En dépit du manque de moyens, ces jeunes initiateurs ont su atteindre l’objectif escompté, grâce à leur volonté et ingéniosité. Pour preuve, ce sont des élèves qui ont massivement participé aux compétitions et des populations grandement mobilisées à leurs côtés, qu’on a enregistrés lors de l’étape finale de cette activité. Au contexte sécuritaire difficile, où la province enregistre plus de 42 000 déplacés (à la date d’avril 2021, selon le CONASUR), ces organisateurs veulent opposer la force de l’esprit et de la réflexion.

La salle s’est révélée petite pour les invités et autres témoins de cette première édition

Cette première édition était donc placée sous le parrainage du chef coutumier de Titao, Naaba Wandga. L’activité a permis aux élèves de débattre autour de la promotion de la paix et ce, devant des autorités administratives, communales, coutumières, militaires et paramilitaires bien mobilisées pour la circonstance.
C’est dans ce décor que des élèves du lycée Pierre-Hazette et du lycée municipal de Titao se sont confrontés autour du thème sus-référé.

Des moments qui ont permis aux compétiteurs de faire étalage, non seulement de leur niveau de culture générale, leur maîtrise de soi, mais également de leur qualité d’orateurs. Permettant ainsi de convaincre, une fois de plus, que les connaissances peuvent être acquises partout où l’on se trouve, loin des grandes villes, pour peu que l’on se donne cette volonté.

Une partie de l’équipe initiatrice, avec à gauche, Inoussa Kirakoya.

Aux termes de la randonnée, c’est le lycée municipal Pierre-Hazette qui a ravi la vedette à tous les autres.
Pour le coordonnateur de l’association Action citoyenne pour un monde idéal, Inoussa Kirakoya, l’initiative de cette séance d’art oratoire permet d’échanger les idées dans le respect et se veut un cadre approprié pour la recherche de la paix dans un contexte où la crise sécuritaire a mis à rude épreuve la cohésion sociale.
Selon ses explications, l’activité est l’aboutissement d’un projet qui a pris date depuis 2019. Il est passé par plusieurs étapes de maturation, dont une formation en janvier 2021 des élèves de Titao en art oratoire, suivie du lancement officiel des manches éliminatoires.

Plusieurs autorités ont assisté à la finale, dont au premier plan à gauche, le responsable coutumier de Titao (parrain) avec à sa droite, le haut-commissaire.

Pour son premier responsable donc, l’association s’est ainsi donné pour obligation d’apporter sa contribution à la formation des élèves, à la promotion de la paix et au retour de la quiétude dans la province.

Une démarche que loue à sa juste valeur le premier responsable administratif de la province, le haut-commissaire Djibril Bassolé, qui s’est dit très ému par la perspicacité des élèves qui ont su agencer les « mots en vue de soigner les maux ». Il s’est également dit admiratif de l’esprit des compétiteurs, de la qualité de l’organisation et de l’engagement des initiateurs.

Sentiment partagé par le Naaba Wandga, chef de Titao, qui a mesuré l’apport de cette activité dans la construction et la consolidation du vivre-ensemble. « Cette forme d’éducation par le débat oratoire, dont le thème est axé sur le vivre-ensemble, va beaucoup contribuer à la consolidation de la paix dans notre province en particulier et au Burkina dans son ensemble », a perçu le leader coutumier.

Le patron de la cérémonie, le député Jacques Boukary Niampa, a, à travers son représentant, réaffirmé son adhésion à une telle initiative profitable à toute la province et qui, de son avis, permet de fédérer les filles et fils de la localité.
Outre le lycée municipal Pierre-Hazette qui inscrit ainsi en premier son nom au palmarès de cette compétition désormais annuelle, tous les établissements participants ont eu des lots d’encouragement en nature et en espèces. Rendez-vous est pris pour la deuxième édition en 2022.

O.H.L
Lefaso.net