de la gestion des frontières par les communautés frontalières des régions de l’Est, du Centre-Est et du Sud-Ouest du Burkina Faso » et sur « les dynamiques de coopération transfrontalière dans les régions de l’Est, du Centre-Est et du Sud-Ouest du Burkina Faso avec les espaces frontaliers des pays voisins ».

Ces études, qui entrent dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Renforcer la sécurité des frontières au Burkina Faso », ont été menées en collaboration avec le gouvernement du Burkina et avec l’appui financier de l’Allemagne. L’atelier, qui a réuni, outre le Burkina, le Togo, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, visait à approfondir lesdites études et à, ainsi, valider le contenu des rapports. Il devra également permettre de dégager les principales problématiques frontalières et transfrontalières ; d’identifier les besoins de sensibilisation nécessaires devant permettre de contribuer à juguler ces problématiques en vue de contribuer au raffermissement de la sécurité, de la paix et de la cohésion sociale dans les espaces frontaliers.

Vue partielle des participants

Selon la chef de mission de l’OIM Burkina Faso, Aïssatou Guissé Kaspar, et sous réserve de leur validation par les participants, les études révèlent que les vols du bétail représentent 35,12% des problèmes sécuritaires rencontrées par les populations sondées, suivis des attaques de bandits armés qui représentent 30, 12% des préoccupations. Les trafics de tout genre et les incursions de groupes armés terroristes représentent respectivement 16,99% et 6,5% des soucis de ces populations.

Il ressort du rapport que 75,2% des personnes sondées dans les localités concernées disent connaître les groupes armés auteurs des attaques. Concernant les raisons d’adhésion aux groupes armés terroristes, 29, 83% des personnes sondées soulèvent des raisons liées à la pauvreté ; 22, 48% évoquent des raisons liées au manque d’occupation ; 12, 42% pointent des motifs liés à l’idéologie ; 12 % indiquent des raisons liées à la colère et aux frustrations tandis que 9, 67% évoquent des raisons liées aux motivations ethniques.

Le chef de mission de l’OIM Burkina, Aïssatou Guissé Kaspar.

Comme mécanismes de prévention des menaces, 34, 99% des personnes sondées proposent de sensibiliser les jeunes ; 28, 57% proposent de collaborer et coopérer avec les Forces de défense et de sécurité ainsi que les autorités administratives et les élus locaux. 18, 56% suggèrent de proposer des activités économiques aux jeunes.

A en croire Aïssatou Guissé Kaspar, cet atelier servira aussi de cadre d’échanges sur l’organisation de futurs ateliers sous-régionaux consacrés à la mise en œuvre de l’initiative d’Accra, essentiellement en ses aspects relatifs au partage d’informations sécuritaires entre pays et de bonnes pratiques dans le cadre de la prévention et de la lutte contre l’extrémisme.

Les vols du bétail et les attaques de bandits armés, de réelles angoisses !

« Souvent, on a une idée d’une situation, une perception, mais quand on va au fond des choses, on se rend compte que les problématiques doivent être autres », relativise la chef de mission de l’OIM, Aïssatou Guissé Kaspar, justifiant la pertinence de l’atelier.

Elle relève également que depuis le début de la crise sécuritaire et humanitaire, l’OIM soutient les efforts du gouvernement burkinabè par la mise en œuvre de plusieurs projets.

Le projet a donc pour principal objectif de renforcer la sécurité, la stabilité et la cohésion sociale de quatre régions frontalières du Burkina avec la Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, en réduisant l’augmentation de la violence par des activités devant concourir au raffermissement de la confiance entre les acteurs et au renforcement de la co-production de la sécurité.

Le ministre d’État, Pegwendé Clément Sawadogo

Plus précisément, il renforcera les capacités opérationnelles et techniques de la police des frontières et améliorera l’engagement des communautés transfrontalières à sécuriser leurs frontières. Débuté en septembre 2020 pour une durée de deux ans, plusieurs activités ont été réalisées dans ce cadre, dont ces deux études, « la perception de la sécurité et de la gestion des frontières par les communautés frontalières des régions de l’Est, du Centre-Est et du Sud-Ouest du Burkina Faso » et « les dynamiques de coopération transfrontalière dans les régions de l’Est, du Centre-Est et du Sud-Ouest du Burkina Faso avec les espaces frontaliers des pays voisins », menées dans treize communes frontalières des régions du Centre-Est, de l’Est et du Sud-Ouest.

En plus de ces études, des activités phares entrant dans le cadre du renforcement de la sécurité aux frontières et de la coopération transfrontalière sont prévues par le projet, dont la construction de trois postes de police frontaliers à Galgouli, frontière avec la Côte d’Ivoire, à Nadiagou, frontière avec le Bénin, à Sangabouli, frontière avec le Ghana et la réhabilitation du poste frontalier juxtaposé de Cinkansé.

Tous ces postes seront ensuite équipés du Système d’information et d’analyse des données sur la migration (MIDAS), développé par l’OIM. Aux postes frontaliers concernés, le projet prévoit un dispositif de forage d’eau ainsi que la réhabilitation d’infrastructures sociales et sanitaires. « Durant la période du projet, des sessions de sensibilisation des populations frontalières, des sessions de formation sur la gestion intégrée des frontières ainsi que seize rencontres transfrontalières entre les responsables administratifs et élus locaux frontaliers des cinq voisins seront organisées », projette la chef de mission de l’OIM, Aïssatou Guissé Kaspar.

Selon le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Pengwendé Clément Sawadogo, qui a présidé l’ouverture des travaux, la sécurité aux frontières est très importante pour les pays, en particulier pour le Burkina, qui connaît de nombreux défis sécuritaires ces dernières années. Sur plusieurs fronts, confie-t-il, l’OIM a été avec le gouvernement directement sur le terrain, notamment par l’appui au niveau des postes de police frontaliers, en dotant d’équipements performants qui permettent de suivre le mouvement des populations au niveau des frontières.

« Les frontières ne doivent plus être un obstacle pour les populations, pour leur mouvement, pour leur vie. Les frontières ne doivent pas amener des difficultés dans la vie des citoyens. La frontière, au contraire, doit être une passerelle, un pont, un trait d’union qui permet aux populations de bénéficier des avantages mutuels dans les échanges entre deux pays qui sont voisins. Donc, il faut inverser ce paradigme et faire en sorte que de plus en plus on soit vraiment à l’aise quand on vit dans une zone frontalière et non le contraire », estime le ministre d’Etat, Pengwendé Clément Sawadogo.

Ces études vont donc permettre d’identifier les priorités du gouvernement et les besoins des communautés aux frontières pour donner une réponse à ces attentes.

O.L
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Plongez dans l’univers infini de Space Fortuna Casino