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Alimentation : Les fast-foods, l’autre alternative des Ouagalais

Publié le dimanche 11 juillet 2021 à 22h25min

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Alimentation : Les fast-foods, l’autre alternative des Ouagalais

La restauration rapide - communément appelée fast-food - est un secteur en pleine éclosion à Ouagadougou. Il propose à la clientèle, entre autres, des sandwiches préparés à la commande, constitués de produits censés être frais à moindre coût.

Avoir facilement de quoi manger dans la journée ou la soirée devient de plus en plus aisée grâce à l’expansion des fast-foods qui proposent un menu varié qui ravit les palais des Ouagalais. Le nombre de personnes qui s’adonnent à cette occupation a considérablement augmenté dans la cité. Victor Kaboré a commencé très tôt à s’intéresser à la restauration. Tout, dès son enfance, le prédestinait à se retrouver un jour au milieu des casseroles. Convaincu que sa vocation se trouvait dans ce métier, il se fait former avant de mettre ses compétences au service d’un restaurant de la place.

La vente de fast-food est une activité lucrative, selon Victor Kaboré

Plus tard, il se met à son propre compte en ouvrant un fast-food dénommé « Vicky Fast-food et pizzeria ». Logé au cœur du quartier Tampouy, à Ouagadougou, son point de vente ne désemplit pas. Quoique très discret, M. Kaboré est aujourd’hui un spécialiste dans le domaine. Hormis les pains "chawarma" qu’il achète chez un fournisseur libanais, il propose à la clientèle une variété de pains faits maison.
Une chose qui n’est pas souvent facile dans ce domaine, c’est la disponibilité des fromages dans les supermarchés mais aussi des œufs, affirme-t-il.

L’autre couac, c’est le manque de courtoisie de certains clients, et notre cuisinier évoque ce point avec regret : « Il y a des clients qui ne connaissent pas la valeur d’un cuisinier. Ils disent être venus avec leur argent pour payer leur repas. Le reste ce n’est plus leur problème. Même dans certains restaurants où j’ai eu à travailler, ce type de mésaventure ne manquait pas ».

Rude concurrence

Malgré tout, M. Kaboré ne baisse pas les bras car pour lui, la cuisine est tout d’abord une question d’amour. « J’aime ce que je fais », clame-t-il, d’autant plus que son métier lui permet de vivre…Il lui arrive parfois d’engranger entre 100 000 et 150 000 F CFA par jour, confie-t-il. Et encore plus les week-ends. Mais comme dans la plupart des activités commerciales, il se heurte à une rude concurrence. Mais Victor Kaboré se dit confiant, lui qui a à son compte neuf employés permanents. Pour ses connaissances, c’est un modèle de rigueur dans la gestion.

De son côté, Lanikon Drabo, gérant du fast-food chez Taltalfo, déplore l’affluence de la clientèle qui, de son avis, devient de plus en rare. « A chaque ruelle du quartier de Tampouy, on trouve des points de vente », constate-t-il dépité. A l’en croire, cette situation impacte négativement son marché. Mais, affirme-t-il, il met tout en œuvre pour appâter le client. « Il nous arrive de faire des recettes entre 15 000 F CFA et 40 000 F CFA par jour », confie-t-il. Preuve que, malgré tout, le secteur de la restauration rapide prospère.

Le métier comporte des risques, rappelle Lanikon Drabo

Devant ses fourneaux de 17 heures à 3 heures du matin, M. Drabo est parfois confronté à l’insécurité. Mais cela ne l’empêche pas de s’adonner à son travail avec enthousiasme. Le gérant de fast-food dit gagner sa vie à travers cette activité. « Grâce au salaire que je perçois à la fin du mois, j’arrive à subvenir à mes besoins et à contribuer aux dépenses de ma famille », ajoute-t-il.

Assis sur une chaise, vêtu d’un pantalon jean assorti d’un tee-shirt blanc, Prince Alassane Nabi, étudiant en 1re année en administration des affaires dans une école supérieure de la place, est l’un des fidèles clients de M. Drabo. Son attachement pour le fast-food s’explique d’après lui par le fait qu’il manque de temps pour faire la cuisine. « Je rentre à la maison pratiquement dans la soirée tous les jours. Avec la fatigue et les cours à réviser, je n’ai pas le temps pour faire la cuisine. Être célibataire et vivre loin des parents s’avère difficile », explique l’étudiant. Ce qui l’attire ici : la qualité du menu proposé dans une atmosphère conviviale, l’hygiène et le gérant accueillant. Un autre client, Yannick Ouédraogo, lui, confie avoir connu le lieu par l’intermédiaire d’un ami. Depuis lors, il compte parmi « les abonnés ».

Allier les études à la cuisine n’est pas facile, a dit l’étudiant en administration des affaires

Creuser sa tombe avec sa bouche

La consommation régulière des repas servis dans les fast-foods ne joue-t-elle pas sur la santé ? Affirmatif ! Répond Yasmine Sandrine Ouédraogo/Zerbo, diététicienne-nutritionniste d’Etat, spécialiste de la prise en charge nutritionnelle des maladies chroniques. « Les mauvaises habitudes alimentaires nuisent à la santé, parce que les repas servis dans les fast-foods sont riches en sucre, en sel, en gras saturées, peu rassasiants, hyperglycémiant, et vides en calories », précise-t-elle.

Cette alimentation, appauvrie en aliments vitaux tels que les enzymes riches en sucres et en mauvaises graisses, favorise l’apparition de maladies cardiovasculaires, conduit à une prise de poids pouvant aller jusqu’à l’obésité, augmente les risques d’affection cardiaque, de diabètes et de cancer, selon Mme Ouédraogo. Des repas trop riches mettent également le foie à rude épreuve.

Les fast-foods sont dangereux pour la santé, prévient Mme Ouédraogo

Afin d’éviter de creuser notre « tombe avec notre bouche », la diététicienne a prodigué des conseils pour une vie saine. Parmi tant d’autres, elle recommande de pratiquer une activité physique au moins deux fois par semaine ; boire de l’eau en quantité suffisante (au moins 2 litres par jour) ; consommer des aliments riches en antioxydants comme les fruits et les légumes de saison. Il faut également éviter autant que faire se peut de manger dehors, réduire la consommation du sucre, sel, gras, alcool mais aussi et surtout éviter les repas servis dans les fast-foods et les aliments en conserves.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 11 juillet 2021 à 16:22, par Paul En réponse à : Alimentation : Les fast-foods, l’autre alternative des Ouagalais

    Le développement de la mal bouffe est, malheureusement, un secteur en plein développement. Il suffit de circuler dans Ouaga pour voir beaucoup d’enfants obèses, des jeunes femmes et jeunes hommes obèses. Ce phénomène est récent. Jusqu’au début des années 2000, il n’ y avait pratiquement pas de jeunes obèses. La mal bouffe y ait pour quelque chose, et, aggravée par les jeux vidéos sur internet avec nos portables...

  • Le 11 juillet 2021 à 18:08, par Nabiiga En réponse à : Alimentation : Les fast-foods, l’autre alternative des Ouagalais

    Surtout pas au Burkina. Fast-food, la mal bouffe est cancérogène, source de tous les maux en occident à commencer par l’obésité. Nous sommes mille fois mieux en mangeant ce que nous mangions avant. Il n’y a pas longtemps, lorsqu’on parlait du cancer, c’était comme si on parlait d’une maladie extraterrestre car rare fut-il à cette époque de la Haute Volta. Aujourd’hui le cancer est monnaie courante dans nos hôpitaux qui, eux, sont très mal équipés pour gérer la vague incessante des patient atteint d’un tel ou tel cancer. Non, non et non, que les Ouagalais se méfient. On est train de vous habitué à une source de maladie redoutable.
    Un tôt avec bito et poisson fumé
    Un tôt avec vouaga
    Du riz gras avec moins d’huile
    Du riz pèlega avec sauce arachide
    Des légumes etc.
    Il y a va votre santé.

    Fast food avec une boisson sucrée ou avec de la bière trois fois dans la semaine, et dans un mois l’estomac commence à ballonner et c’est déjà la diabète qui s’annonce. On n’abstient pas et c’est une maladie cardiaque qui s’installe permanemment. Voilà pourquoi en occident ils souffrent de tant de maladie cardiaque.

    Méfiez-vous, Méfiez-vous, mangez local, mangez ce que nos ancêtres ont mangé et on vivra sans des maladies dont on est équipé pour guérir.
    Fast-food est un danger redoutable à la santé nationale. Méfiez-vous s’il vous plait.

  • Le 11 juillet 2021 à 22:27, par Kouda En réponse à : Alimentation : Les fast-foods, l’autre alternative des Ouagalais

    Nabiiga,
    combien de jeunes femmes savent préparer tous ces mets que vous avez cités ? Elles préfèrent toutes le poulet braisé (ou flambé ou à l’ail) accompagné de fritures. Quand beaucoup de jeunes femmes c’est plein d’huile, de sel et d’arômes, donc nuisible à la santé. Les grandes femmes d’aujourd’hui n’ont pas le temps pour prendre soin de leur foyer et de leur famille. Elles préfèrent de loin les réseaux sociaux et les télénovelas.

  • Le 12 juillet 2021 à 09:16, par tao-tao En réponse à : Alimentation : Les fast-foods, l’autre alternative des Ouagalais

    Sans vouloir vous contredire, mais il faut reconnaitre que la société difficile dans laquelle nous vivons désormais nous oblige à MANGER DEHORS.
    Les hommes et les femmes travaillent tous, à la fin de la journée tout le monde est fatiguée, et on ne peut pas forcement se préparer quelque chose pour manger. Même pour les familles qui ont des membres disponibles à la maison, avec leur petit revenu, il est souvent plus simple et moins cher de manger au dehors que mettre une marmite au feu.
    Oui les fast Food sont mauvais pour la santé, mais sachez aussi que nos vendeuses de nourritures : Benga cuit avec quoi je ne sais, tout sauf de la potasse, sauces avec trop de Maggi, on dispose de tous les modèles en ce moment ; des poissons et viandes avariés, de la poussière dans nos plats, des sucres non lucides dans nos jus de Bissap, les restaurateurs recherchant le gain facile et plus de 100% de profit nous mettent aussi à risque.
    savez-vous qu’il y a des famille qui ne cuisine qu’avec de Maggi et de l’eau ? Qu’elle ne mange que du pain avec beurre ou avec eau sucré ? Que celle qui ont les moyens abusent des œufs, marinades, margarines, des chocolats même à la maison ? savez-vous que nous mamans sommes critiqués quand nous refusons une boisson sucré à nos enfants lors des cérémonies publiques ? Le fast Food est un petit soucis pour nous, notre réalité est déjà encrée dans notre quotidien, et bien-sure la situation ne quittera pas de sitôt si tout le monde ne change pas sa vision : offrir des repas dans son restaurant comme si c’était pour son seul fils qu’on cuisinait ; choisir ses repas et accepter dépenser pour bien manger car bien manger c’est déjà garantir sa santé. Qu’Allah viennent en aide au Burkina Faso.

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