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Lutte contre l’insécurité alimentaire : Le PAMED promeut de nouvelles techniques culturales dans deux régions du Burkina

Publié le mardi 29 juin 2021 à 21h30min

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Lutte contre l’insécurité alimentaire : Le PAMED promeut de nouvelles techniques culturales dans deux régions du Burkina

Les acteurs du Programme d’amélioration des moyens d’existence durables en milieu rural dans les régions de la Boucle du Mouhoun et du Centre-Ouest (PAMED/BMH-CO) ont tenu un atelier d’information et de cadrage, le lundi 28 juin 2021 à Dédougou. Cette rencontre a été suivie d’une visite du site devant accueillir la Ferme agroécologique polyvalente (FAEP) dans le village de Noakuy, à une quinzaine de kilomètres de la ville de Dédougou.

Cette rencontre marque ainsi le démarrage effectif des activités du PAMED dans la commune de Dédougou. Ce projet est élaboré par le Programme des Nations-unies pour le développement (PNUD), en collaboration avec le gouvernement du Burkina Faso. Sa mise en œuvre couvre la période de 2020 à 2024. Il entend contribuer à réduire, par des actions structurantes, la vulnérabilité croissante des populations rurales dans les zones ciblées.

Le PAMED vise à accompagner également le gouvernement du Burkina Faso dans sa quête quotidienne du mieux-être des Burkinabè en général et des populations rurales en particulier. Ce, en menant des actions visant à la fois à assurer la sécurité alimentaire, améliorer les moyens d’existence résilients des petits exploitants agricoles organisés à travers des coopératives, des couches vulnérables, mais aussi des populations déplacées et celles des zones d’accueil. A en croire le maire de la commune de Dédougou, Karim Kondé, les bénéficiaires ont été sélectionnés suivant un processus participatif, selon des critères consensuels.

Le maire de la commune de Dédougou, Karim Kondé.

La dégradation des terres, une préoccupation mondiale

La problématique de la dégradation des terres est une préoccupation mondiale qui compromet dangereusement la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations. Selon les estimations de la Convention des Nations-unies sur la lutte contre la désertification, environ 24% de la surface de la terre s’est dégradée pendant une période d’environ 20 ans. Au Burkina Faso, un tiers des sols est touché par la dégradation, soit 360 000 ha à 470 000 ha chaque année (chiffres partagés à la 3e édition du Symposium scientifique international sur la gestion durable des terres, tenu du 17 au 21 mai 2021).

La restauration, le maintien ou l’amélioration de la fertilité et de la productivité des sols est indispensable pour l’atteinte de certains objectifs de développement durable. C’est dans cette vision que le PAMED, un programme du gouvernement appuyé par le PNUD, entend contribuer par des actions structurantes à la sécurité alimentaire, par de nouvelles techniques culturales qui restaurent à la fois durablement les terres.

Les acteurs du projet PAMED présents à la rencontre.

Parmi les actions transformationnelles du projet, figure en bonne place la promotion de fermes agroécologiques polyvalentes. « Celles-ci sont reconnues comme la meilleure combinaison de bonnes pratiques dans le contexte de changement climatique, particulièrement en milieu sahélien, pour une restauration rapide de sols même encroutés », a laissé entendre Célestin Poda, le chargé de programme en gestion durable des terres et changement climatique au sein de l’unité environnement et énergie du PNUD.

Il a par ailleurs souligné que ce type de fermes est particulièrement efficace dans la restauration rapide des sols jadis stériles, l’accroissement des fertilités en azote et carbone organique, la disponibilité du combustible ligneux, la cohésion sociale grâce à une réduction des dégâts d’animaux sur les cultures. Selon lui, l’efficacité de ces exploitations, stabilisées par les haies vives défensives, est renforcée avec des sources munies de moyens d’exhaure solaires facilitant diverses formes d’exploitations en toute saison.

Célestin Poda, représentant du PNUD à cette rencontre d’information.

Des jardins nutritifs dédiés particulièrement aux femmes favoriseront le reboisement individuel d’espèces utilitaires comme le baobab, le moringa, etc. Et c’est la commune de Dédougou qui accueille le premier chantier de ces fermes sur un site de plus de cinq hectares.

Grâce à l’appui du PAMED et avec une forte implication de tous les acteurs locaux, des cahiers de charges ont été élaborés afin de régir les coopératives engagées à porter les actions transformationnelles prévues sur ces fermes. Au cours de cette rencontre d’information et de cadrage, les acteurs ont marqué leur adhésion effective et leur engagement à travers la signature de ces cahiers de charge. Cette rencontre visait aussi à informer et sensibiliser les acteurs communaux sur le PAMED et ses actions transformationnelles, à présenter aux acteurs de développement les coopératives de base devant intervenir dans la ferme pilote.

Les acteurs du PAMED visitant le chantier de la ferme agroécologique polyvalente de Noakuy.

L’initiative du PAMED est saluée par des acteurs

En plus de Dédougou, d’autres localités sont concernées par le programme : Gassan et Fara dans la région de la Boucle du Mouhoun, et Dassa dans le Centre-Ouest. Pour le maire de la commune de Dédougou, Karim Kondé, le PAMED est un projet innovant et structurant. « Il prend en compte les réalités du moment », a-t-il dit. Avant de poursuivre : « Ces fermes sont de véritables trésors que nous devons exploiter et gérer avec la plus grande attention, compte tenu de leur importance ». Il a par ailleurs salué l’initiative du projet qui vise à promouvoir des modes de production et de transformation durables dans le secteur agrosylvopastoral et halieutique.

La photo de famille des acteurs directs, après la signature des cahiers de charges.

Pour les bénéficiaires directs dont Mayoma Kolongo, une déplacée interne, le PAMED est une belle initiative. « Nous avons quitté nos différentes localités où nous avons tout perdu à cause de l’insécurité. Nous avions perdu l’espoir et Dieu merci, nous sommes accueillis dans certaines zones où nous sommes aidés par certaines structures et associations. Aujourd’hui, nous sommes aidés également par le PAMED. C’est une belle initiative, et nous ne pouvons que les remercier. Ce projet va beaucoup nous aider, il va nous permettre de travailler afin de participer au développement du pays », a-t-il indiqué.

Mayoma Kolongo, bénéficiaire du PAMED, exprime sa satisfaction.

Même son de cloche chez Harouna Illy, président de la coopérative Benkadi de Dédougou. Il a affirmé que ce projet va apporter un changement positif dans leurs différentes coopératives. Ce, à travers un changement de comportement. « Le PAMED prône l’abandon des pesticides au profit des fumiers organiques. Et nous allons produire en fonction des besoins du marché », a noté Harouna Illy.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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