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Mahamoudou Ouédraogo : “Blaise Compaoré, premier mécène des artistes...”

Publié le jeudi 3 novembre 2005 à 09h44min

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Mahamoudou Ouédraogo

Monsieur le Ministre, comment se présente votre département ?

Mahamoudou OUDRAOGO (M.O) :

Merci, vous savez tous l’importance accordée par son Excellence Monsieur le Président du Faso pour la promotion de la culture ainsi que la place que cette culture occupe dans l’action du Chef du Gouvernement.

C’est dire que les plus hautes autorités de ce pays ont, à travers l’érection du secteur de la Culture, des Arts et du Tourisme en département ministériel à part entière, voulu traduire une réelle volonté politique. Il s’agit de valoriser notre patrimoine culturel et nos expressions artistiques dans un contexte où la mondialisation nous impose l’ouverture vers les autres. Il nous appartient maintenant en tant que Burkinabé de travailler à cette ouverture mais également à nous installer dans une logique d’enracinement en nos valeurs propres.

Aussi, en partenariat avec l’ensemble des acteurs du secteur, le Ministère travaille en prenant en compte les axes suivants :
- Valoriser l’ensemble des éléments constitutifs de notre patrimoine culturel en sorte de constituer des repères solides pour les générations actuelles et futures ;
- Promouvoir les expressions artistiques et culturelles de nos terroirs en sorte de pérenniser les richesses et les différentes composantes originales et dynamiques de ces expressions ;
- Promouvoir le tourisme en sorte qu’il puisse être un facteur de dialogue fécond entre les peuples et de paix mais également un outil de développement.

Quels sont les grands chantiers du Ministère ?

M. O :L’une des préoccupations des plus hautes autorités de notre pays est celui du « statut de l’artiste » ainsi que de tout ce que l’on pourrait initier comme démarche pour soustraire les artistes de la précarité sociale. Aussi, avec l’ensemble des acteurs du secteur concerné, nous sommes en train de mener une réflexion holistique en vue d’adopter la formule la mieux appropriée pour sortir les artistes de la précarité matérielle et de les installer dans un minimum de sécurité sociale qui leur garantisse aussi bien une sérénité dans la création artistique qu’une protection sociale même quand ils seront dans le troisième âge.

Cette option de sécurisation sociale de l’artiste est en phase avec un autre combat que nous avons sur instruction du Président du Faso, qui comme je le dis toujours est le premier mécène des artistes, un autre combat que nous avons donc engagé depuis un certain temps et qui est en train de donner des résultats tangibles. Il s’agit de la protection du droit d’auteur et de tout ce qui peut concourir à faire rentrer les artistes et les créateurs dans leur bon droit.

Toujours sur le front culturel, il faut noter le plan d’action de la culture dont la réalisation devra donner une grande impulsion à l’ensemble du secteur en l’objet. Ainsi un Institut National des Arts verra le jour, avec à la clef un conservatoire de musique, des filières de formation spécialisées, en arts plastique notamment. Ce plan prévoit également la construction du complexe du palais de la culture.

Le Ministère en concertation avec ses partenaires institutionnels travaille également à la prise de mesures tendant à faire baisser les prix des matériaux entrant dans la fabrication de bien culturels et artistiques. Il s’agit par cette option d’accélérer la naissance et le renforcement des industries culturelles.
Concernant le secteur du tourisme, on notera le projet de construction d’un siège administratif du tourisme, ainsi que la poursuite de l’érection des mausolées et des sites touristiques.

Au plan des services touristiques, il convient de souligner le projet de mise en place d’une Ecole Supérieure de Tourisme, à vocation sous régionale.

Il s’agit à travers ces mesures de faire passer le Burkina de sa quatrième place dans la sous -région en matière de destination touristique, à celle de première place.
Soulignons également l’un des derniers nés des manifestations culturelles du pays le Salon International du Tourisme et de l’Hôtellerie (SITHO) dont la réussite de la 2ème édition indique que le pari de faire de ce salon un rendez-vous majeur du tourisme et de l’Hôtellerie est en train d’être gagné.

Du reste, sur cette question comme sur d’autres points de préoccupation, nous nous inscrivons dans une logique de partenariat dynamique. L’état entend accorder le maximum de facilités aux investisseurs qui ont pour credo la promotion de nos valeurs culturelles et la valorisation de notre patrimoine touristique dont les atouts sont considérables. Et ce, aussi bien au niveau du tourisme d’affaires, de vision que du tourisme de rencontres et de saine fraternisation.

Comment voyez vous la place du Burkina sur l’échiquier culturel africain et international ?

M. O : La question de la valorisation de notre patrimoine culturel et artistique ainsi que celle de la promotion de notre tourisme sont centrales pour le Burkina Faso qui occupe un rang honorable au niveau sous régional en matière de tourisme. Vous savez du reste, que l’élévation du niveau culturel et de la qualité de nos expressions artistiques figurent en bonne place au niveau des engagements nationaux exécutés au Ministère, notamment par le CENASA, à travers les ensembles nationaux. Et la question du patrimoine national, participe même à l’expression de la souveraineté nationale.

C’est fort de cette conviction que les plus hautes autorités ont engagé les moyens nécessaires pour que le Musée National qui a été créé en 1962 rompe avec le nomadisme spécial pour revoir son site définitif qui a été inauguré en décembre 2004. C’est pour cela et pour prendre en compte la nécessité de nous ouvrir aux autres que toute initiative des partenaires au développement qui s’inscrit dans cette vision globale est la bienvenue.

Le Burkina Faso à travers des actions institutionnelles fortes et réussies mêlées à des initiatives privées originales comme le FESPACO, le SIAO, le Symposium de sculpture sur granit de Laongo ou encore le FITMO, le FITD et les Nuits atypiques de Koudougou pour ne citer que ceux-là, de même que son attachement à l’expression de la diversité culturelle à travers notamment son adhésion à l’élaboration de la convention sur la diversité culturelle indiquent, si besoin en était encore, la place qu’il accorde à la culture comme facteur de paix, de dialogue et de développement.

Sur toutes ces initiatives et ces actions, le Ministère reste ouvert à toute démarche de partenariat flexible et fécond. Les partenariats peuvent s’appuyer sur l’expertise locale comme ils peuvent privilégier l’implication sur le terrain des experts étrangers, le plus important à nos yeux étant que les projets soient mutuellement avantageux aussi bien pour la partie étrangère que bien entendu, pour le Burkina.

Propos recueillis par Frédéric ILBOUDO
L’Opinion

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