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Projet Burkina Dry-More : Une initiative pour révolutionner la chaine de valeur mangue dans les Hauts-Bassins

Publié le vendredi 4 juin 2021 à 21h35min

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Projet Burkina Dry-More : Une initiative pour révolutionner la chaine de valeur mangue dans les Hauts-Bassins

Le projet Burkina Dry-More est une initiative financée par l’ambassade du Royaume des Pays-Bas au Burkina Faso. Il vise à construire un secteur agroalimentaire résilient qui offre des revenus améliorés et une résilience climatique aux petits exploitants agricoles, ainsi que des emplois durables aux jeunes et aux femmes. Ledit projet a été officiellement lancé, ce jeudi 3 juin 2021 à Bobo-Dioulasso.

Burkina Dry-More est mis en œuvre par un consortium de cinq organisations et entreprises que sont, Advance Consulting, SENSE, Agrodev Services, Timini et Afrique Verte Burkina. Pour une durée de trois ans (2020-2023), ce projet vise à construire un secteur de transformation agro-alimentaire résilient pour des chaînes de valeurs agricoles (mangue, gingembre, ibiscus, fonio), à partir des facilités de transformation de mangues déjà en place dans les différentes régions d’intervention.

Il ambitionne également de fournir des affaires durables aux entreprises burkinabè et aux importateurs de l’Union européenne à travers l’amélioration des revenus, la résilience climatique pour 3000 petits agriculteurs et des emplois durables pour plus de 800 jeunes et femmes.

Les participants à la cérémonie de lancement du proje{t Burkina Dry-More

L’unité opérationnelle de coordination du projet est basée à Bobo-Dioulasso, dans la région des Hauts-Bassins, avec des activités centrées sur plusieurs autres régions du Burkina-Faso à savoir les Cascades, le Centre, le Centre-Nord et la Boucle du Mouhoun. Selon l’ambassadeur des Pays-Bas, Maarten Rusch, « Burkina Dry-More est un projet intéressant qui vise à relancer la dynamique économique dans les Hauts-Bassins. A travers la mise en œuvre de ce projet, les Pays-Bas vise à aider le Burkina Faso à s’attaquer aux causes profondes de la migration. Ceci, en ayant pour objectif, l’autonomisation des jeunes et des femmes par le développement du secteur privé », a-t-il dit.

Pour lui, le Burkina Faso reste un pays dont l’économie est tributaire de l’agriculture et la filière mangue y occupe un choix capital. C’est pourquoi, il a affirmé que ce projet va contribuer ainsi à construire un secteur agricole productif, qui offre des revenus améliorés aux petits exploitants agricoles et des emplois durables aux jeunes et femmes.

L’ambassadeur du Royaume des Pays-Bas, Maarten Rusch

Le secteur agricole contribue à l’économie du Burkina Faso

La région des Hauts-Bassins est l’une des plus grandes régions de production, de transformation et de conditionnement de mangue en Afrique de l’Ouest. Elle produit 52% de la mangue du Burkina Faso et concentre 75% des unités de transformation de mangue du pays. Le secteur de la mangue séchée au Burkina Faso est une réussite remarquable, selon des acteurs. En effet, les transformateurs de mangues ont réussi à faire passer l’exportation de mangues biologiques séchées de 150 tonnes en 2008 à 3 500 tonnes en 2019. Les entreprises détiennent actuellement une part de marché de 25% sur le marché européen, et la chaîne de valeur est raisonnablement bien organisée.

L’inclusion est également un point fort du secteur de la mangue et plusieurs entreprises de transformation sont détenues par des femmes ou de jeunes entrepreneurs. On estime que 90% de l’emploi total dans la transformation et l’exportation est occupé par des femmes. Néanmoins, le secteur de la mangue séchée souffre des problèmes du secteur agroalimentaire. En particulier, l’incapacité à mettre en place un processus de transformation tout au long de l’année entrave son développement, car les usines de transformation ne sont pas utilisées pendant la saison morte des mangues. Plusieurs facteurs expliqueraient cela, dont le manque de financement, le manque d’installations de transformation moderne, etc.

Signature commémorative entre Symfonio, les entreprises locales et l’ambassade

C’est dans ce cadre que ce consortium a été créé pour élaborer une proposition de programme de transformation des produits agricoles pendant la contre-saison des mangues, afin de soutenir le développement du secteur privé et l’emploi des jeunes et des femmes. Et le projet Burkina Dry-More contribue à réaliser cette vision. Ce projet va s’appuyer sur le succès de l’industrie de transformation de la mangue et introduire quatre nouveaux produits à transformer par les transformateurs de mangue pendant la saison morte de ce produit.

Selon le porte-parole du consortium, Dik Van De Koolwijk, Burkina Dry-More propose de s’investir résolument dans le champ de l’innovation et la diversification de l’ordre des produits exportables, compatibles avec la mangue du Burkina Faso. « Nous voulons développer des infrastructures de la chaine de valeur de mangue séchée et y ajouter les autres produits comme le gingembre, l’ibiscus, le fonio et le kilichi (viande séchée). Il s’agit de rendre le secteur de la mangue plus rentable et plus compétitif et contribuer ainsi à la création d’un secteur agroalimentaire résilient au Burkina Faso, qui fournira des emplois durables aux jeunes et aux femmes et améliorera les revenus », a-t-il laissé entendre.

Le porte-parole du consortium, Dik Van De Koolwijk

Les Pays-Bas signent leur retour dans les Hauts-Bassins

Cette cérémonie de lancement était placée sous la présidence du gouverneur de la région des Hauts-Bassins, représenté par le haut-commissaire de la province du Houet, Lamine Soulama. Dans son discours, il a salué l’initiative de ce projet qui, dit-il, va participer à un meilleur rayonnement de la région. Selon lui, à travers ce projet, le Royaume des Pays-Bas signe son retour au Burkina Faso et particulièrement dans les Hauts-Bassins. Il a par ailleurs affirmé que Burkina Dry-More s’inscrit dans les stratégies de développement validées par le gouvernement burkinabè, à savoir la valorisation des produits nationaux, la professionnalisation des acteurs des chaines de valeurs agricoles, l’employabilité des jeunes et des femmes, etc.

Lamine Soulama, haut-commissaire de la province du Houet

« Le lancement du projet marque une nouvelle étape dans le développement de la chaine de valeur mangue au Burkina Faso, en prolongeant le nombre de jour de travail dans les entreprises sélectionnées et en insérant de nouveaux produits dans le cycle annuel de séchage. Ce qui va contribuer à préserver de nombreux emplois et à créer de nouvelles valeurs pour ces unités de transformation. Aussi, il va contribuer à l’économie burkinabè et à améliorer le bien-être des populations », a indiqué Lamine Soulama. Avant de saluer tous les acteurs qui sont impliqués dans la mise en œuvre dudit projet.

Solange Domayé, la directrice de Symfonio

Cette cérémonie a été marquée par la signature commémorative entre l’entreprise Symfonio, les entreprises locales et l’ambassade des Pays-Bas. Solange Domayé, la directrice de Symfonio (une entreprise basée au Pays-Bas et spécialisée dans l’importation de produits bio africains et particulièrement le fonio), se réjouit de ce partenariat. A travers cette signature, Symfonio s’engage auprès du projet Burkina Dry-More à racheter les productions de ses agriculteurs. « Cela va apporter un plus à toute la chaine. Ça donne également plus de visibilité aux produits et facilite leur distribution en Europe. Les femmes impliquées dans la transformation du fonio auront aussi une plus grande part de rémunération avec ce bon de commande », a-t-elle laissé entendre.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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