Les Camerounais sont des coureurs de très grands talent. Sur quatre étapes, ils ont démontré leur force et c’est avec raison que certains les croyaient invincibles. Malgré toutes les attaques des 18 Burkinabè, de Franc’or et de la Belgique, le Cameroun a longtemps plané sur la compétition avec Joseph Sanda et surtout Martinien Téga. Il a fallu attendre la 5e étape, Kombissiri - Kaya pour qu’enfin le blindage et le verrou de sécurité sautent, permettant à Jérémie Ouédraogo de tout rafler à Kaya. Ils étaient 101 coureurs à prendre le départ dimanche 30 octobre à 8 h 15.

Tout le monde s’attendait à ce que les Burkinabè se jettent corps et âme dans la danse mais quoi qu’il en soit, rien n’était d’avance garanti car les Camerounais sont des costauds. A côté, Alsaciens et Belges étaient eux aussi à l’affût. Chacun attendait son heure pour tirer les marrons du feu. Le rythme du départ est bon. A l’entrée de Ouagadougou, tout le monde se positionnait au premier point chaud de la journée et c’est la grosse chute : Gabonais, Ivoiriens, Sénégalais, Camerounais et Nigériens vont prendre un sacré coup.

Seydou Tall perdra dans cette situation toutes ses dernières chances. Le porte-drapeau sénégalais aussi, olivier Kéita aussi est touché. Et dire que cela arrive au moment où tout le monde félicitait l’équipe ivoirienne qui a eu le courage de continuer la compétition malgré leur terrible accident de voiture la veille. Malgré tout, la troupe rentre sans état d’âme dans Ouagadougou où Marien Cristof enlève le point chaud devant Jérémie et Saïdou Rouamba (second et troisième).

A la sortie de Ouagadougou, aura encore lieu une nouvelle chute. Cette fois, c’est très léger. Il y aura une tentative d’échappée mais à Nionksin, tout rentre de nouveau dans l’ordre. Le peloton se retrouve groupé mais pas pour longtemps. Ce sera une course - poursuite jusqu’à Ziniaré. Patrick Gasmann sera le premier sur la ligne des sprints intermédiaires. Il est suivi de Jérémie et de Marien Cristof. Ce sera d’ailleurs à la suite d’une petite échappée de 35 secondes d’avance. Après cela, Mahamadi entre en service.

Avec Gasmann, il sera de toutes les escarmouches. Parti de très loin, Jérémie Ouédraogo viendra quand même ravir la vedette à tous. Il brûle la politesse à tout le monde et s’impose après un brillant sprint en 3 h 44 mn 28 s pour 38,358 km/h. Du coup, il réalise l’inattendu en s’emparant de tous les principaux maillots. Avec 17 h 36 mn 05 s à son compteur, il s’empare du maillot jaune que lui remet le ministre des Sports et des Loisirs qu’accompagne Kadré Désiré Ouédraogo.

Il totalise 109 pts et endosse le maillot vert aux points de la LONAB. Le maillot de l’étape LONAB lui est remis par Mme Fatimata Legma, gouverneur de la région qu’accompagne le président de ASO. C’est à lui que revient également le maillot rose des sprints intermédiaires. Le maillot blanc du meilleur jeune et celui du grimeur lui échappent. Le Camerounais Martinien Téga a le blanc. Décidément, on dirait que le petit truc avec le sésame donne des fruits inespérés ; Jérémie a aussi le maillot bleu (ONATEL) du 1er Africain et le maillot UEMOA de l’intégration sous régionale.

Les Burkinabè reviennent de loin mais ils sont comblés. Kagambèga a l’écharpe Café Samba a de la plus longue échappée. L’écharpe SONABHY revient à Jérémie et celle du CNLS-IST à Moussa du Niger. L’écharpe de Air Burkina sera avec Salia du Mali. Ce lundi, c’est journée de repos. Tout le monde en profitera : les malades, les machines et les athlètes.

Marcel BELEM
Sidwaya