Le maraîchage constitue l’un des systèmes agricoles les plus productifs d’Afrique. En effet, pour les pays du Sahel, 65% des revenus dans les zones à potentialités maraîchères, proviennent des produits maraîchers. Ces produits contribuent aussi à l’amélioration du régime alimentaire des ménages. Selon Pauline Zei, point focal régional de la COPAGEN, les cultures maraîchères jouent un rôle primordial dans la plupart des programmes de nutrition, car bien utilisés, les légumes ont la faculté de guérir ou de prévenir de nombreux maux." Sans maraîchers, la vraie santé est impossible, car on prive alors l’organisme d’un éventail exceptionnel de micro-nutriments bénéfiques pour la santé, encore plus pour la fonction cérébrale", appuie-t-elle.

Pauline Zei, point focal régional de la COPAGEN

Malgré cet apport non négligeable du maraîchage pour la santé de l’homme et pour l’économie, il est difficile de trouver des semences maraîchères d’origine paysanne dans la production agricole et sur les marchés. La plupart des semences utilisées sont d’origine exotique ou produites par la recherche avec des méthodes d’hybridation, rendant ainsi dépendants les producteurs.

C’est dans le but de remédier à cette situation, que la COPAGEN a choisi de réfléchir sur la problématique des systèmes de production semencières surtout dans la filière maraîchère, afin d’élaborer une stratégie pour une durabilité des filières maraîchères en Afrique et surtout pour des systèmes de production maraîchères durable territorialisés, c’est à dire contrôlés à l’interne par l’ensemble des acteurs. " Qui contrôle la semence contrôle l’alimentation des populations et donc contrôle leur vie...Il s’agit donc de pouvoir assurer la production semencière localement et cette production semencière va s’étendre sur la protection de la biodiversité génétique des différentes spéculations maraîchères", précise Pauline Zei.

Les autorités faisant un tour des stands d’expositions de la foire aux semences paysannes

À en croire Boukari Ouédraogo, représentant du ministre de l’Agriculture, des Aménagements hydro-agricoles et de la Mécanisation, la culture maraîchère contribue à l’autosuffisance alimentaire. Et la pratique du maraîchage, nécessite des semences de qualité et des intrants. Ce qui fait que la problématique des semences est à prendre au sérieux. "Il y a des variétés de semences qui sont en voie de disparition. Donc toutes les initiatives qui peuvent permettre de conserver ce patrimoine sont à saluer" selon lui, d’où l’accompagnement du ministère de l’Agriculture à la COPAGEN.

Boukari Ouédraogo, représentant du ministre de l’Agriculture

En marge du 15e forum régional de la COPAGEN, se tient la 4e édition de la foire des semences paysannes. Elle se veut un espace d’échange culturel et une occasion de découverte des initiatives de production de semences locales. Les autorités présentes à la cérémonie d’ouverture du forum ont fait le tour des différents stands d’expositions.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net