LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

UNIR/MS : La surprise aura-t-elle lieu ?

Publié le mercredi 2 novembre 2005 à 06h49min

PARTAGER :                          

Me Sankara

Le sprint pour le fauteuil présidentiel est lancé. Une semaine de campagne suffit pour que se confirment les tendances des pronostics. En effet, des douze candidats qui ont finalement pris le départ, on distingue les attentistes, les phraséologues, les figurants et les favoris.

Les attentistes, notamment les candidats indépendants, ont été comme surpris par l’ouverture de la campagne, victimes de leur propre inorganisation. On a beau chercher des affiches ici et ailleurs, tendre l’oreille ou guetter un meeting, c’est le calme plat. Même les pages réservées à leurs messages dans le quotidien d’Etat ne sont pas occupées. Dur dur sera pour eux de rattraper l’avancée de ceux-là qui parmi les candidats se sont approprié le dicton : "Rien ne sert de courir, il faut partir à point".

Parlant de phraséologues, on citera Emile Paré et son MPS. Ils en sont encore à organiser des conférences de presse à Ouagadougou. Quand iront-ils battre campagne au sens propre du mot ?

Quant aux figurants comme Nayabtigungu Congo Kaboré, Soumane Touré ou Gilbert Bouda... c’est à se demander que diable viennent-ils faire dans cette galère !!! Visiblement ils n’ont pas les moyens de leurs ambitions. Le forfait eut été plus sage.

Il y a enfin les favoris. En réalité on devrait dire le favori tant est immense l’écart manifesté sur le terrain à travers les intentions de vote, la mobilisation et les moyens de campagne entre Blaise Compaoré et Bénéwendé Stanislas Sankara, Ali Lankoandé ou Bado Laurent. On sent néanmoins chez ces trois candidats aux accessits d’honneur, une volonté de rivaliser avec la formidable puissance de mobilisation du CDP et des ABC en faveur du président sortant.

Sans présager du résultat final et en accordant du crédit aux sondages du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), si Bénéwendé Sankara remportait l’accessit d’honneur - derrière Blaise Compaoré - ce serait une énorme surprise qui répond néanmoins à une certaine logique. Le président de l’Union pour la Renaissance, Mouvement sankariste (UNIR/MS) est un jeune loup aux dents bien longues. De fait il n’a pas l’expérience d’un Philippe Ouédraogo ou d’un Ali Lankouandé mais sa profession d’avocat lui a permit de s’illustrer comme le "défenseur de la veuve et de l’orphelin" même si cela ne relève pas du bénévolat comme le prouve le dossier mal géré de l’ex société de transport en commun X9.

Qu’importe ces avatars, le fait d’être l’homonyme presque parfait du défunt président du Conseil national de la Révolution (CNR) lui vaut le soutien d’une certaine frange de la jeunesse et de quelques nostalgiques, notamment en milieu urbain, des méthodes volontaristes de l’époque révolutionnaire.

Ce n’est pas un hasard si lors du premier sondage du CGD qui n’avait concerné que la ville de Ouagadougou, le candidat de l’UNIR/MS avait eu de meilleures intentions de vote (4,5%) qu’au deuxième sondage qui a concerné les 13 régions du pays (3,44%). Il faut le redire, l’écart est énorme d’avec le favori (70% environ) mais la seconde place qu’occuperait l’UNIR/MS en lieu et place de toute autre formation politique du sérail national sera véritablement une surprise. On pensait que des partis comme le PDP/PS qui a de vieilles racines depuis le mouvement de Libéralisation nationale (MLN) ravirait cette seconde place.

Mais de toute évidence, en poussant Ki-Zerbo à la retraite, le PDP/PS s’est tranché comme la plus profonde de ses racines. Son audience déjà mise à rude épreuve avec le vieux professeur, n’a pas pris des couleurs de jouvences avec une nouvelle direction à peine rajeunie. Les errements de Hermann Yaméogo l’ayant poussé au forfait, le ralliement bien calculé de Gilbert Noël Ouédraogo, autant d’évènements qui ont radicalement modifié le paysage politique ; le président de l’UNIR/MS peut donc rêver d’être le nouveau chef de file de l’opposition.

On attendra pour voir au lendemain du 13 novembre et surtout aux sortir des élections municipales de février 2006. En attendant, le jeune loup aux dents longues peut se vanter de rivaliser avec Blaise Compaoré. Une témérité qui explique la concomitance des meetings du CDP et de l’UNIR/MS le week-end dernier à Gaoua.

Djibril TOURE

L’Hebdo

P.-S.

Lire aussi :
Présidentielle 2005

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 2 novembre 2005 à 22:18, par Didi En réponse à : > UNIR/MS : La surprise aura-t-elle lieu ?

    Ce n’est pas le résultat du 13 novembre 2005 qui va déterminer les forces en présence au Burkina. Entre l’élection d’un homme (M. Blaise COMPAORE) à la magistrature suprême et l’occupation du terrain politique notamment par les prochaines élections législatives, il y a un pas qui a été vite franchi par votre analyse qui pêche par son manque de pertinence. Le prétendu "calcul politique" que vous imputez à Me Gilbert Noël OUEDRAOGO est une belle stratégie politique car le candidat, M. Blaise COMPAORE est tellement bon que vous lui accordez déjà plus de 70% des intentions de vote.
    Alors, cela prouve bien que le congrès de l’A.D.F.R.D.A. ne s’était pas trompé en décidant à l’unanimité de soutenir le candidat du C.D.P. sans se confondre avec ce même C.D.P..
    Ce n’est donc qu’à l’issue des futures élections législatives que l’on pourra déterminer qui est la force de l’opposition dominante.
    Ce n’est donc pas par décret ou d’analyse journalistique que se décide la principale force de l’opposition.
    En tout état de cause, la décision de l’A.D.F./R.D.A. est une décision historique comme le Président OUEZZIN l’avait déjà prise....

    Un observateur extérieur de l’échéquier politique au Burkina

    • Le 3 novembre 2005 à 00:10, par Un autre observateur de la scène politique à l’étranger En réponse à : > UNIR/MS : La surprise aura-t-elle lieu ?

      C’est vraiment dommage que certains étalent leurs carences intellectuelles à travers des propos dont nous nous serions volontiers passés. Car comment recuser le fait que Me Sankara devienne chef de file de l’opposition s’il est second au soir du 13 décembre puisque l’ADF/RDA est maintenant ralliée au CDP ? A moins que Me Gilbert Ouédraogo pousse le ridicule en se déclarant de nouveau opposant après les élections, chose à mon avis improbable.

      • Le 3 novembre 2005 à 01:33 En réponse à : > UNIR/MS : La surprise aura-t-elle lieu ?

        L essentiel, c est la constriction de la democratie au Burkina Faso. Je souhaite bonne chance a tous les candidats et bon courage a celui qui va gagner.

        Il faut avoir beaucoup de courage pour dirriger le Burkina. Pour faire evoluer la democratie, il faut du genie. Pour assurer un developpemnt durable, il faut du sacrifice.

        DIEU BENISSE LE BURKINA FASO

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique