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Affaire CEMOB : Cri du cœur des ex-employés

Publié le lundi 31 octobre 2005 à 07h43min

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Cinq ans après la fermeture de la Compagnie d’exploitation de la mine d’or du Burkina (CEMOB), les ex-travailleurs se plaignent de la manière dont les négociations se déroulent entre le syndic liquidateur, l’Etat et les délégués des employés.

Il y a de cela cinq années que la CEMOB (Compagnie d’exploitation de la mine d’or au Burkina) a vu ses portes fermées. L’anniversaire marqué par la tristesse, car la plus haute juridiction du pays a condamné l’Etat à payer les indemnités des ex-travailleurs de la CEMOB, mais rien ne se profile à l’horizon pendant que l’on dénombre plus d’une vingtaine de décès dans nos rangs.

Rien que le mois de septembre, trois (3) de nos camarades sont décédés de suites de maladie par manque de moyens par se soigner. En rappel, en novembre 2000, sur le chantier à Essakane, les travailleurs ont été expulsés manu militari à coup de gaz lacrymogènes alors qu’ils attendaient le paiement de leurs droits légaux Essakane a été le tabou du Burkina Faso.

En effet les travailleurs n’avaient plus droit de résidence, ni dans les logements administratifs, ni dans les logements privés du village et même ceux qui possédaient leurs propres habitats ont été expulsés en direction de Ouagadougou via Dori.

Au niveau de la direction générale à Ouagadougou, le personnel qui attendait le résultat des négociations qui se déroulaient à l’immeuble Baonghin (ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale) entre le syndic liquidateur, l’Etat et les délégués du personnel, a été également chassé des locaux à coup de gaz lacrymogènes.

Où en sommes-nous après 5 ans de calvaire ?

En ce qui concerne le syndic liquidateur (Mme Christel Damiba du cabinet NIZA)

Mme Christel Damiba est signataire du PV de conciliation partielle du 11 octobre 2000 et qui prenait effet le 31 du même mois. Cependant cinq ans après, elle n’a toujours pas réglé certains points d’accord du PV. En effet, le point 7 relatif au règlement de tous les conflits individuels de certains travailleurs avec la CEMOB, le point 8 portant sur le transport, le point 14 relatif au bilan, ne sont toujours pas exécutés Le règlement de douze (12) mois de salaire résultant des clauses du PV.

A ce jour, les travailleurs attendent la reprise de leurs certificats de travail qui avaient été mal conçus et aussitôt remis au liquidateur. Mme Christel Damiba se moque éperdument des autorités administratives du Burkina Faso (Pays des hommes intègres). En effet, la liquidation devait aboutir à un bilan des activités de la CEMOB qu’elle doit déposer auprès de sa hiérarchie. A ce jour ce rapport n’a jamais été transmis (à savoir s’il existe) au juge commissaire, ni au ministère des Mines, encore moins au ministère des Finances. Pire, les convocations du syndic liquidateur à Mme Damiba en vue de l’entendre, par le juge commissaire, le Médiateur du Faso, le ministère des Mines, le ministère de la Justice sont restées sans suite.

Pourquoi un bilan ?

Les différentes grosses la condamnant en tant que représentante de l’Etat ou condamnant l’Etat ont été notifiées à la Direction des Affaires Contentieuses et du Recouvrement (DACR). Cette Direction a besoin de connaître ce qui reste de la liquidation et l’état du règlement des créances de la liquidation vis-à-vis du personnel. Lorsqu’on a réglé tous les problèmes des travailleurs, on ne joue pas au cache-cache avec les huissiers.

De la responsabilité de l’Etat

Tout au long du scénario CEMOB, l’Etat burkinabè a été fortement impliqué dans la gestion du début à la fin. Les preuves sont irréfutables et c’est pour cela que la Cour de cassation a condamné l’Etat à payer les indemnités des ex-travailleurs depuis le 15 janvier 2004 et ceux après quatre années d’attente. Le comité qui a été mis sur pied à l’issue des accords syndicat/gouvernement a déposé son rapport depuis juin et a recommandé le paiement de nos indemnités mais depuis, rien. Si l’Etat ne demande pas de compte à Mme Damiba, qu’il exige à ce qu’elle dépose son rapport afin de ne pas bloquer le processus de règlement des dossiers qui ont fait l’objet de notification à la DACR.

M. T Hamidou
Délégué Syndical
SNTMA/USTB
09 BP 9083 Ouagadougou 01
Tel : 70 24 89 46

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