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Situation alimentaire du Burkina : Mettre fin au piège de la surproduction

Publié le jeudi 27 octobre 2005 à 07h45min

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Campagne agricole 2005/2006 exceptionnelle au Burkina avec un excédent céréalier couvrant près de 43% des besoins alimentaires des populations. C’est ce qui est ressorti de la conférence de presse tenue le 24 octobre dernier à Ouagadougou par les autorités et les techniciens du Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques (MAHRH).

Selon leurs statistiques, la plupart des provinces du pays (32 sur 45) ont un taux de couverture de leurs besoins céréaliers qui dépassent 120%. Seules quatre provinces, à savoir le Bam, le Kadiogo, le Ganzourgou et le Nahouri enregistrent un déficit.

Ces données agricoles, pour peu qu’elles soient fiables, étant donné le contexte électoral actuel, méritent a priori d’être saluées à leur juste valeur. A ce titre, l’on doit féliciter l’ensemble des acteurs du secteur. A commencer par les producteurs qui ont su, malgré la difficile situation alimentaire qu’a connue le pays cette année, trouver les ressources nécessaires pour relever ce défi de la production.

Le gouvernement, pour la fourniture des semences aux opérateurs agricoles et l’"Opération Saga", ainsi que les autres partenaires sont également à encourager. Leur rendre hommage va de soi d’autant que le pays vient de sortir d’une conjoncture alimentaire pénible.
Le hic, cependant, c’est que ce genre de résultats est, depuis quelques années, fréquemment enregistré au Burkina ; mais, aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces résultats n’ont jamais résussi à mettre le pays à l’abri d’une crise alimentaire.

Mieux, les périodes de soudure pendant les années de surproduction vivrière, ont souvent été trop longues pour bon nombre des populations à cause des difficultés alimentaires qui succèdent généralement aux campagnes agricoles excédentaires.
Cette situation pose la question de la gestion du surplus céréalier au niveau des autorités. Car, c’est à elles qu’incombent, en premier lieu, la responsabilité de la sécurité et la défense de la souveraineté alimentaires du pays. Certes, des banques ou greniers de céréales destinés à la conservation des excédents de produits vivriers ont, entre-temps, été mis en place.

Mais face à la récurrence de la pénurie céréalière, il y a lieu de s’interroger sur leur rôle réel dans la stratégie nationale pour l’autosuffisance alimentaire. L’Etat, visiblement, ne s’implique pas assez pour qu’il y ait une meilleure répartition dans le temps et dans l’espace des denrées alimentaires. Si dans l’absolu on peut parler de surplus céréalier, il faut reconnaître des disparités entre les différentes régions du pays. Ce qui donne libre-cours à toutes les spéculations. Or, il est de son devoir même de garantir la sécurité alimentaire à tous les citoyens en favorisant leur accès à la nourriture.

C’est pourquoi, il est temps pour le gouvernement de prendre des mesures vigoureuses pour mettre fin à ce piège de la surproduction céréalière dans notre pays. L’Etat doit oeuvrer à la mise en place de mécanismes qui permettent une meilleure gestion des produits céréaliers issus des campagnes agricoles excédentaires. Dans cette optique, il est important de sensibiliser les producteurs pour qu’ils n’aillent pas brader leurs récoltes dans les pays voisins, alors qu’ils en auront grandement besoin pendant la période de soudure.

Cela suppose, bien sûr, que des mesures favorisant l’écoulement de leurs productions, notamment le riz, soient prises et que les banques de céréales existantes jouent pleinement leur rôle. En outre, l’Etat doit toujours songer à instaurer des prix sociaux pour les zones déficitaires afin de permettre à leurs habitants de se procurer des vivres nécessaires à leur alimentation.

Il est clair que toutes ces dispositions seront vouées à l’échec si rien n’est fait par les autorités compétentes pour combattre efficacement le phénomène de la spéculation, qui est un des vecteurs importants de la crise alimentaire chronique dans le pays. Sa maîtrise serait déjà un grand pas vers une meilleure distribution des productions vivrières, et partant, d’une sécurité alimentaire au Burkina.

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 27 octobre 2005 à 19:48 En réponse à : > Situation alimentaire du Burkina : Mettre fin au piège de la surproduction

    Surproduction, Est ce que c’est vraiment vrai ?

    • Le 30 octobre 2005 à 21:21 En réponse à : > Situation alimentaire du Burkina : Mettre fin au piège de la surproduction

      Pauvres Afrique à Frique, depuis quand le Burkina réalise une surproduction agricole ? Quand on sait que la famine existe dans ce pays des Hommes "Intègres" ( je ne sais pad si on peut en trouver d’ailleurs des intègres dans ce faso) à Ouaga sans parler des provinces où le son du maïs de Ouaga est commercialisé pour la consommation humaine alors qu’au paravent celui ci etait uniquement utilisé comme aliment de bétail ? Cas même, si les autorités en charges de ce départment racontent des hitopies parielles, je me demande pourquoi les Journalistes écoutent et publient avec fierté je dirais des textes de ce types ?
      Même si c’est la période électorale,il faut arrêter de faire croire au père Noel, au peuple sachant qu’il n’y a pas de niège dans cette savane à moins qu"il vienne à dos d’Ane.
      Donc ça suiffuit, y’a en marre, et je demande à ceux qui vont écouter ces discours, de ne plus jouer à ce jeu qui consiste à contribuer à voiler la face du Pays.
      Tous va Bien dans ce pays, récoltes agricole excédentaire à 120%, l’ Education ça marche bien, la santé Bien, la corruption on connait pas, Toutobéné comme dirait l’Italien et kièpy-Kièpy d’après vieux Tenga.
      Arrêtez de prendre les fils du bon DIEU pour des canards boiteux et avec tout ça on accuse toujours l’Occident ?
      Le problème de l’AFRIQUE CE SONT LES AFRICAINS.
      UN MOSSI

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