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La Régénération Naturelle Assistée (RNA) des exploitations agricoles : des acteurs partagent leurs expériences à Ouagadougou

Publié le jeudi 8 juillet 2021 à 22h51min

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La Régénération Naturelle Assistée (RNA) des exploitations agricoles : des acteurs partagent leurs expériences à Ouagadougou

Des acteurs de la promotion de la technique de la Régénération Naturelle Assistée (RNA) des exploitations agricoles de 8 pays d’Afrique ont partagé leurs expériences dans ce domaine du mardi 08 au vendredi 11 juin 2021 à Ouagadougou. C’était au cours d’un « Atelier international de formation collaborative en technique de Régénération Naturelle Assistée (RNA) des exploitations agricoles en Afrique ». Une initiative de l’Association NATUDEV en partenariat avec les associations SOSEB et ICAF avec l’appui PMF/FEM et du PNUD.

C’est au total des producteurs pratiquants de la RNA, des ONG spécialisées et de promotion de la RNA, des bureaux d’étude, des experts et des entreprises de huit (8) pays d’Afrique francophone qui ont pris part au rendez-vous du donné et du recevoir de Ouagadougou sur la RNA. C’est l’ « Atelier international de formation collaborative en technique de la Régénération Naturelle Assistée (RNA) des exploitations agricoles en Afrique ».

Organisé du 08 au 11 juin 2021 par l’Association Nature et Développement (NATUDEV), en partenariat avec les associations SOS Energie au Burkina Faso (SOSEB) et Initiatives Climat en Afrique Francophone (ICAF) avec l’appui technique et financier du Programme de Micro-financement du Fonds pour l’Environnement Mondial (PMF/FEM) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Il s’agit du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Niger, du Sénégal, du Tchad, du Togo et du Burkina Faso.

Le principe de la Régénération Naturelle Assistée (RNA) consiste, selon le Président de NATUDEV, Alexis Kaboré, « à identifier, à matérialiser et à protéger les jeunes sauvageons pour la régénération naturelle des parcs ou des formations naturelles. C’est une technique d’agroforesterie qui permet de protéger et gérer les repousses naturelles que produisent les souches d’arbres et arbustes dans les champs. La densité d’arbres recherchée varie entre 25 et 400 pieds à l’hectare selon l’écosystème et les objectifs poursuivis. Des ensemencements par semis directs peuvent également être opérés pour permettre d’enrichir la biodiversité de l’exploitation agricole ».

Des apprentissages réciproques pour de meilleurs taux de réussite sur le terrain !

Cette formation en RNA, indique Monsieur Kaboré, a pour objet « de contribuer à la lutte contre la déforestation et le changement climatique par la consolidation et la mise à l’échelle de bonnes pratiques dans le cadre d’échanges d’expériences Sud-Sud ». A l’en croire, il vise entre autres, à permettre des apprentissages réciproques en vue d’accroître les taux de réussite des expériences de RNA en Afrique et à faire émerger un réseau de partage d’informations et d’idées entre les acteurs du domaine.

A cet effet, la session a consisté en d’abord des communications sur les aspects novateurs et porteurs que chaque participant a expérimentés dans son pays. Acteurs d’appui et producteurs ont, à la phase des échanges, fait des observations et des suggestions. Ils ont, en plus, effectué une visite terrain pour découvrir l’expérience de RNA développée par des agriculteurs qu’accompagne NATUDEV dans la province du Nahouri au Sud Burkina.

La visite des champs et les échanges avec les producteurs ont porté sur les avantages de la RNA, les difficultés qu’ils rencontrent, les choix des espèces, les vertus des espèces qu’ils ont choisies d’entretenir, etc. Les visiteurs ont, par ailleurs, fait des observations, poser des inquiétudes et prodiguer des conseils. La question de la prévention des conflits éleveurs-agriculteurs a été particulièrement posée. Les producteurs ont affiché une assurance à ce sujet, au regard de leur expérience.

Des résolutions et des recommandations pour la vulgarisation d’une technique d’avenir

Les quatre jours d’atelier ont permis aux participants de prendre plusieurs résolutions et des recommandations dont nous avons obtenu une copie. Au titre des résolutions, les participants se sont engagés à :
- prendre en compte la différence des zones climatiques dans le choix des espèces végétales à préserver dans le cadre de la RNA ;
- impliquer davantage les femmes ;

- mettre en place un réseau sous régional des acteurs de la RNA avec pour mission de faire en sorte que les échanges soient maintenus ;
- toujours partager et diffuser les techniques et expériences apprises ;
- travailler à harmoniser la compréhension de la notion de RNA en faisant ressortir l’évolution de la technique dans les différents pays au fil des années et élaborer une fiche technique ;

- impliquer davantage les pouvoirs publics en charge de l’agriculture, de l’environnement et de l’élevage dans les activités concernant la RNA ;
- entreprendre un plaidoyer pour la prise en compte de la RNA dans les politiques publiques et les législations au vu de son importance économique, écologique et social ;
- considérer la RNA comme un savoir local, endogène amélioré ;
- prévoir systématiquement l’évaluation scientifique de la RNA.

Des recommandations aux Etats, aux PTF et aux ONG.

Au titre des recommandations, les participants recommandent aux Etats :
- la création d’un cadre juridique favorable à la pratique de la RNA et un appui institutionnel et financier aux acteurs ;

- la clarification du statut des espèces végétales dans les textes juridiques ;
- le renforcement des capacités des agents des ministères de l’agriculture et de l’environnement sur les essences naturelles fertilitaires ;
- la mise en place d’un cadre de concertation entre les autorités locales, les agriculteurs et les éleveurs notamment tels que des comités villageois ou communaux de veille dans le cadre de la RNA dans les zones où il en existe.
Aux Partenaires techniques et financiers, les participants recommandent l’accompagnement des initiatives de vulgarisation de la RNA compte tenu de son impact sur le changement climatique.

Quant à Initiatives Climat en Afrique Francophone (ICAF) et aux ONGs locales, les participants recommandent la production d’un module des pratiques de la RNA pour les producteurs en langue locale utilisable sur téléphone Android ; la création et animation d’un bulletin « RNA et Résilience climat en Afrique francophone » pour le partage des connaissances et la visibilité des expériences pertinentes par ICAF ; la réalisation d’un tutorat sur les techniques de la RNA ; l’institution du prix « Meilleur Acteur RNA » au niveau national et coopération Sud – sud ; et réalisation de sensibilisation sur la RNA à travers des caravanes, des camps pour les jeunes et les radios rurales pour toute la communauté.

Service de Communication NATUDEV

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