LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Région du Nord : Deux cents leaders communautaires outillés sur les violences basées sur le genre (VBG)

Publié le jeudi 27 mai 2021 à 11h00min

PARTAGER :                          
Région du Nord : Deux cents leaders communautaires outillés sur les violences basées sur le genre (VBG)

La Direction provinciale de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire (DPFSNFAH) du Yatenga, en collaboration avec l’ONG Educo, a organisé une série de sessions de renforcement de capacités sur les violences basées sur le genre (VBG). Du 10 au 22 mai 2021, deux cents leaders communautaires des communes de Ouahigouya, Oula, Séguénéga, Kossouka et Titao ont été outillés sur la thématique.

C’est dans le cadre de son programme, favoriser « un meilleur retour à l’école » pour les filles déscolarisées et non scolarisées déplacées internes ou refugiées dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Nord, de l’Est, du Nord et du Sahel, que la fondation Educo Burkina-Niger a obtenu l’appui de l’Unicef Burkina pour la mise en œuvre du projet « Back To School ».

Dans sa zone d’intervention et plus particulièrement dans la région du Nord, Educo avec l’appui technique de la direction provinciale de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire veut à travers ce projet apporter une contribution pour la promotion et la réalisation des droits de la jeune fille à l’éducation, en contribuant à la lutte contre les violences basées sur le genre. L’objectif général des sessions de formation au profit des leaders communautaires, à en croire les organisateurs de l’activité, est de renforcer les capacités de ces leaders sur la prévention et la prise en charge des violences basées sur le genre, les mécanismes de protection de l’enfant, la cohésion sociale, l’approche centrée sur les survivants et les voies de référencement.

Des participants aux échanges de Oula

Sensibiliser pour venir à bout de tous les types de violences

Au cours des sessions de Ouahigouya et Oula les acteurs communautaires issus entre autres des milieux associatifs, coutumiers, religieux, administratifs, scolaires ont échangé sur plusieurs modules. Les leaders conviés aux dites rencontres ont de prime abord été outillés sur les concepts fondamentaux pour une meilleure compréhension de la VBG à l’égard de l’enfant. Zoénabo Savadogo/Ouédraogo, cheffe de service famille et enfant à la direction provinciale de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire du Yatenga et principale animatrice, a donné en effet les définitions entre autres de sexe et genre, consentement, abus sexuel, exploitation sexuelle, droits humains et violence basée sur le genre.

A propos de la VBG, la formatrice dans son exposé a laissé entendre qu’elle est un terme générique désignant un acte préjudiciable perpétré contre la volonté d’une personne et se fondant sur les différences sociales, entre les hommes et les femmes. A l’en croire, sont concernés, les actes qui impliquent des sévices d’ordre physique, sexuel ou mental, la coercition et les autres formes de privation de liberté, a fait savoir Mme Savadogo aux participants au cours de la formation.

Les participants ont suivi les différentes communications avec attention

Des cas flagrants de VBG à Ouahigouya

Evoquant les cas de VBG, la formatrice indiquera que les hommes et les femmes, les garçons et les filles peuvent être victimes des violences basées sur le genre mais une grande majorité de victimes sont du sexe féminin en raison du « statut inférieur » des femmes partout dans le monde. Au cours des sessions avec les acteurs, la formatrice a partagé six types de violence avec les participants à savoir le viol, l’agression sexuelle, physique, le mariage forcé, le déni de ressources, d’opportunités ou de services et les violences psychologiques et émotionnelles.

Les échanges après les différentes communications se sont focalisés sur les causes et les impacts des VBG. Actualité obligeant, les échanges ont été focalisés à la session de Ouahigouya sur les assassinats récents de femmes dans la commune. Cette situation très émouvante et inacceptable a amené les participants à réfléchir et à se prononcer sur la situation et confirmer leur engagement pour la réduction si non l’éradication des VBG dans les différentes communautés.

Savadogo/Ouédraogo Zoénabo a soutenu que la situation sur VBG est préoccupante au Yatenga

Pour les organisateurs, cette formation vient à point nommé en ce sens qu’elle se tient à un moment où en l’espace d’un mois deux femmes ont été sauvagement égorgées par leurs conjoints, ce qui a suscité un mouvement de protestation des femmes de la ville de Ouahigouya. « Les échanges avec les participants ont permis d’avoir beaucoup d’informations sur les réalités du terrain par rapport aux VBG. Nous déplorons malheureusement le fait que le système de dénonciation des cas de barbaries ne soit pas un réflexe au quotidien, ce qui fait que beaucoup de personnes vivent en silence les violences. Nous insistons pour dire que la situation des VBG est suffisamment critique au regard des témoignages des participants et des cas gérés par les services de l’action sociale au Yatenga », a conclu avec amertume Mme Savadogo, principale animatrice de la formation.

Yann NIKIEMA
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Plongez dans l’univers infini de Space Fortuna Casino