LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Accès à l’eau potable au Burkina Faso : « A Koudougou, le taux de 100% annoncé par le gouvernement n’est qu’un leurre »

Publié le mardi 6 juillet 2021 à 23h10min

PARTAGER :                          
Accès à l’eau potable au Burkina Faso : « A Koudougou, le taux de 100% annoncé par le gouvernement n’est qu’un leurre »

Le taux d’accès à l’eau potable estimé à 100% à Koudougou par le ministère de l’Eau et de l’Assainissement n’est qu’un chiffre sur du papier, selon des habitants de la ville de Koudougou. « Chaque jour est une peine pour avoir de l’eau », informe Rosine Kaboré qui invite le gouvernement à la construction de points d’eau modernes, notamment dans les quartiers.

Samedi 5 juin 2021. Sur le tronçon Sakoinsé-Koudougou, les caterpillars vrombissent. Une grande partie de l’axe, long d’environ 100 kilomètres, est déjà bitumée. Les usagers ne cachent pas leur satisfaction pour l’infrastructure routière. Ils déplorent toutefois le désagrément que causent les travaux en qui concerne l’accès à l’eau potable sur l’ensemble de la commune et ses environs. « Depuis le début des travaux, je ne me suis pas encore lavé avec l’eau du robinet. C’est avec l’eau du forage. Chaque jour, je cours avec mes bidons à la recherche de l’eau », explique Evariste Ouédraogo, habitant de la ville.

Les matinées de Rosine Kaboré, habitante du secteur 3 de Koudougou, se résument à la recherche de l’eau. Ses deux bidons attachés sur sa moto, Rosine parcourt les quartiers de la ville sur environ 10 kilomètres pour espérer avoir l’or bleu. Elle a opté pour l’eau du robinet plutôt que la corvée des pompes après une intervention chirurgicale. « Avant je partais à la pompe pour pomper, mais depuis mon intervention, je n’ai plus de force. Et ce qui fait surtout mal, tu peux te lever à 5h du matin pour aller à la recherche de l’eau et c’est souvent autour de 10h ou 11h que tu vas en avoir », explique Rosine la mine grise. L’unique solution à ce manque criard d’eau, selon Mme Kaboré, est la construction de points d’eau modernes notamment dans les quartiers non-lotis pour soulager les populations.

La mine froissée, Awa Zongo, gérante d’une fontaine, peine à s’exprimer. « Cela fait huit jours qu’aucune goutte n’est tombée de ce robinet de l’ONEA. Les gens viennent et ils repartent. Eux ils n’ont pas d’eau et nous, nous ne faisons plus de recettes », dit-elle offusquée. Plus loin, à quelques deux kilomètres de sa fontaine, un long rang de bidon d’une quarantaine de 20 litres, de barriques et de seaux. « L’eau vient à compte-goutte », informe la gérante. « Nous ne savons plus quoi faire de cette pénurie d’eau à Koudougou. C’est plus qu’une injustice. On veut notre mort », lance une jeune dame dans la foule.

Koudougou est réputée être une ville sans eau potable, les populations d’estimer que la gravité du manque d’eau est due aux travaux d’aménagement entamés en avril dernier. « Ce sont les travaux de construction des bitumes qui ont aggravé le manque d’eau potable ici à Koudougou. On veut bien que notre ville soit belle, mais nous voulons survivre pour voir et profiter de sa beauté. Sans eau pas de vie, alors que depuis le début des travaux, nous n’avons pas d’eau », commente Aline Bazongo.

« La pénurie d’eau n’est pas le fait des travaux »

Michael Ouédraogo, directeur des travaux du chantier de la rocade, se veut plus rassurant. « La pénurie a d’abord commencé avant le début des travaux. Ce n’est donc pas les travaux en cours qui ont causé la pénurie dans la ville de Koudougou », explique-t-il. Michael reconnait que des tuyaux de l’ONEA ont parfois été endommagés par les travaux mais, rassure-t-il : « Nous travaillons en étroite collaboration avec l’ONEA à chaque fois pour les réparer rapidement en moins de 48h ».

Bassératou K.

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Gaoua : L’ONG MERCY CORPS dresse le bilan de son projet PILAND