Le Burkina Faso fait aujourd’hui partie des pays sahéliens les plus touchés par l’hydre terroriste. A cela s’ajoute une recrudescence des conflits communautaires. C’est face à une telle situation que l’organisation internationale pour la consolidation de la paix, Interpeace, a d’abord procédé à une analyse participative des facteurs de conflit et de résilience au Burkina Faso. Cette analyse a révélé qu’il existe quatre principaux facteurs de conflit parmi lesquels apparaissent la gouvernance sécuritaire ainsi que les relations heurtées entre les forces de défense et de sécurité et les populations.

Une vue des participants

C’est à la suite de ce constat qu’a été pensé et initié le projet « Entre tradition et modernité, améliorer la gouvernance sécuritaire locale dans les régions du Sahel, de l’Est, du Centre-Nord et de la Boucle du Mouhoun du Burkina Faso ». Son objectif global est d’améliorer le niveau de sécurité dans les régions cibles, d’une manière qui intègre la dimension genre et les approches favorisant la paix, dans le contexte de la crise multidimensionnelle Covid-19.

Créer une nouvelle dynamique en matière de gouvernance sécuritaire

Pour Cheick Fayçal Traoré, représentant pays Interpeace, il s’agit pour l’Organisation, à travers ce projet, de faciliter des espaces de discussions et de dialogue, mais également de co-construction d’une gouvernance sécuritaire adaptée aux réalités du moment. Son organisation entend à travers projet contribuer à créer une nouvelle dynamique en matière de gouvernance sécuritaire, qui implique les jeunes, les femmes, dans un contexte de crises multiples. La mise en œuvre du projet se fera, à travers une approche intégrée qui combine à la fois l’amélioration des connaissances sur les dynamiques sécuritaires dans les régions cibles, l’amélioration des capacités de gestion inclusives par les acteurs locaux, nationaux et internationaux ainsi que le partage politique des bénéfices et résultats découlant de l’adoption d’approches inclusives et favorisant la paix, sans oublier le renforcement de la collaboration entre acteurs sécuritaires au niveau local national.

Cheick Fayçal Traoré, représentant pays Interpeace

Le projet bénéficie de l’appui technique et financier du Programme pour la stabilisation et les opérations de paix (PSOP) et un partenaire de mise en œuvre du ministère de la Sécurité. Les activités du projet doivent toucher environ 844 643 membres des communautés locales, acteurs de la gouvernance sécuritaire, autorités locales et nationales, ainsi que 435 753 femmes et 656 689 jeunes.

L’Emir du Liptako

Participant au lancement du projet, en sa qualité d’acteur de la gouvernance sécuritaire, l’Emir du Liptako a affirmé que l’amélioration de la gouvernance sécuritaire devrait prendre en compte les valeurs culturelles telles que la solidarité, le respect de l’être humain. « Nous avions ces valeurs qui contribuent à nous maintenir en paix et qui peuvent contribuer à nous maintenir en paix jusqu’à présent. Nous avons aussi mentionné dans nos recommandations, une inclusion de toutes les communautés dans la gestion politique et sécuritaire de notre pays, parce qu’il est difficile de gouverner un pays en dehors de ces valeurs spécifiques », a-t-il soutenu.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net