Depuis maintenant trois ans, la Ja.Safa permet aux élèves du Juvénat Saint Joseph de Saaba, de s’initier à l’entrepreneuriat à travers l’apprentissage de divers métiers. Cette démarche selon le frère Emmanuel Zongo, fondateur de la Ja.Safa et promoteur de FIJA entreprise, contribue à refaire le système éducatif, en insérant des métiers dans l’école, qui a besoin d’être repensée. « 50 à 60 ans après, l’école doit changer. Ce sont nos enfants et nous avons l’obligation en tant qu’éducateurs et parents, de changer nous-mêmes les curricula, en tenant compte de ce que dit le gouvernement et d’y intégrer des choses nouvelles qui tiennent compte de notre réalité. On dit aujourd’hui que l’école fournit des chômeurs. Ce n’est pas l’école, c’est nous. Il faut avoir la capacité de se remettre en cause », affirme-t-il.

En initiant donc les jeunes aux métiers, la Ja.Safa veut leur donner les compétences nécessaires pour mieux s’insérer dans le monde professionnel. Ils pourront également selon le premier responsable de l’organisation, échapper à la fainéantise et au banditisme, en s’occupant utilement, et pourront se prendre en charge sans avoir à compter forcément sur leurs parents.

Frère Emmanuel Zongo, fondateur de la Ja.Safa

Elève en classe de terminale au Juvénat, Patrice Nikiema s’est intéressé à la formation en pâtisserie. Il dit être sorti de cette formation enrichi. « Nous avons eu des maîtres de formation qui se déplaçaient jusqu’au Juvénat pour nous enseigner. Nous avons aussi eu des conférences avec des formateurs qui nous ont donné le goût d’être entrepreneurs », confie-t-il. Pour le jeune apprenti, ce renforcement de capacités est un plus pour lui et ses pairs, puisque cela leur permettra de pouvoir s’en sortir dans la vie, sans forcément compter sur leur formation classique.

Les apprenants en art ont gratifié le public de prestations artistiques

Selon le frère Emmanuel Zongo, la perspective à court terme est de valoriser les acquis des apprenants par le ministère en charge de l’entrepreneuriat. Il est prévu pour les élèves, la pratique et la rédaction des projets dans les métiers qu’ils exercent à partir du second cycle, le premier cycle étant la période d’incubation et de réalisation de leur formation.

Quelques productions des juvénistes

Parce que cette initiative est un projet innovant, il a souhaité qu’il soit imité par d’autres établissements. Les parents d’élèves présents à la cérémonie ont été invités à tester les compétences acquises par leurs enfants et à les accompagner afin qu’ils s’exercent pour ne pas perdre la main.

La journée de l’élève et de l’étudiant entrepreneurs s’est achevée avec la remise d’attestations de formation aux juvénistes ainsi que des attestations de reconnaissance aux partenaires ayant soutenu l’initiative. Les nouveaux entrepreneurs ont aussi exposé leurs productions.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net