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Solhan : Pour que cette horreur ne se reproduise plus !

Publié le jeudi 24 juin 2021 à 23h40min

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Solhan : Pour que cette horreur ne se reproduise plus !

L’odieux crime contre l’humanité commis à Solhan ne saurait rester impuni. Une enquête indépendante doit être rapidement diligentée pour situer clairement les responsabilités et prendre les mesures conservatoires qui s’imposent. Les diatribes sans fin, les attaques ciblées par médias interposés ne sauraient prospérer. Les Burkinabè ont droit à la vérité. Rien que la vérité !

Selon certaines rumeurs, sur l’attaque de Solhan, les renseignements, d’habitude promptes, n’auraient « rien vu venir ». Ces affirmations ne reposent sur aucun fondement. Les sources sécuritaires sont formelles. Les renseignements étaient non seulement disponibles à temps mais surtout très précis. Les données ont été communiquées aux unités au millimètre près. La cause de l’inaction est à rechercher ailleurs.

Les raisons consistant à dire que les terroristes ont miné la voix menant à Solhan ou qu’ils ont attaqué la commune de nuit ne résistent pas à l’analyse. Les terroristes agissent régulièrement ainsi. La stratégie adéquate de contre-attaque doit être trouvée. C’est pour cela qu’une enquête indépendante est une urgente nécessité.

Aujourd’hui, les renseignements sont arrivés à mettre en place un système méticuleux qui leur permet de disposer de données fiables en un temps record. Ce système repose autant sur des individus suffisamment outillés que sur une technologie de pointe. Les résultats sont si probants que l’expertise burkinabè est régulièrement sollicitée au-delà de nos frontières. Grâce aux renseignements, de nombreux attentats sont déjoués dans les grandes villes et des attaques contre certaines localités sont évitées. Secret défense oblige, certaines informations ne peuvent être divulguées.

De plus, elles créeraient une psychose au sein des populations. La logique au niveau des renseignements peut être résumée ainsi : « En dire moins et en faire plus ».Le renseignement est l’âme des armées. Sans ce paramètre, les hommes vont au combat à l’aveuglette. Le carnage est certain. Pour éviter la répétition de drames comme celui de Solhan, le véritable travail à faire aujourd’hui consiste à consolider les acquis en matière de renseignement, à renforcer la synergie et la collaboration entre les différents chefs militaires, les différentes unités et les différents corps. Aucun grain de sable ne devrait enrayer la machine. Une évidence s’impose. Les attaques vont s’intensifier.

Les terroristes veulent absolument sauter le verrou « Burkina Faso » pour avoir une meilleure emprise sur les pays du Golf de Guinée. Des incursions sanglantes sont déjà enregistrées en Côte d’Ivoire. Le Burkina Faso ne peut compter que sur ses propres forces. L’attentisme et la résignation ne doivent être de mise. L’émotion passée, des résolutions fermes et des actes concrets sont attendus sur toute la chaine de commandement.

Forces spéciales, de la nécessité du recadrage

La création de Forces Spéciales a été annoncée dans le sillage de l’attaque de Solhan. L’initiative est a priori louable. Certains recadrages sont toutefois nécessaires pour que ces forces puissent agir conformément à la discipline militaire et au droit international. Il en est ainsi du droit de poursuite au-delà des frontières du Burkina, du fait qu’elles ne peuvent être poursuivies dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs missions, du fait qu’elles soient constituées d’un ensemble de corps formant région militaire, … Toutes les dispositions doivent être prises pour en faire des forces au service de la République et de la démocratie. Avec la création de ces FS, les terroristes vont immanquablement réajuster leur mode d’action. Les renseignements et les stratèges militaires doivent prendre en compte cette donne pour une meilleure planification et exécution des missions.

Jérémie Yisso BATIONO
Enseignant Chercheur
Ouagadougou

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Vos commentaires

  • Le 25 juin 2021 à 08:37, par caca En réponse à : Solhan : Pour que cette horreur ne se reproduise plus !

    L’odieux crime contre l’humanité commis à Solhan ne saurait rester impuni. Une enquête indépendante doit être rapidement diligentée pour situer clairement les responsabilités et prendre les mesures conservatoires qui s’imposent.
    Il me semble parfait votre point de vue concernant la situation actuelle qui demeure incompréhension. A Solhan, le gouvernement fait entendre qu’il s’agit des femmes déplacées et des gamins de 12-14 ans des assaillants de la tuerie sauvage d’une autre génération. Cette forme de terrorisme local jusqu’ici ignoré demande une compréhension sincère dans le malaise sociétal burkinabé depuis l’avènement de ce fameux insurrection à caution de l’impunité dans le règlement des comptes. De la tuerie sauvage politique des 30 et 31 octobre 2014 à juin 2021, le Burkina vit un rythme des règlements de compte au nom d’un terrorisme. Parmi les tueries endeuillant la nation, aucune enquête n’a pu apporter une lumière.
    Le mal-être burkinabé est une réalité de soi et compromet le vivre ensemble dans un vœu démocratique mal défini. J’ai toujours défini le mal être burkinabé actuel comme le dit Freud dans "Tabou et Totem" sur la horde primitive. Une horde primitive désigne un groupe humain placé sous l’autorité d’un père tout-puissant qui représenterait la forme primitive de l’organisation sociale et dont l’évolution ultérieure éclairerait le développement de la religion et des liens sociaux. Il me semble difficile de comprendre l’approche psychanalytique dans une société au demeurant primitive et archaïque. Le copié collé de la démocratie occidentale ne nous permet pas d’envisager un passage doux et intégrant des valeurs démocratiques. La plupart de nos compatriotes comprennent la liberté comme un laissé passé dans l’accomplissement des désirs et pulsions frénétiques. La loi interdisant de tuer le prochain devient une abolition du discernement dans un inconscient collectif libertaire.
    le Burkina va mal dans son âme et le pays manque des lois républicaines crédibles pour l’éveil des consciences.

  • Le 25 juin 2021 à 08:55, par Gueswendé En réponse à : Solhan : Pour que cette horreur ne se reproduise plus !

    Belle analyse monsieur, mais il faut un début à tout. Pour moi le début commence par la sanction administrative, à savoir qu’une grosse tête ou des grosses têtes doivent tomber (cela doit venir du président himself). A partir de là même si commission est mise en place, les membres vont travailler dans la droiture et en toute indépendance. Sans quoi, même si une commission est crée ça serait une commission de plus.

  • Le 25 juin 2021 à 10:20, par Koumbou Salla En réponse à : Solhan : Pour que cette horreur ne se reproduise plus !

    Il faut que cette enquête permette de situer les responsabilités et motiver les décisions à prendre. Un système ne vaut que par les hommes qui ont la charge de le mettre en oeuvre. Il faut déterminer exactement ce qui n’a pas marché, pourquoi ça na’ pa marché et apporter les corrections qui s’impose. On ne jette pas un véhicule parce qu’une roue est dégonflée. On remplace la roue et on continue le chemin. Il faut éviter les faux-fuyants.

  • Le 25 juin 2021 à 13:42, par Quid En réponse à : Solhan : Pour que cette horreur ne se reproduise plus !

    L’Etat est un monstre, c’est pas un individu !
    Il me paraît nécessaire de tout réorganiser afin d’aller de l’avant dans cette lutte asymétrique.
    Les questions que je me pose sont les suivantes :
    - qui a l’effort dans la réalisation de la lutte contre le terrorisme ?
    - Pourquoi tant d’échecs devant des combattants non organisés ?
    - Est-il besoin de rappeler que la synergie des chefs est un appel de rassemblement des troupes ?
    - Est-il besoin aussi de rappeler que l’emploi des troupes armées nationales n’est que temporaire, en attendant de résoudre les problèmes de fond ?
    Bref, sachons qu’il y a autant de solutions pour gérer cette crise que groupes de personnes !

  • Le 25 juin 2021 à 14:33, par Abdoulaye akandji En réponse à : Solhan : Pour que cette horreur ne se reproduise plus !

    Solutions :
    1.arret immédiat toute coopération militaire et formation avec la france sans condition.
    2.sanction sévère contre toute lassitude et corruptive liée à l attaque.
    3. réunions urgentes avec toute les composantes de la société des dites localités pour pencher les blessures et se coordonner.
    4.negocier avec les prêcheurs terroristes s ils sont les fils du pays à débattre les questions de l islam avec les imams de la capitale parceque c est pas tout le monde qui a lumière sur l islam même s il combat au nom de l islam.

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