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Filière apicole au Burkina : Une formation d’apiculteurs pour moderniser le secteur

Publié le mardi 25 mai 2021 à 10h30min

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Filière apicole au Burkina : Une formation d’apiculteurs pour moderniser le secteur

La faible maîtrise des techniques modernes dans le domaine de l’Apiculture au Burkina Faso constitue une entrave à l’émergence de la filière. En vue de booster la capacité de production en qualité, la transformation ainsi que la commercialisation du miel et ses dérivés, conformes aux exigences du marché international, le ministère des Ressources animales et halieutiques, à travers son Secrétariat technique d’Apiculture (STA), Outille vingt-cinq (25) producteurs de miel venus des régions du Centre, Centre-Sud, Centre-Est et du Centre-Ouest. Ouverte ce lundi 24 mai 2021 à Manga (région du Centre-Sud), la présente session de formation à cet effet met l’accent sur la modernisation de l’Apiculture. D’une durée de quatre (04) jours, ce renforcement de capacité destiné aux apiculteurs est mis en œuvre par le Programme d’appui à la compétitivité de l’Afrique de l’Ouest (PACAO-BF) qui est financé par l’Union européenne (UE) et piloté par la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF).

« Il ressort du recensement des apiculteurs du Burkina Faso, réalisé en 2018 par le Secrétariat technique de l’apiculture en collaboration avec l’interprofession miel et les structures techniques de notre département, […] qu’il existe une prédominance des ruches traditionnelles, soit 82% contre 18% de ruches modernes. Aussi plus de 60% des apiculteurs ne sont pas alphabétisés, limitant ainsi leurs rendements. Si nous voulons faire une production qualitative, il s’impose alors un renforcement des capacités de nos producteurs […] ». C’est sur ces propos qu’a ouvert Amadou Kouanda, le directeur de Cabinet du ministère des Ressources animales et halieutiques, « la formation des apiculteurs en apiculture moderne » ce lundi 24 mai 2021. Il a invité les bénéficiaires à une présence effective, un suivi assidu des modules qui leur seront dispensés ainsi qu’au partage d’expériences et de savoir-faire.

Mot d’ouverture d’Amadou Kouanda, directeur de cabinet du ministère des Ressources animales et halieutiques

Dès le départ des officiels, présents à la cérémonie d’ouverture, la session de formation au profit des vingt-cinq (25) apiculteurs des régions du Centre, du Centre-Sud, du Centre-Est et du Centre-Ouest, démarre aux environs de 10h avec la présentation des objectifs visés suivie d’échanges entre les participants. Du lot des bénéficiaires, l’on note la présence de la gent féminine dont Micheline Sandwidi. « Je suis dans l’Apiculture depuis le bas âge je peux le dire, étant l’activité de mon père, à force de lui poser des questions et de m’intéresser à ce qu’il faisait, cela a suscité de l’amour en moi pour ce métier », a-t-elle indiqué. Heureuse de prendre part à ces séances de travaux, la jeune productrice de miel vise un objectif : « J’aimerais savoir comment concevoir et entretenir une ruche moderne mais aussi pouvoir reconnaître un miel de bonne qualité. »

Micheline Sandwidi, productrice de miel et participante à la formation des apiculteurs

Quatre modules au programme

Ainsi, quatre (04) principaux modules sont au programme de ces quatre (04) jours d’apprentissage (du 24 au 27 mai), en vue de répondre aux besoins des acteurs de la filière apicole. Ce sont ‟les menaces sur la santé des abeilles”, ‟le matériel apicole et leur utilisationˮ, ‟les travaux pratiques : techniques de gaufrages, enfumage et de pose des ruchesˮ, ‟les techniques de conduite d’un rucher : installation, entretien d’une rucheˮ.

« Nous allons aborder parmi les modules que nous verrons tout au long de cette session de formation, ‟le suivi du rucherˮ parce qu’au niveau de l’Apiculture traditionnelle, les techniques dont font usage les apiculteurs portent souvent atteinte à la vie des abeilles. C’est pourquoi ils seront initiés aux bonnes et nouvelles techniques de production pour de meilleurs rendements », a précisé Boukari Nana, l’un des formateurs.

L’un des formateurs Boukari Nana, en interaction avec les apiculteurs

Le maire de la « Cité de l’épervier » (commune de Manga), Jérôme Rouamba, s’est dit fier d’abriter la formation des apiculteurs dans sa commune. « En tant qu’élu ou bénéficiaire, si je peux m’exprimer ainsi, nous saluons cette belle initiative car nous savons que cette filière contribue grandement aussi bien à l’économie locale que nationale. »

Mille tonnes par an pour une valeur de trois milliards de FCFA

Plus de seize mille (16 000) acteurs sont engagés dans la filière apicole dont 28% de femmes. La production annuelle du miel est estimée en moyenne à mille (1000) tonnes par an, ce qui représente la somme de près de trois milliards (3.000.000.000) de FCFA injectée dans l’économie nationale.

Le maire de Manga, Jérôme Rouamba, fier de voir sa commune faire partie des localités choisies pour cette formation

L’objectif général du présent projet de formation, initié par le ministère des Ressources animales et halieutiques (MRAH), financé par l’Union européenne (UE), mis en œuvre par le Programme d’appui à la compétitivité de l’Afrique de l’Ouest (PACAO-BF) et piloté par la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina (CCI-BF), est de renforcer les capacités techniques des producteurs en techniques modernes de production et de transformation des produits de la ruche en quantité et en qualité, en vue d’améliorer la contribution de la filière à l’économie nationale.

Pour ce lundi 24 mai 2021, les organisateurs ont procédé à l’ouverture de la présente session de formation aussi bien à Manga qu’à Ziniaré (Plateau central) avec 25 participants également. Le 1er juin prochain sera le tour de la région des Cascades à Banfora où 25 participants sont aussi attendus. Ce sera donc un total de 75 apiculteurs qui seront formés et totalement pris en charge dans ces trois localités.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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