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Lutte contre la résistance aux antimicrobiens : Les chercheurs en santé en conclave à Ouagadougou

Publié le vendredi 11 juin 2021 à 21h00min

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Lutte contre la résistance aux antimicrobiens : Les chercheurs en santé en conclave à Ouagadougou

Dans le cadre de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens et de l’amélioration de la santé de la population, l’Institut de recherche en science de la santé (IRSS) du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) a initié un atelier de réflexion, le vendredi 11 juin 2021, réunissant les chercheurs en santé et les représentants des structures étatiques. L’objectif était d’analyser des pratiques de prescription présomptive d’antibiotiques dans un contexte d’accélération de la résistance aux antimicrobiens (RAM).

La résistance aux antimicrobiens est un phénomène de santé publique reconnu au plan international comme une réelle menace sur la vie des populations. Cette résistance aux antimicrobiens est dû en grande partie à l’utilisation abusive des antibiotiques, selon plusieurs chercheurs et études en santé. Ces études indiquent qu’en Afrique 90% des personnes recherchent des soins en dehors de leur domicile et parmi celles-ci, 94% prennent des médicaments dont 36% reçoivent des antibiotiques. Parmi ceux qui reçoivent les antibiotiques, 31% les reçoivent sans ordonnance des agents de santé et environ 26% reçoivent des antibiotiques de distributeurs informels.

Les participants, cliniciens, chercheurs et décideurs politiques

Cette situation est d’autant plus inquiétante quand on sait que le seul outil disponible dans ces centres de santé pour différencier les infections palustres des autres infections fébriles est en deçà des performances. Face à cette situation les actions se multiplient de part et d’autre pour y mettre fin. Les chercheurs burkinabè ne sont pas en marge de cette lutte. En effet, l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) a initié deux projets de recherche à savoir le FIND-AMR et le e-MANIC avec pour objectif d’améliorer la prise en charge des infections fébriles dans les centres de santé primaires en prescrivant les antibiotiques et/ou antipaludiques aux patients qui en ont le plus besoin ; et réduire la prescription inappropriée d’antibiotiques et/ou antipaludiques qui est l’une des causes de la résistance aux antimicrobiens.

IRSS présente deux projets pour lutter contre les RAM

Ces deux projets ont fait l’objet de réflexion, le vendredi 11 juin 2021, au cours d’un atelier d’analyse des pratiques de prescription présomptive d’antibiotiques dans un contexte d’accélération de la résistance aux antimicrobiens (RAM). Selon le directeur régional de IRSS à Nanoro, Dr Halidou Tinto, cet atelier a été organisé pour présenter ces projets aux cliniciens chercheurs, et aux décideurs politiques afin que ces deux projets puissent bénéficier des critiques et commentaires de ces derniers pour qu’ils soient intégrés et pris en compte du mieux possible pour réajuster ces projets.

Le directeur régional de l’IRSS à Nanoro, Pr Halidou Tinto

Toutes choses qui permettront de faire des recommandations qui auront un impact sur la santé de la population en matière de prescription antibiotique.
Pour le directeur général du CNRST, Dr Roger Nébié cet atelier rentre dans la cadre des activités de sa structure qui est d’orienter les recherches et les programmes de santé pour le bien-être des populations.

Dr Isaïe Méda, représentant le ministre de la santé

Ainsi il a invité les participants à de fructueux échanges pour dégager des solutions efficaces. Pour leur part, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Pr Alkassoum Maïga et Dr Isaïe Méda, représentant le ministre de la Santé, ont salué les chercheurs burkinabè pour les multiples efforts consentis dans l’amélioration de la qualité des soins. Pour eux, les résultats de ces études participeront à l’orientation de la politique sanitaire au Burkina pour l’atteinte des objectifs du développement durable.

Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Pr Alkassoum Maïga

Tout en souhaitant des échanges francs et enrichissants, ils ont marqué leur disponibilité à tenir compte des recommandations qui sortiront des discussions. En rappel le projet e-MANIC est financé par l’Union-européenne et se déroule uniquement au Burkina Faso ; par contre le projet FIND-AMR est financé par l’institution FIND basé à Génève. L’étude se déroule simultanément dans six (6) pays africains et asiatiques dont : le Burkina Faso, le Ghana, l’Ouganda, le Myamar, le Népal et l’Inde. Les deux études seront mises en œuvre dans le département de Siglé et de Pella, province du Boulkièmdé, dans le district sanitaire de Nanoro.

Judith SANOU
Lefaso.net

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