L’école primaire du village de Bangr-yiri dans la commune rurale de Kayao, a, grâce au projet de promotion de l’hygiène et de l’assainissement, bénéficié d’une mini AEP, une cabine de gestion hygiénique des menstrues pour les filles ainsi que de l’aménagement d’un jardin maraîcher entretenu par les élèves. Ce jardin où sont produites différentes spéculations telles que l’oignon, la carotte, l’aubergine, le chou et la tomate, permet selon Alain Leama, directeur de l’école, d’améliorer la qualité du repas servi aux 140 élèves par la cantine scolaire. Il ajoute qu’en apprenant à produire des légumes, les élèves acquièrent aussi des connaissances en maraîchage qui pourraient leur servir dans leur quotidien.

La mini AEP qui permet aux élèves d’arroser le jardin et de disposer d’eau

Pour ce qui est de l’adduction d’eau potable (AEP), Alain Leama ne nie pas qu’elle constitue un véritable soulagement aussi bien pour les enfants que pour les enseignants. « Avant l’arrivée du projet, il n’y avait aucune pompe fonctionnelle aux environs et les élèves étaient obligés d’aller à plus de 2 km de l’école pour puiser l’eau. Ils revenaient la plupart du temps en retard. Mais depuis la réalisation de la mini AEP, nous avons l’eau à nos portes et pouvons commencer les cours à l’heure », confie-t-il. Les élèves ne sont pas les seuls à tirer profit du point d’eau, car les habitants du village s’y approvisionnent également.

Sam Koudougou Moïse, maire de la commune rurale de Kayao, soutient que le taux d’assainissement est passé de 9 à 24% dans sa commune, grâce aux réalisations du projet.

Une visite terrain jugée satisfaisante

Après avoir fait le tour des différentes réalisations et échangé avec les bénéficiaires, Delphine Ouédraogo, chargée de programme ressources naturelles à l’ambassade de Suède, dit être satisfaite de ce qui lui a été donné de voir. « Nous sommes venus voir de visu quelles sont les activités qui sont faites au niveau de ces écoles et faire des suggestions pour finaliser certains aspects qui n’auraient pas été pris en compte au départ du projet », affirme-t-elle.

Delphine Ouédraogo, chargée de programme ressources naturelles à l’ambassade de Suède

Même si la satisfaction est au rendez-vous, il n’en demeure pas moins pour les visiteurs du jour que des améliorations peuvent être apportées dans la mise en œuvre des activités. « Par exemple du côté du jardin maraîcher des élèves, nous avons proposé qu’en plus du grillage, que l’on puisse végétaliser c’est à dire mettre une haie défensive qui va permettre de protéger le jardin même si le grillage est enlevé. Au niveau du point d’eau, il faut également sécuriser la zone et montrer aux élèves que quand il y a de l’eau il y a la vie, donc il faut des arbres », explique-t-elle.

Pour le Directeur pays de WaterAid, Éric Mamboué, les communautés doivent s’organiser pour prendre soin de ces ouvrages qui viennent améliorer leurs conditions de vie, afin d’assurer leur durabilité. « Nous entendons voir un sursaut de la communauté, qu’elle puisse non seulement entretenir les ouvrages réalisés mais qu’elle puisse aussi promouvoir d’autres acteurs comme le gouvernement ou essayer de faire une ouverture plus grande. Que les infrastructures fonctionnent le plus longtemps possible et soient bien gérées », a-t-il soutenu.

Alain Leama, directeur de l’école primaire de Bangr-yiri

Débuté en 2019, le projet de promotion de l’hygiène et de l’assainissement dans les régions du Centre-Sud, du Centre-Nord et du Nord, va s’étendre jusqu’en 2023. Sa mise en œuvre dans la commune rurale de Kayao a permis, en plus des réalisations au profit de l’école primaire, de doter 762 ménages en latrines familiales, de fournir un forage institutionnel au CSPS de Doudouni et un autre à Relou.

Armelle Ouedraogo
Lefaso.net