Dans l’objectif de dynamiser et de moderniser son dispositif de renforcement des capacités professionnelles du personnel d’éducation par l’utilisation des TIC, le ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationale a lancé la phase pilote de l’initiative francophone pour la formation à distance des maîtres (IFADEM).

A en croire le ministre Stanislas Ouaro, cette phase pilote fait suite aux résultats positifs enregistrés lors de la phase hybride de 2016 à 2019, qui a été mise en œuvre avec l’appui de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et de l’Agence universitaire francophone (AUF) grâce au financement de l’Union européenne. « Cette expérimentation nous a davantage convaincus que la formation à distance, s’appuyant sur les technologies de l’information et de la communication (TIC), est l’alternative la plus sûre pour prendre en charge efficacement un grand nombre d’apprenants, tout en minimisant les coûts financiers et les problèmes organisationnels inhérents aux formations en présentiel », a-t-il indiqué tout en précisant que la formation à distance s’impose au regard du contexte sécuritaire et sanitaire.

Les acteurs de l’éducation présents à la cérémonie

IFADEM est mise en œuvre dans cinq pays d’Afrique francophone

En effet, 2000 enseignants avaient été enrôlés dans le dispositif dont 200 du post-primaire et les retombées en matière d’amélioration de l’enseignement ont pu être constatées. D’où la mise en œuvre de cette nouvelle initiative qui consiste à aller vers un dispositif de formation 100% en ligne. Selon le coordonnateur de l’IFADEM au Burkina Faso, Adama Wandaogo, cette phase pilote de l’IFADEM 100% en ligne concerne cinq pays à savoir le Niger, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la République démocratique du Congo et le Burkina Faso.

L’objectif est de renforcer les capacités des enseignants(es) du primaire, par l’utilisation du numérique éducatif ; renforcer les capacités des structures d’encadrement et de formation des enseignants du primaire dans le pilotage et la mise en œuvre d’un dispositif de formation en ligne, et l’adaptation du dispositif national de formation des enseignants à la conjoncture actuelle marquée par le COVID 19 et l’insécurité. Au total, 500 enseignants du primaire seront formés dans chaque pays pour une période de six mois.

Le coordonnateur de l’IFADEM au Burkina Faso, Adama Wandaogo,

Le Burkina Faso compte 432 candidatures pour cette phase pilote

Au Burkina Faso, la formation concernera les instituteurs (trices) adjoints (es) certifiés (es) en poste dans les écoles primaires et touchera les treize régions. Après un appel à candidature, 432 candidatures ont été retenues dont 150 femmes soit 34,72% et 282 hommes soit 65,28%. La formation portera sur quatre livrets à savoir l’éducation normale et civique à l’école primaire, améliorer l’enseignement/apprentissage de la lecture et de l’écriture à l’école primaire, améliorer l’enseignement/apprentissage de la compréhension et de l’expression orales en français en CE, et se former à l’enseignement/apprentissage des mathématiques en français selon l’approche ASEI/PDSI au CM.

La représentante de l’Agence universitaire francophone (AUF), Sabine Lopez, est intervenue par visioconférence

Toutefois, ce projet devra prendre en compte quelques contraintes majeures, notamment les difficultés d’accès aux outils de communication appropriés et la mauvaise qualité de la connexion internet. Prenant part à cette cérémonie de lancement par visioconférence, les représentantes de l’Agence universitaire francophone (AUF), Sabine Lopez, et de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), Mona Laroussi, ont assuré de leur accompagnement les différents pays pour l’aboutissement de cette phase pilote.

Le coût global de mise en œuvre de cette formation en ligne au niveau du Burkina Faso de 50 400 Euros, soit 33 060 233 FCFA, est une subvention de l’OIF, de l’AUF et leurs partenaires.

Judith Sanou
Lefaso.net